Mémoires sur 9 Children’s Pieces, EG 103 de Edvard Grieg: information, analyse et tutoriel de performance

Aperçu général

Les « 9 Pièces pour enfants » d’Edvard Grieg, EG 103, sont un recueil de pièces pour piano composé en 1897. Ce recueil se distingue par sa simplicité et son charme, le rendant accessible aux pianistes de niveau intermédiaire. Ces pièces témoignent de la capacité de Grieg à créer une identité musicale norvégienne, même dans des œuvres plus courtes et plus intimes.

Voici un aperçu général des pièces :

Le recueil se compose de neuf courtes pièces pour piano solo.

Les titres, souvent en norvégien et en allemand, suggèrent une gamme d’humeurs et d’images, telles que « La Perle », « Prière », « Perte » et « Un rêve ».

Le style musical est caractéristique du romantisme de Grieg, incorporant des mélodies lyriques, des harmonies riches et une attention particulière portée à l’expression de l’émotion et de l’atmosphère.

Bien que destinées à un public plus jeune ou à des œuvres pédagogiques, elles ne sont pas simplistes et témoignent de l’inventivité harmonique et mélodique du compositeur.

L’ensemble est un bon exemple de l’utilisation par Grieg de pièces pour piano courtes et évocatrices, une forme qu’il a fréquemment explorée, notamment dans sa plus grande collection de « Pièces lyriques ».

Liste des pièces

1 Andante, Ruhig feierlich (Andante, Calme et solennel)

2 Perlen / La Perle

3 Ved Gellerts grav / Sur la tombe de Gellert

4 B ø nn / Prière

5 Tap / Perte

6 Fem å rsdagen / Le cinquième anniversaire

7 Allegretto con moto (Modérément rapide, avec mouvement)

8 Scherzo

9 En dr ø m / Un rêve

Caractéristiques de la musique

Les « 9 pièces pour enfants » d’Edvard Grieg, EG 103, présentent nombre de ses caractéristiques musicales emblématiques à plus petite échelle, ce qui en fait une excellente introduction à son style. Bien que destiné à un usage pédagogique, ce recueil est un microcosme des tendances romantiques et nationalistes plus larges de Grieg.

Voici quelques-unes des caractéristiques musicales clés de la collection :

Mélodies lyriques et profondeur émotionnelle : Grieg était un maître mélodiste, et ces pièces ne font pas exception. Elles présentent souvent des mélodies simples, chantantes, profondément expressives et évocatrices d’une large palette d’émotions, de la solennité de « Prière » à la fantaisie d’autres morceaux. C’est un trait caractéristique de son style romantique, qui privilégiait l’expression et les sentiments personnels.

Innovation harmonique : Le langage harmonique de Grieg est une caractéristique de sa musique, et il le manifeste même dans ces œuvres brèves. Il utilise des progressions d’accords colorées et souvent surprenantes, incluant chromatisme et modulations inhabituelles. Cette harmonie innovante ajoute de la profondeur et une touche de mystère ou de tension à la musique, préfigurant les compositeurs impressionnistes qui lui succéderont.

Influence folklorique norvégienne : Compositeur nationaliste, la musique de Grieg est profondément ancrée dans les traditions folkloriques norvégiennes. Bien qu’il ne cite pas explicitement d’airs folkloriques dans ce recueil, il y incorpore souvent les rythmes, les modes (comme les modes dorien et lydien) et les contours mélodiques de la musique folklorique norvégienne. Cela confère à ses pièces une saveur nationale distinctive qui les relie aux paysages et à la culture de son pays natal.

Forme et structure miniatures : Grieg excellait dans l’écriture de courtes pièces de caractère, et ce recueil en est un parfait exemple. Chaque pièce est un instantané musical concis, souvent basé sur une structure simple comme l’ABA. Leur brièveté et leur forme claire les rendent très accessibles aux interprètes et aux auditeurs, prouvant qu’une expression puissante n’exige pas une composition à grande échelle.

Variété d’atmosphères : Les titres des pièces laissent entrevoir la diversité des ambiances explorées par Grieg. Il passe du calme et de la réflexion (« La Perle », « Au tombeau de Gellért ») au dynamisme et à l’enjouement (« Scherzo »). Cette palette émotionnelle, de la mélancolie à la joie, est au cœur de la sensibilité romantique de Grieg.

En résumé, « 9 Children’s Pieces » est une collection charmante et accessible qui représente efficacement la personnalité musicale de Grieg : lyrique et émotionnellement résonnante, harmoniquement inventive et profondément liée à son héritage norvégien, le tout dans le cadre élégant de la courte pièce pour piano.

Style(s), mouvement(s) et période de composition

Les « Neuf pièces pour enfants » d’Edvard Grieg, EG 103, sont une œuvre de la fin du romantisme, composée en 1897. Pour comprendre son style, il est utile d’analyser les différents aspects que vous avez abordés :

Ancien ou nouveau à cette époque ?
À l’époque de sa composition, la musique de Grieg était considérée comme s’inscrivant dans la tradition romantique tardive, établie mais encore en évolution. Si son langage harmonique était souvent frais et avant-gardiste, il n’était pas aussi radicalement « nouveau » que la musique de ses contemporains, qui s’orientaient vers le modernisme, comme Debussy ou Schoenberg. La musique de Grieg marquait l’aboutissement et le raffinement du romantisme plutôt qu’une rupture totale avec lui.

Traditionnel ou innovant ?
La musique de Grieg est un mélange des deux. Traditionnelle par son utilisation de formes et de structures établies (comme la pièce de caractère) et son recours aux idéaux expressifs romantiques, elle est cependant novatrice par sa palette harmonique et son intégration profonde des idiomes populaires norvégiens. Le mélange unique d’harmonies modales, de chromatisme et de fragments mélodiques d’inspiration folklorique de Grieg a donné à sa musique une sonorité distinctive et influente sur les compositeurs ultérieurs, notamment ceux associés à l’impressionnisme.

Polyphonie ou monophonie ?
La musique n’est ni strictement monophonique ni polyphonique, mais plutôt homophonique avec des éléments polyphoniques. La texture dominante est une mélodie claire et lyrique, soutenue par un accompagnement en accords. Ceci est typique du style romantique, qui privilégiait une ligne mélodique unique et expressive. Cependant, Grieg utilise souvent des contre-mélodies ou des voix intérieures qui créent une texture plus riche et plus polyphonique, bien que l’accent reste mis sur la mélodie principale.

