Aperçu
Florent Schmitt (1870-1958) : un esprit libre de la musique française
Florent Schmitt est un compositeur français dont l’œuvre s’étend sur plus de 70 ans, couvrant la fin du romantisme, l’impressionnisme et l’ère moderne. Souvent comparé à Ravel et Debussy, il se distingue par un style puissant, coloré et expressif, mêlant des influences impressionnistes, post-romantiques et parfois même orientales.
1. Un compositeur éclectique et audacieux
Un maître de l’orchestration : Son écriture orchestrale est flamboyante, souvent comparée à celle de Ravel et de Stravinsky.
Un tempérament indépendant : Contrairement à ses contemporains, il refuse d’adhérer pleinement à l’impressionnisme et garde une liberté stylistique.
Un langage harmonique riche : Il utilise des harmonies audacieuses, parfois proches de la polytonalité.
2. Œuvres marquantes
La Tragédie de Salomé (1907, révisée en 1910) : Son œuvre la plus célèbre, un ballet au climat mystérieux et sensuel, influencé par l’orientalisme.
Psalm XLVII (1904) : Œuvre chorale monumentale avec une orchestration somptueuse.
Antoine et Cléopâtre (1920) : Musique de scène inspirée de Shakespeare, d’une richesse orchestrale saisissante.
Quintette pour piano et cordes (1908) : Une pièce de chambre magistrale, d’une intensité dramatique rare.
3. Un compositeur à redécouvrir
Longtemps éclipsé par Ravel et Debussy, Schmitt est aujourd’hui réévalué pour son audace et son génie orchestral. Il incarne un pont entre la musique française du XIXe et du XXe siècle, entre romantisme tardif, impressionnisme et modernité.
Histoire
Florent Schmitt est né en 1870 à Blâmont, en Lorraine, une région encore paisible avant d’être marquée par l’histoire tumultueuse du XXe siècle. Très tôt, il montre un don pour la musique, et sa passion le mène jusqu’au Conservatoire de Paris, où il étudie avec de grands maîtres comme Massenet et Fauré. Mais Schmitt n’est pas du genre à suivre docilement les sentiers battus : il a un tempérament indépendant, parfois provocateur, et une curiosité insatiable pour les nouvelles sonorités.
En 1900, après plusieurs tentatives infructueuses, il remporte enfin le prestigieux Prix de Rome, ce qui lui ouvre de nombreuses portes. Pendant son séjour à la Villa Médicis, il voyage en Italie et en Orient, nourrissant son imagination musicale d’influences exotiques. À son retour, il compose quelques-unes de ses œuvres majeures, notamment le Psaume XLVII (1904), une fresque chorale éblouissante, et La Tragédie de Salomé (1907), qui frappe par son audace orchestrale et son atmosphère envoûtante. Cette dernière œuvre, après avoir été révisée en 1910, deviendra sa plus célèbre, et même Stravinsky la reconnaîtra comme une influence sur son Sacre du printemps.
Mais la guerre éclate en 1914, et Schmitt met la musique de côté pour s’engager comme correspondant de guerre. Ce qu’il voit au front le marque profondément, et son langage musical, déjà intense, devient plus sombre et tourmenté. Après le conflit, il reprend sa carrière avec un nouvel élan, écrivant des œuvres pleines d’énergie et de couleurs, comme Antoine et Cléopâtre (1920) ou son Quintette pour piano et cordes (1908), chef-d’œuvre de la musique de chambre française.
Le tempérament de Schmitt, parfois acerbe et moqueur, lui attire des inimitiés. Il n’hésite pas à critiquer violemment certains de ses contemporains et se montre souvent provocateur dans ses prises de position. Dans les années 1930, il devient membre de l’Académie des Beaux-Arts et journaliste musical, ce qui lui donne une tribune où il exprime ses opinions tranchées. Cependant, son attitude ambiguë pendant l’Occupation lui vaut d’être mis à l’écart après la guerre, même s’il n’a jamais été officiellement compromis avec le régime de Vichy.
Dans ses dernières années, il continue de composer, avec une vigueur étonnante malgré son âge avancé. Jusqu’à sa mort en 1958, il reste un compositeur à part, admiré pour la richesse de son écriture orchestrale, mais aussi souvent mal compris. Aujourd’hui, son œuvre est redécouverte peu à peu, et son génie orchestral est enfin reconnu à sa juste valeur.
Chronologie
Florent Schmitt (1870-1958) est un compositeur français souvent associé à l’impressionnisme et au post-romantisme. Voici une chronologie de sa vie et de sa carrière :
Jeunesse et formation (1870-1900)
28 septembre 1870 : Naissance à Blâmont, en Lorraine.
1889 : Entre au Conservatoire de Paris, où il étudie avec Gabriel Fauré, Jules Massenet et Théodore Dubois.
1900 : Remporte le Prix de Rome avec sa cantate Sémiramis. Cela lui permet de séjourner à la Villa Médicis à Rome, puis de voyager en Allemagne, en Autriche et en Russie.