Classicisme, Romantisme, Nationalisme, Impressionnisme, Post-romantique ou Modernisme ?
Les classifications les plus précises du style de Grieg dans cette collection sont :

Romantique : C’est le style dominant. Les pièces sont très expressives, chargées d’émotion et axées sur une mélodie lyrique et une riche harmonie.

Nationalisme : Grieg fut une figure centrale du mouvement nationaliste norvégien en musique. Bien qu’il ne cite pas explicitement de chansons folkloriques dans ce recueil, son influence se fait profondément sentir dans les contours mélodiques, les rythmes et les harmonies modales qui évoquent un caractère typiquement norvégien. C’est l’un des aspects les plus importants de son style.

Post-romantisme (ou romantisme tardif) : On peut employer le terme « post-romantique », mais il est plus juste de décrire Grieg comme un compositeur du romantisme tardif. Si sa musique repoussait les limites harmoniques, elle n’atteignait pas pleinement la dysharmonie et l’atonalité qui caractérisent une grande partie du post-romantisme ou du modernisme authentique.

Impressionnisme : Grieg est souvent considéré comme un précurseur de l’impressionnisme. Son utilisation d’harmonies colorées et non fonctionnelles et son souci de créer une atmosphère et une ambiance plutôt qu’un développement structurel traditionnel ont eu une grande influence sur des compositeurs comme Debussy et Ravel. Bien qu’il ne soit pas lui-même impressionniste, son langage harmonique a jeté les bases du mouvement.

En résumé, « 9 Pièces pour enfants » est un exemple typique du romantisme tardif norvégien. C’est un mélange de formes romantiques traditionnelles, d’harmonies innovantes et d’une forte saveur nationaliste, préfigurant l’intérêt de l’impressionnisme pour les textures et l’atmosphère.

Analyse, tutoriel, interprétation et points importants à jouer

Pour un pianiste, analyser et interpréter les « 9 Pièces pour enfants » (EG 103) d’Edvard Grieg exige une attention particulière aux subtilités de son style. Bien que ces pièces soient relativement courtes et techniquement accessibles aux musiciens de niveau intermédiaire avancé, elles regorgent de nuances musicales et émotionnelles qui nécessitent une réflexion approfondie.

Voici une analyse et quelques points importants pour jouer la collection :

Analyse générale et interprétation
Titres évocateurs : Les titres de Grieg ne sont pas de simples étiquettes ; ils guident directement le contenu émotionnel et pictural de chaque œuvre. « La Perle » suggère quelque chose de précieux et de délicat, « La Prière » exige une atmosphère solennelle et introspective, et « Un rêve » doit être interprété avec une certaine qualité onirique et surnaturelle. Considérez toujours le titre comme point de départ de votre interprétation.

Nuances rythmiques : Bien que les rythmes puissent paraître simples, la musique de Grieg dégage souvent une impression de souplesse, presque improvisée. Soyez attentif aux subtiles fluctuations de tempo, au rubato et à la façon dont la musique « respire ». C’est une caractéristique essentielle de la musique romantique et un élément crucial du style de Grieg.

Couleur harmonique : L’utilisation de l’harmonie par Grieg est l’une des caractéristiques les plus distinctives de sa musique. Ne vous contentez pas de jouer les notes ; écoutez la couleur de chaque accord. Remarquez comment il utilise les harmonies modales (évoquant souvent la musique folklorique norvégienne) et le chromatisme pour créer des sonorités inattendues et magnifiques. L’équilibre entre la mélodie et l’harmonie de fond est crucial.

Pédale : L’utilisation de la pédale est essentielle pour capturer la richesse et la résonance de la musique de Grieg. Elle permet de maintenir les harmonies, de créer une vague sonore et de relier les phrases mélodiques. Attention toutefois à ne pas trop appuyer sur la pédale, ce qui risquerait de rendre la musique confuse. Utilisez votre oreille pour trouver le juste équilibre, surtout dans les passages les plus délicats.

Points importants pour jouer du piano
“Andante, Ruhig feierlich” (Calme et solennel) :

Interprétation : Privilégiez un son riche, ample et legato. L’ambiance est sérieuse et noble.

Conseils de jeu : Soyez attentif à la sonorité. La mélodie doit s’exprimer par-dessus les accords qui l’accompagnent. Adoptez un toucher profond et chaleureux et un tempo régulier, en permettant de subtils changements de tempo en fin de phrase.

“Perlen” (La Perle) :

Interprétation : Cette pièce est délicate et lyrique. Imaginez la beauté discrète et le scintillement d’une perle.

Conseils de jeu : Un toucher léger et net est crucial. Les figures arpégées doivent être jouées avec une régularité perlée. La mélodie doit être façonnée avec soin, avec des montées et des descentes douces.

“Ved Gellerts grav” (Sur la tombe de Gellert) :

Interprétation : L’ambiance est sombre et réfléchie, comme un moment de silence et de souvenir.

Conseils de jeu : Ce morceau requiert un toucher délicat et un contrôle dynamique. Les accords doivent être joués avec un son doux mais résonnant. La ligne de basse doit être stable et posée, comme le tintement d’une cloche.

“B ø nn” (Prière) :

Interprétation : Une œuvre très expressive et touchante. L’atmosphère est celle d’une dévotion et d’une contemplation sincères.

Conseils de jeu : Ce morceau est idéal pour travailler le legato et le chant. La mélodie à la main droite doit être jouée avec une belle tenue. L’accompagnement à la main gauche doit être doux et soutenu, sans jamais dominer la mélodie.

« Tap » (Perte) :

Interprétation : Une pièce mélancolique et lugubre. Le titre parle de lui-même.

Conseils de jeu : La texture est souvent épurée, chaque note compte donc. Les dissonances et les chromatismes doivent être mis en valeur pour leur impact émotionnel. Le tempo doit être lent et posé, avec une impression de chagrin et de désespoir discret.

“Fem å rsdagen” (Le cinquième anniversaire) :

Interprétation : Un changement soudain d’humeur vers quelque chose de joyeux et de festif. C’est une œuvre lumineuse et festive.

Conseils de jeu : Le tempo rapide exige une articulation nette et précise. La musique doit être vivante et énergique, avec une rythmique puissante. Le contraste dynamique entre les parties forte et piano doit être clair et efficace.

“Allegretto con moto”:

Interprétation : Une pièce dansante au caractère à la fois vif et doux. Sa simplicité évoque le folklore.

Conseils de jeu : Privilégiez un toucher clair et dynamique. La main gauche assure une base rythmique cohérente, tandis que la main droite joue une mélodie charmante et entraînante.

“Scherzo” :

Interprétation : C’est une pièce ludique et espiègle, pleine de surprises et de passages rapides et légers.

Conseils de jeu : La pièce la plus techniquement exigeante du recueil. Elle exige un jeu léger et rapide, avec des passages de gammes et d’arpèges brillants et rapides. Les changements de dynamique et les accents sont essentiels pour capturer le caractère « scherzo ».

“En dr ø m” (Un rêve) :

Interprétation : Le dernier morceau est un adieu magnifique, paisible et introspectif. Il doit sonner comme un souvenir précieux ou un doux rêve qui s’estompe.

Conseils de jeu : Un toucher doux et soutenu est nécessaire. Le tempo doit être détendu, avec beaucoup de rubato pour un rendu libre et onirique. Les harmonies sont particulièrement riches dans ce morceau ; écoutez donc attentivement les mélanges sonores.

En abordant chaque pièce avec une combinaison de précision technique et de sensibilité artistique au langage musical unique de Grieg, un pianiste peut véritablement donner vie à cette merveilleuse collection.

Histoire

Edvard Grieg a composé les « 9 Pièces pour enfants », EG 103, en 1897. Bien que Grieg lui-même ne lui ait pas attribué de numéro d’opus, ce recueil s’inscrit dans une œuvre qui témoigne de son dévouement de toute une vie à la composition pour piano. En tant que pianiste et professeur, Grieg comprenait l’importance de pièces accessibles et musicalement enrichissantes pour les élèves.

La création de ces pièces intervient à une époque où Grieg, alors qu’il avait la cinquantaine, était un héros national célébré en Norvège et une figure majeure de la musique européenne. Il avait déjà composé nombre de ses œuvres les plus célèbres, dont le Concerto pour piano et les Suites de Peer Gynt. Cependant, il n’a jamais cessé d’écrire des œuvres courtes et intimistes pour piano, une forme dans laquelle il excellait.

Les « 9 Pièces pour enfants » s’inscrivent dans le contexte plus vaste des « Pièces lyriques » de Grieg, composées sur plusieurs décennies. Ces deux recueils témoignent de sa maîtrise de la miniature musicale : des œuvres courtes, empreintes de personnages, pleines de mélodie, d’émotion et de couleurs harmoniques. Si les « Pièces lyriques » sont généralement plus complexes, les « Pièces pour enfants » partagent la même esthétique et constituent une porte d’entrée idéale dans l’univers de Grieg pour les pianistes plus jeunes ou moins expérimentés.

Ce recueil était probablement destiné à des fins pédagogiques, mais il est important de noter que Grieg n’a pas simplifié son style pour les enfants. Il a plutôt distillé son langage musical dans une forme plus concise et directe. Les pièces, avec leurs structures claires et leurs titres évocateurs, font le lien entre les exigences techniques d’un élève de piano et l’expression artistique d’un compositeur confirmé.

L’histoire de la collection n’est liée ni à un événement majeur ni à une tragédie personnelle, mais plutôt à la production artistique continue de Grieg et à son lien profond avec le piano. Elle témoigne discrètement de sa conviction que même la musique la plus simple peut être imprégnée d’une beauté profonde et d’un caractère national.

Épisodes et anecdotes

« 9 Pièces pour enfants », EG 103, d’Edvard Grieg n’est pas une œuvre riche en épisodes historiques dramatiques ou en anecdotes populaires comme certaines de ses œuvres les plus célèbres. Cependant, sa création et son contexte recèlent des détails intéressants.

Voici quelques informations sur la collection :

Dédicace à une jeune étudiante : Le recueil est dédié à « Fräulein Ludovisca Riis ». Cette dédicace à une jeune femme suggère que les œuvres ne sont pas simplement une idée abstraite, mais ont probablement été écrites à l’intention d’une étudiante en particulier. Ce lien avec une personne réelle renforce la vocation pédagogique du recueil.

Une œuvre de « l’Été indien » de Grieg : Ce recueil fut composé en 1897, une période de la vie de Grieg où il était un compositeur mature et internationalement reconnu. On le qualifie souvent d’œuvre de « l’Été indien », une période où il composait encore activement, mais peut-être avec moins de fougue juvénile que ses œuvres antérieures. Ces pièces montrent plutôt un compositeur apaisé, distillant son langage musical dans ses formes les plus élégantes et expressives.

Un aperçu du nationalisme de Grieg : Bien que ces pièces soient destinées aux enfants, elles sont imprégnées du profond sentiment nationaliste norvégien de Grieg. Il utilise les harmonies modales et les motifs rythmiques caractéristiques de la musique folklorique norvégienne, même sans citer directement un air folklorique spécifique. Cela démontre à quel point son identité nationale était profondément ancrée dans son langage musical, même lorsqu’il écrivait à une échelle plus restreinte et plus intime.

Un lien avec Robert Schumann : Grieg était un grand admirateur de Robert Schumann, et sa musique, notamment ses œuvres pour piano, témoigne d’une forte influence. Les « Kinderszenen » (Scènes d’enfance) de Schumann constituent un ancêtre évident des « Pièces pour enfants » de Grieg. Les deux compositeurs ont créé des recueils de courtes œuvres axées sur les personnages, explorant le monde de l’enfance avec profondeur et sensibilité émotionnelles, plutôt que de simples exercices techniques. Le recueil de Grieg peut être considéré comme une réponse norvégienne à cette tradition allemande.

Une œuvre sans numéro d’opus : Grieg était méticuleux dans l’organisation de ses œuvres publiées par numéro d’opus. Cependant, il n’en a pas attribué un à « 9 Pièces pour enfants ». Cela ne témoigne pas de sa qualité, mais suggère qu’il la considérait comme un projet plus personnel ou pédagogique, distinct de ses œuvres majeures publiées comme les « Pièces lyriques » ou les sonates. L’« EG 103 » fait partie du catalogue « EG », compilé à titre posthume pour organiser ses œuvres sans numéro d’opus.

Compositions / Costumes / Collections similaires

Les « 9 Pièces pour enfants » d’Edvard Grieg, EG 103, s’inscrivent dans une tradition de composition de pièces courtes et descriptives pour piano, destinées à un usage pédagogique et personnel, une tendance qui s’est développée à l’époque romantique. Ces recueils sont réputés pour leurs mélodies lyriques, leurs atmosphères expressives et leur accessibilité technique, ce qui en fait un instrument idéal pour les pianistes en herbe.

Voici quelques compositions, suites ou recueils similaires qui partagent ces caractéristiques :

De l’époque romantique :

Robert Schumann, Kinderszenen (Scènes d’enfance), op. 15 : Il s’agit sans doute du recueil le plus célèbre et le plus influent de ce type. Composé près de 60 ans avant celui de Grieg, il s’agit d’un ensemble de treize pièces évocatrices, dont la célèbre « Träumerei ». À l’instar de l’œuvre de Grieg, il s’attache à capturer les humeurs et les images de l’enfance avec beaucoup de tendresse et de profondeur émotionnelle.

Robert Schumann, Album für die Jugend (Album pour la Jeunesse), op. 68 : Ce recueil est plus ouvertement pédagogique que Kinderszenen, avec des pièces classées par ordre de difficulté croissante. Il comprend des pièces comme « Le Cavalier sauvage » et « Le Fermier heureux », offrant un large éventail de caractères musicaux et de défis techniques aux élèves.

Piotr Ilitch Tchaïkovski, Album pour la jeunesse, op. 39 : Le recueil de Tchaïkovski est le pendant russe de celui de Schumann. Il contient vingt-quatre pièces, chacune portant un titre descriptif, allant de « La Prière du matin » à « L’Homme à la vielle ». Ces pièces sont imprégnées de la grâce mélodique et du sens dramatique caractéristiques de Tchaïkovski.

Felix Mendelssohn, Lieder ohne Worte (Chants sans paroles) : Bien que non spécifiquement destinées aux enfants, ces pièces courtes et lyriques constituent un pilier de la miniature romantique. Elles illustrent parfaitement l’idéal romantique de la création d’un « chant » pour piano, une qualité très présente dans l’œuvre de Grieg.

De la fin du romantisme et du début du XXe siècle :

Edward MacDowell, Woodland Sketches, op. 51 : Ce recueil de dix courtes pièces du compositeur américain est un chef-d’œuvre du romantisme tardif. Très descriptif, avec des titres comme « À une rose sauvage » et « À un nénuphar », il regorge d’harmonies riches et d’images évocatrices, à l’image de la musique de Grieg.

Dmitri Kabalevsky, 24 Pièces pour enfants, op. 39 : À l’aube du XXe siècle, l’œuvre de Kabalevsky est un classique moderne de la musique pour piano pédagogique. Si le langage harmonique est plus moderne que celui de Grieg, les pièces restent axées sur les personnages et magnifiquement écrites, avec des titres comme « Une petite fable » et « Danse ».

B é la Bart ó k, Pour Enfants : Le recueil de Bart ó k constitue une contribution unique et importante au genre. Il s’agit d’une série de pièces courtes et accessibles, inspirées d’airs folkloriques hongrois et slovaques. Ce recueil est un exemple remarquable d’un compositeur utilisant la musique folklorique comme base d’œuvres pédagogiques, une pratique que Grieg a également adoptée.

(Cet article est généré par Gemini. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)

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Mémoires sur Juvenilia (1890-1893) de Reynaldo Hahn, information, analyse et tutoriel de performance

Aperçu général

“Juvenilia” de Reynaldo Hahn est un recueil de six pièces pour piano solo, composées entre 1890 et 1893. Le titre “Juvenilia” fait référence à l’idée d’œuvres de jeunesse, reflétant la période de composition où Hahn était encore un jeune homme, ayant intégré le Conservatoire de Paris à l’âge de 11 ans.

Voici un aperçu général de ces pièces :

Période de composition et style : Ces œuvres sont emblématiques du style de Hahn à ses débuts, marqué par le Romantisme français de la fin du XIXe siècle. Elles montrent déjà sa sensibilité mélodique, son élégance et sa maîtrise de l’écriture pianistique. Bien que s’inscrivant dans la tradition romantique, on y trouve aussi des prémices de nouvelles images musicales.

Contenu et atmosphère : Les six pièces qui composent “Juvenilia” sont :

1 Portrait

2 La Promenade

3 Demi-sommeil

4 Feuillage

5 Phœbé

6 Les Regards amoureux

Chaque pièce est une sorte de tableau musical, évoquant des scènes, des états d’âme ou des personnages, souvent avec une délicatesse et un charme caractéristiques de Hahn. On y retrouve des thèmes chers au compositeur, tels que des portraits de personnes, des paysages et des ambiances (comme le clair de lune, inspiré par Proust).

Importance dans l’œuvre de Hahn : Bien que Hahn soit surtout connu pour ses mélodies (dont la célèbre “Si mes vers avaient des ailes”, écrite encore plus jeune), “Juvenilia” offre un aperçu de son talent pour la musique instrumentale et de son raffinement stylistique dès ses premières années de création. Ces pièces ont un charme indéniable et sont souvent appréciées pour leur délicatesse et leur poésie.

Réception : Le public et les critiques ont souvent salué le “charme puissant” de la musique de piano de Hahn, notant son “goût raffiné” et son “absence de passion très colorée”. Les “Juvenilia” illustrent bien ces qualités, faisant d’elles des œuvres appréciées pour leur élégance discrète.

En somme, “Juvenilia” de Reynaldo Hahn est un cycle de pièces pour piano qui témoigne de la précocité et du talent du jeune compositeur, offrant une musique raffinée et poétique, imprégnée du charme de la belle époque parisienne.

Caractéristiques de la musique

Style(s), mouvement(s) et période de composition

Explorons le style des “Juvenilia” de Reynaldo Hahn, en le situant dans le contexte musical de la fin du XIXe siècle.

Le style des “Juvenilia” de Reynaldo Hahn est avant tout ancré dans le Romantisme tardif français, avec des touches qui annoncent des évolutions stylistiques sans s’y engager pleinement.

Décortiquons cela :

Ancienne ou nouvelle à ce moment-là ?

La musique des “Juvenilia” n’était pas radicalement “nouvelle” au sens d’une rupture complète avec le passé, mais elle était résolument “moderne” pour son époque, en ce qu’elle s’inscrivait dans les courants esthétiques dominants de la musique française de la fin du siècle. Elle ne cherchait pas à choquer ou à révolutionner, mais à perfectionner et à affiner un langage existant. C’est une continuation élégante et personnelle d’une tradition.

Traditionnelle ou novatrice ?

Elle est fondamentalement traditionnelle dans ses fondations harmoniques et formelles. Hahn respecte les principes de la tonalité, des structures claires (souvent A-B-A’), et de la primauté de la mélodie.
Cependant, elle est novatrice par sa sensibilité particulière et son raffinement sonore. La manière dont Hahn utilise l’harmonie (accords enrichis, dissonances résolues avec délicatesse) et la pédale pour créer des atmosphères subtiles et des couleurs sonores est un signe avant-coureur de nouvelles esthétiques. Elle préfigure, sans l’être pleinement, certains aspects de l’Impressionnisme par son évocation d’ambiances plutôt que de drames.

Polyphonie ou monophonie ?

Le style des “Juvenilia” est principalement homophone, c’est-à-dire qu’une mélodie principale est soutenue par un accompagnement harmonique. On parle de mélodie accompagnée. Bien que Hahn ait une excellente maîtrise de l’écriture et qu’on puisse trouver des lignes secondaires intéressantes ou des jeux contrapuntiques légers (ce qui est une forme de polyphonie), la polyphonie stricte (comme dans une fugue) n’est pas le trait dominant. La clarté de la ligne mélodique est primordiale.

Romantique, Nationaliste, Impressionniste, Néoclassique, Post-Romantique ou Moderniste ?

Romantique : Oui, principalement. C’est la catégorie la plus appropriée. Les “Juvenilia” incarnent l’esthétique romantique par leur expressivité individuelle, leur lyrisme mélodique, leur exploration des émotions (rêverie, tendresse, mélancolie), et leur caractère de “pièce de caractère” (miniature poétique). La primauté de la mélodie, l’harmonie riche et suggestive, et la quête de la beauté sont des marques du Romantisme.

Nationaliste : Non. Hahn, bien qu’ayant une forte identité culturelle française par adoption et imprégnation (il est né au Venezuela et naturalisé français), n’est pas un compositeur nationaliste au sens où l’auraient été Dvořák ou Grieg, utilisant des éléments folkloriques. Sa musique est profondément enracinée dans la tradition du salon parisien et de l’élégance française.

Impressionniste : Non, mais avec des préfigurations. Hahn n’est pas un impressionniste comme Debussy ou Ravel. Il ne s’intéresse pas aux modes exotiques, aux gammes par tons entiers, ou à l’abandon complet des fonctions tonales. Cependant, dans des pièces comme “Demi-sommeil”, l’attention portée aux timbre, aux nuances subtiles, à l’atmosphère éthérée et à l’utilisation suggestive de la pédale préfigurent certains aspects du langage impressionniste qui émergera plus fortement quelques années plus tard. On pourrait parler de “proto-impressionnisme” ou de “sensibilité pré-impressionniste”.

Néoclassique : Absolument pas. Le néoclassicisme est un mouvement qui apparaît beaucoup plus tard (début du XXe siècle, avec des compositeurs comme Stravinsky ou les derniers Fauré) et qui se caractérise par un retour à la clarté formelle, à des textures plus légères, et souvent à des éléments stylistiques des XVIIe et XVIIIe siècles. Le lyrisme et l’épaisseur harmonique des “Juvenilia” sont à l’opposé de cette esthétique.

Post-Romantique : Oui, dans une certaine mesure. Le terme “post-romantique” peut s’appliquer pour désigner le raffinement et l’évolution du langage romantique sans les explosions ou le gigantisme de la fin du Romantisme allemand. Hahn représente une branche plus intime, plus délicate du Romantisme fin-de-siècle, où la mélancolie se fait élégante et la passion est contenue.

Moderniste : Non. Le modernisme implique une rupture radicale avec les conventions passées (atonality, polytonalité, nouvelles formes, etc.), ce qui n’est pas le cas des “Juvenilia”.

En synthèse :

Le style des “Juvenilia” de Reynaldo Hahn est essentiellement romantique tardif français, caractérisé par :

Un lyrisme mélodique prédominant et une homophonie claire.

Une harmonie raffinée et consonante, enrichie d’accords étendus.

Une expressivité élégante et contenue, favorisant la suggestion et la poésie.

Une utilisation sophistiquée de la pédale pour les couleurs sonores.

Des formes brèves et poétiques (pièces de caractère).

Bien qu’ancrées dans la tradition romantique, ces pièces témoignent d’une sensibilité qui, par son attention aux atmosphères et aux sonorités délicates, préfigure subtilement l’émergence de l’Impressionnisme sans en adopter le langage complet. Elles représentent le charme et le raffinement de la musique de salon de la Belle Époque parisienne.

Analyse, Tutoriel, interprétation et points importants de jeu

Analyse Générale et Caractéristiques Techniques :

Comme mentionné précédemment, les “Juvenilia” sont des pièces courtes et poétiques. Techniquement, elles ne sont pas d’une virtuosité éclatante à la Liszt, mais elles exigent une maîtrise du toucher, de la sonorité et du phrasé pour en révéler toute la beauté.

Toucher legato et moelleux : Essentiel. Le son doit être chantant et fluide. Évitez toute attaque dure ou percussive.

Indépendance des mains : Souvent, la main droite porte la mélodie tandis que la main gauche assure l’accompagnement. L’équilibre sonore entre les deux est crucial.

Maîtrise de la pédale de sustain : C’est un outil expressif majeur chez Hahn. Elle sert à créer des nappes sonores, des résonances et des atmosphères. Une utilisation excessive ou trop tardive peut brouiller le son.

Gestion des nuances : Hahn privilégie les dynamiques douces (p, pp, ppp) et les crescendos/decrescendos subtils.

Sens du rythme interne et du rubato : Le rythme doit être souple, jamais rigide. Un léger rubato, guidé par la mélodie et l’expression, est souvent approprié, mais toujours avec goût et sans déformer la structure.

Tutoriel et Conseils de Jeu (Pièce par Pièce) :

Bien qu’il soit difficile de donner un tutoriel complet sans partitions ou démonstrations audio, voici des points clés pour chaque pièce :

1 “Portrait”

Analyse : Généralement en forme A-B-A’. Mélodie simple et élégante.

Points de jeu :

Main droite : Chanter la mélodie avec un legato impeccable. Penser à la “voix” d’un chanteur.

Main gauche : Accompagnement discret, souvent en accords arpégés ou brisés. Assurer la stabilité harmonique sans attirer l’attention.

Pédale : Utilisation légère et claire pour soutenir le son sans le surcharger. Changer à chaque changement d’harmonie.

2 “La Promenade”

Analyse : Plus vivante et rythmique, évoquant le mouvement.

Points de jeu :

Rythme : Assurer une pulsion constante mais flexible, comme une marche élégante.

Légèreté : Malgré le mouvement, le toucher doit rester léger et aérien. Éviter toute lourdeur.

Phrasé : Des phrases plus courtes et plus définies que dans “Portrait”.

3 “Demi-sommeil”

Analyse : La pièce la plus “impressionniste” de la collection, explorant des sonorités éthérées.

Points de jeu :

Pédale : Cruciale ici. Peut nécessiter des demi-pédales ou des pédales plus longues pour créer une ambiance vaporeuse. Expérimentez pour trouver la juste résonance.

Toucher : Extrêmement doux, pp ou ppp. Le son doit “flotter”.

Harmonies : Écoutez attentivement les accords pour apprécier leurs couleurs. Le mouvement est lent, méditatif.

4 “Feuillage”

Analyse : Souvent plus rapide et technique, évoquant le bruissement des feuilles ou des murmures.

Points de jeu :

Agilité : Exige une certaine agilité des doigts, notamment dans les passages rapides.

Légèreté du staccato et du legato : Alternance de passages liés et de notes plus détachées mais toujours légères.

Clarté : Même à vitesse, chaque note doit rester claire et définie.

5 “Phœbé”

Analyse : Retour à une mélodie plus lyrique et expressive. Souvent d’une grande tendresse.

Points de jeu :

Chant : Concentrez-vous sur le legato et le chant de la mélodie.

Soutien harmonique : La main gauche doit soutenir la mélodie avec chaleur et profondeur, mais sans la masquer.

Rubato : Un léger rubato peut être utilisé pour mettre en valeur certains sommets de la mélodie, mais avec parcimonie.

6 “Les Regards amoureux”

Analyse : Peut être la pièce la plus passionnée ou intense du recueil, tout en conservant la retenue de Hahn.

Points de jeu :

Expressivité : Cherchez une expressivité plus marquée, mais toujours avec élégance.

Sonorité pleine : Le son peut être plus plein que dans les autres pièces, mais sans jamais devenir agressif.

Équilibre : Maintenir l’équilibre entre la main droite mélodique et la main gauche souvent plus active harmoniquement.

Interprétations et Points Importants :

L’interprétation des “Juvenilia” repose sur la compréhension du monde de Reynaldo Hahn et de l’esthétique fin de siècle :

Poésie et Suggestion : Ces pièces sont des poèmes sonores. L’objectif n’est pas la démonstration de force, mais l’évocation. Pensez à des tableaux délicats, des souvenirs, des émotions fugaces.

Raffinement et Élégance : C’est la marque de fabrique de Hahn. Évitez toute vulgarité, tout excès dramatique. La beauté réside dans la subtilité, la retenue et le bon goût.

Le “Chant” Français : Même au piano, Hahn reste un maître du chant. Chaque phrase doit “respirer” comme une voix humaine.

L’Atmosphère : Chaque pièce a sa propre atmosphère. Travaillez à la créer et à la maintenir tout au long du morceau. Est-ce le rêve, la tendresse, la mélancolie, la vivacité ?

Les Relations entre les Pièces : Bien qu’elles puissent être jouées séparément, les “Juvenilia” forment un cycle. Pensez à la manière dont elles se complètent et s’équilibrent si vous les jouez en suite. Il y a une progression émotionnelle ou thématique.

Écoutez des Enregistrements Référents : Écouter des pianistes reconnus qui ont interprété Hahn (comme lui-même dans des enregistrements historiques, ou des interprètes modernes spécialistes de la musique française) peut donner des indications précieuses sur le style et l’approche.

En Résumé pour le Pianiste :

Jouer les “Juvenilia” de Reynaldo Hahn est une leçon d’humilité et de raffinement. C’est l’art de la suggestion plutôt que de l’affirmation. Concentrez-vous sur :

Un toucher exquis, toujours chantant.

Une utilisation intelligente et nuancée de la pédale.

Un phrasé expressif et respirant.

La création d’atmosphères délicates et poétiques.

L’élégance et la retenue, plutôt que la virtuosité.

Ces pièces, bien que “de jeunesse”, sont un témoignage magnifique de la sensibilité de Hahn et offrent un répertoire très gratifiant pour le pianiste soucieux de la beauté sonore et de l’expression poétique.

Histoire

L’histoire des “Juvenilia” de Reynaldo Hahn est indissociablement liée à la précocité et au talent exceptionnel de son compositeur. Imaginez un jeune homme, à peine adolescent, qui, à l’âge de onze ans, est admis au prestigieux Conservatoire de Paris. Ce prodige, c’est Reynaldo Hahn. Les pièces qui composent les “Juvenilia” – “Portrait”, “La Promenade”, “Demi-sommeil”, “Feuillage”, “Phœbé” et “Les Regards amoureux” – sont nées de sa plume entre 1890 et 1893, alors qu’il avait à peine 15 à 18 ans. Le titre même, “Juvenilia”, est une humble mais lucide désignation de l’auteur pour ces œuvres de sa prime jeunesse.

C’est une période de formation intense pour Hahn, où il côtoie des maîtres tels que Jules Massenet et Gabriel Fauré, ce dernier étant une influence majeure pour son style futur. Mais plus qu’un simple élève, Hahn est déjà un artiste en pleine éclosion. Ces pièces pour piano ne sont pas de simples exercices académiques ; elles révèlent déjà la sensibilité exquise et le sens inné de la mélodie qui feront sa renommée, particulièrement dans le domaine de la mélodie française.

L’inspiration derrière les “Juvenilia” est multiple, puisant dans le romantisme fin de siècle qui imprègne l’atmosphère artistique parisienne. Chaque pièce est comme une miniature musicale, un instantané émotionnel ou une esquisse poétique. On y ressent l’influence des salons littéraires et musicaux où Hahn, malgré son jeune âge, est déjà une figure appréciée. Il côtoie l’élite intellectuelle et artistique de son temps, et c’est dans cet environnement stimulant que son art s’épanouit.

Prenez par exemple “Demi-sommeil”, une pièce qui, selon certains, aurait pu être inspirée par les états de rêverie que le jeune Hahn partageait avec son ami Marcel Proust. Cette pièce, avec ses harmonies floues et ses résonances éthérées, est une invitation à l’introspection et à la contemplation, bien au-delà de ce que l’on pourrait attendre d’un adolescent. “Feuillage”, quant à elle, évoque la légèreté et le mouvement, comme une brise dans les arbres, tandis que “Portrait” ou “Phœbé” dessinent des figures délicates et intimes.

Ces “Juvenilia” sont donc plus qu’un simple recueil de pièces de jeunesse. Elles sont la preuve éclatante d’un génie précoce, une fenêtre ouverte sur l’âme d’un compositeur qui, dès ses débuts, possède une voix unique, faite de lyrisme, d’élégance et d’une poésie intemporelle. Elles marquent le début d’une carrière prolifique, jetant les bases d’un style qui allait charmer le public et faire de Reynaldo Hahn l’une des figures emblématiques de la musique française de la Belle Époque. Elles sont un témoignage sonore des années formatrices d’un maître, où le raffinement et la mélodie étaient déjà au cœur de son expression.

Episodes et anecdotes

Bien sûr, voici quelques épisodes et anecdotes qui éclairent la création et le contexte des “Juvenilia” de Reynaldo Hahn, offrant un aperçu plus personnel de cette période de sa vie :

1. La Précocité Étonnante et l’Entrée au Conservatoire :

Avant même les “Juvenilia”, l’anecdote la plus frappante concernant Reynaldo Hahn est sa précocité musicale. Il est admis au Conservatoire de Paris à l’âge de 11 ans (en 1886), ce qui est exceptionnel. Son jeune âge au milieu d’élèves souvent plus âgés, et sa capacité à composer déjà des mélodies de grande maturité comme “Si mes vers avaient des ailes” (écrite la même année que les premières “Juvenilia”, en 1890, à 15 ans !), ont fait de lui un véritable phénomène. Les “Juvenilia” sont donc le fruit de ce talent presque insolent. On raconte que Massenet, son professeur, était fasciné par la facilité avec laquelle Hahn composait des mélodies aussi abouties dès son plus jeune âge.

2. Le Salon de Madame de Saint-Marceaux et l’Effervescence Créative :

Les “Juvenilia” sont nées dans l’ambiance des salons parisiens de la fin du XIXe siècle, lieux de rencontre et d’échanges artistiques intenses. Reynaldo Hahn était un habitué, et plus tard un pilier, du célèbre salon de Madame de Saint-Marceaux. C’est là qu’il rencontrait des figures comme Gabriel Fauré (son professeur et ami), Camille Saint-Saëns, et surtout Marcel Proust. Dans ces salons, la musique n’était pas seulement écoutée, elle était vécue et souvent créée sur le vif. Il est facile d’imaginer le jeune Hahn s’asseyant au piano pour jouer ces nouvelles pièces, fraîchement composées, devant un public d’artistes et d’intellectuels avertis, cherchant leur approbation et leurs commentaires. Ces premières exécutions étaient des moments d’intimité artistique.

3. L’Influence de Proust et le “Demi-sommeil” :

L’amitié profonde et durable entre Reynaldo Hahn et Marcel Proust, qui débute vers 1894 (donc juste après la composition des “Juvenilia”, mais dans la même période de formation pour Hahn), jette une lumière intéressante sur certaines pièces. Bien que “Demi-sommeil” ait été écrite avant que leur amitié ne devienne fusionnelle, l’esprit de rêverie, de méditation et d’exploration des états intérieurs de cette pièce résonne étrangement avec l’univers proustien. On peut supposer que les atmosphères poétiques et introspectives que l’on retrouve dans cette pièce pour piano reflètent déjà une sensibilité partagée, même avant que leur relation ne se cimente. L’idée de la “musique de chambre intérieure” chère à Proust trouve un écho parfait dans la délicatesse et l’intimité de “Demi-sommeil”.

4. Le Choix du Titre “Juvenilia” : une humilité éclairée :

Le fait que Hahn lui-même ait choisi le titre “Juvenilia” (œuvres de jeunesse) pour ce recueil témoigne d’une certaine lucidité et humilité. Il reconnaissait que ces pièces étaient les fruits de sa prime jeunesse, peut-être moins abouties ou complexes que ce qu’il composerait plus tard. Cependant, ce n’est pas une dépréciation, mais plutôt une classification. Cela montre sa conscience de l’évolution de son propre style et de son cheminement artistique. Ce titre, loin d’être anodin, invite l’auditeur à écouter ces œuvres avec la tendresse due aux premières inspirations d’un grand artiste.

5. La Publication Tardive et la Reconnaissance :

Bien que composées entre 1890 et 1893, les “Juvenilia” n’ont été publiées qu’autour de 1902 par Heugel & Cie. Ce décalage temporel n’est pas rare pour des œuvres de jeunesse. Il suggère que Hahn, ou son éditeur, a estimé que le moment était venu de les rendre publiques, signe que le jeune compositeur avait déjà acquis une certaine renommée et que son œuvre pianistique, même ancienne, méritait d’être partagée. Cette publication a permis à un public plus large de découvrir cette facette de son talent, confirmant qu’il n’était pas seulement le maître des mélodies vocales, mais aussi un pianiste et compositeur raffiné pour son instrument.

Ces anecdotes et épisodes donnent vie à la genèse des “Juvenilia”, les plaçant dans le contexte d’une jeunesse brillante, d’un environnement artistique stimulant et d’une sensibilité déjà mûre, qui allait définir l’œuvre de Reynaldo Hahn.

Compositions similaires

Comprendre le style des “Juvenilia” de Reynaldo Hahn, c’est reconnaître son ancrage dans le Romantisme tardif français, sa délicatesse mélodique, son raffinement harmonique et sa poésie intimiste. En cherchant des compositions, suites ou collections similaires, on se tourne naturellement vers des compositeurs français de la même époque ou des esthétiques proches, privilégiant le charme, l’élégance et la profondeur émotionnelle sans emphase.

Voici quelques exemples de compositions, suites ou collections qui partagent des affinités stylistiques avec les “Juvenilia” de Reynaldo Hahn :

Gabriel Fauré (son professeur et grande influence) :

Barcarolles et Nocturnes : Ce sont probablement les collections les plus proches. Les Nocturnes de Fauré partagent la même atmosphère méditative, les mélodies chantantes et les harmonies riches mais subtiles. Les Barcarolles offrent une fluidité mélodique et rythmique qui rappelle parfois la légèreté de certaines pièces de Hahn.

Pièces brèves (Op. 84, Op. 85, etc.) : Des morceaux courts comme les “Impromptus”, “Préludes” ou “Romances sans paroles” de Fauré sont souvent d’une élégance et d’une tendresse comparables.

9 Préludes Op. 103 : Bien que plus tardifs, ils conservent le raffinement et l’exploration des climats émotionnels.

Claude Debussy (avant son virage radical vers l’Impressionnisme) :

Suite bergamasque (notamment “Clair de lune”) : Bien que “Clair de lune” soit un archétype de l’Impressionnisme, le reste de la suite (composée également dans les années 1890) conserve une clarté mélodique et une structure plus traditionnelles qui peuvent rappeler Hahn, tout en explorant déjà des sonorités nouvelles.

Deux Arabesques : Également des pièces de jeunesse de Debussy (début 1890), elles présentent une grâce et une fluidité qui sont des points communs avec Hahn.

Emmanuel Chabrier :

Pièces pittoresques : Bien que Chabrier puisse être plus audacieux harmoniquement ou rythmiquement, certaines de ces pièces courtes pour piano possèdent un charme et une fantaisie qui peuvent évoquer une atmosphère similaire, notamment dans leur évocation de scènes ou d’ambiances.

Camille Saint-Saëns :

Feuillets d’album Op. 81 : Ces petites pièces sont souvent charmantes, élégantes et montrent une grande maîtrise de l’écriture pianistique dans un style très clair et mélodique, caractéristique du romantisme français.

Études de concert, Op. 52 et Op. 111 (certaines) : Certaines études de Saint-Saëns sont moins axées sur la virtuosité pure et plus sur l’expression et le développement mélodique.

Cécile Chaminade :

Nombreuses pièces de salon (ex: Scarf Dance, Automne) : Chaminade était une compositrice très populaire à l’époque, et ses pièces pour piano sont souvent mélodiques, charmantes et accessibles, très représentatives du répertoire de salon du XIXe siècle, tout comme les “Juvenilia”.

Ces compositeurs, bien qu’ayant chacun leur propre voix, partagent avec Reynaldo Hahn un attachement à la beauté mélodique, une harmonie raffinée et une prédilection pour des formes courtes et expressives, idéales pour la pratique du piano en salon. Ils représentent la quintessence du “goût français” en musique de cette période.

(Cet article est généré par Gemini. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)

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Résumé et commentaire | L’appareil-photo de Jean-Philippe Toussaint, Les Édition de minuit, 1989

Résumé

Un jeune homme de Paris commençait à aller à une école de conduite pour obtenir un permis de conduire. Il rencontrait Pascale Polougaïevski, l'employée de bureau de l'école de conduite. Ils tombaient amoureux immédiatement et inconsciemment, et ils passaient une vie ordinaire mais ennuyeuse avec M. Pascal et Pierre, la fille de Pascale. Ils faisaient aussi deux voyages sans but mais précipités vers l'Angleterre.

Au retour à Paris, dans un ferry, le jeune homme prenait un appareil photo Kodak Instamatic, et il prenait des photos consécutivement, en montant et en courant dans l'escalier, pour terminer et retirer la cartouche de film…

Commentaire

Jean-Philippe Toussaint décrit en surface la vie quotidienne banale, ennuyeuse et triviale, mais humoristique, des Parisiens dans L’appareil-photo. Ce roman capture un temps ou un terme du narrateur. Le message et l’essence de ce roman existent dans la pensée du narrateur qui est décrite quelque part, et dans la philosophie que ce récit exprime totalement.

Le thème de ce roman est le cours du temps, le mouvement et l’immobilité, la vie ordinaire, la banalité et le hasard, ainsi que le sens de la vie et sa vanité. Conduire la voiture, l’avion et les voyages sont des éléments en mouvement. La photographie, la bouteille de gaz et la pluie sont, quant à elles, des éléments immobiles ou sans mouvement. Ainsi, le thème et l'essence profonds sont la sensibilité du cours du temps, la contradiction entre le mouvement et l’immobilité, et le sens qui existe entre le mouvement et l’immobilité. Les humains existent à la place et au temps entre le mouvement et l’immobilité.

Nous avancions irrésistiblement, et je me sentais avancer aussi, fendant la mer sans insister et sans forcer, comme si je mourais progressivement, comme je vivais peut-être, je ne savais pas, c’était simple et je n’y pouvais rien, je me laissais entraîner par le mouvement du bateau dans la nuit et, regardant fixement l’écume qui giclait contre la coque dans un bruit de clapotement qui avait la qualité du silence, sa douceur et son ampleur, ma vie allait de l’avant, oui, dans un renouvellement constant d’écumes identiques. (pp. 95 – 96)

Cette description est le cœur de L’appareil-photo, et la liaison entre la pensée du narrateur et le récit.

Le narrateur agissait bien, mais il ne faisait rien. Il ne faisait pas d'action significative ou grandiose. Les personnages n'avaient pas non plus de but propre. C’est la vie de notre réalité, après tout.

Ce roman décrit la contingence et le sens incompréhensible communs de la vie quotidienne. Tous les gens font l'expérience de ces choses et les connaissent dans la vie de la société contemporaine des pays développés. Nous éprouvons cette légèreté et cette tristesse subtiles, potentielles et subconscientes. Mais, malgré cette banalité et cet ennui, la vie quotidienne est une chose précieuse et douce.

L’appareil photo est un outil et une méthode pour prendre des moments de chaque vie. Il capture et fixe une succession d'actions d'une personne, ou le temps, la vie et l’existence.

Ce roman lui-même est une série de photos qui capturent l’être et les mouvements du narrateur et sa vie. C’est ennuyeux et éphémère, pourtant, ce roman est beau, doux et éternel.

Détails sur la livre

L’Appareil-photo

Jean-Philippe Toussaint

Les Éditions de Minuit, Paris, France, (initialement publié en 1989)

128 pages, €5.50

ISBN 978-2707320056

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