Débuts et reconnaissance (1900-1914)
1904 : Composition de Psalm 47, une de ses œuvres les plus célèbres, caractérisée par une orchestration spectaculaire et une influence orientalisante.
1907-1910 : Écrit son ballet symphonique La Tragédie de Salomé, qui influencera Stravinsky dans Le Sacre du printemps.
1912 : Composition de Antoine et Cléopâtre, une suite orchestrale inspirée de Shakespeare.
1913 : Premier succès de La Tragédie de Salomé sous la direction d’Inghelbrecht.
Guerre et maturité artistique (1914-1939)
1914-1918 : Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale. Durant cette période, il compose peu.
1920 : Écrit Dionysiaques, une œuvre pour orchestre d’harmonie qui demeure une référence dans ce répertoire.
1921 : Composition de Suite en rocaille, un hommage à Rameau.
1924 : Devient critique musical au journal Le Temps, où il défend les jeunes compositeurs et exprime des opinions souvent tranchées.
1930 : Produit des œuvres de musique de chambre importantes, comme son Quintette pour piano et cordes, un chef-d’œuvre dans le genre.
1936-1939 : Directeur du Conservatoire de Lyon.
Seconde Guerre mondiale et dernières années (1939-1958)
1939-1945 : Reste en France pendant la guerre et continue à composer.
1947 : Écrit Récits et contre-récits pour piano.
1953 : Composition de Musiques intimes, un ensemble de pièces pour piano.
1957 : Sa dernière grande œuvre, Légende, pour saxophone et orchestre, est créée.
17 août 1958 : Décès à Neuilly-sur-Seine, laissant un important héritage musical souvent méconnu.
Florent Schmitt fut un compositeur éclectique, influencé par Debussy et Ravel, mais avec un style personnel marqué par une orchestration riche et une expressivité intense.
Caractéristiques de la musique
La musique de Florent Schmitt (1870-1958) est à la croisée de plusieurs influences, mêlant impressionnisme, post-romantisme et une certaine modernité harmonique. Son style est caractérisé par une orchestration luxuriante, un sens du rythme affirmé et une expressivité parfois audacieuse. Voici les principales caractéristiques de son langage musical :
1. Une orchestration somptueuse et colorée
Schmitt était un maître de l’orchestre, capable de créer des textures sonores d’une grande richesse. Il s’inscrit dans la lignée de Ravel et de Strauss, avec une attention particulière aux couleurs instrumentales.
➡ Exemple : La Tragédie de Salomé (1907, réorchestrée en 1910) est une démonstration éclatante de sa maîtrise orchestrale, avec des sonorités évocatrices et une palette harmonique audacieuse.
2. Un lyrisme expressif et sensuel
Sa musique est souvent passionnée, avec des lignes mélodiques longues et expressives. Il puise parfois dans des influences orientales ou exotiques, renforçant ainsi le caractère envoûtant de ses œuvres.
➡ Exemple : Psaume 47 (1904), qui dégage une puissance dramatique et une ferveur mystique impressionnantes.
3. Un langage harmonique audacieux
Schmitt repousse les limites de la tonalité traditionnelle sans jamais sombrer dans l’atonalité. Il affectionne les accords complexes, les modulations inattendues et les harmonies riches qui rappellent Debussy et Ravel, mais avec une approche plus massive et dramatique.
➡ Exemple : Quintette pour piano et cordes (1908), une œuvre de musique de chambre aux harmonies tendues et aux contrastes marqués.
4. Une énergie rythmique et un dynamisme marqué
Contrairement à l’impressionnisme pur, qui favorise souvent les atmosphères floues et ondoyantes, Schmitt insuffle une rythmique vigoureuse et incisive dans de nombreuses œuvres. Il exploite souvent les rythmes asymétriques et les accents imprévus.
➡ Exemple : Dionysiaques (1913), une pièce pour orchestre d’harmonie où l’énergie rythmique est omniprésente, rappelant les ballets de Stravinsky.
5. Une influence du post-romantisme et du symbolisme
Bien qu’il ait été contemporain de Debussy et de Ravel, Schmitt se distingue par une écriture plus épique et dramatique, parfois proche de Richard Strauss ou même de Wagner dans certaines œuvres orchestrales. Il est aussi influencé par le symbolisme, notamment dans ses œuvres inspirées de textes littéraires (Shakespeare, Psaumes bibliques).
➡ Exemple : Antoine et Cléopâtre (1920), une musique de scène aux accents narratifs puissants.
6. Un goût pour l’exotisme et les inspirations orientales
Schmitt a souvent exploré des sonorités orientalisantes, tant dans ses mélodies que dans son orchestration. Il suit ainsi la tendance de certains compositeurs français du début du XXe siècle, comme Ravel (Shéhérazade) ou Debussy (Pagodes).
➡ Exemple : Psaume 47, qui intègre des influences modales et une écriture chorale monumentale inspirée des musiques du Moyen-Orient.
7. Une musique de chambre intense et sophistiquée
Moins connue que ses œuvres orchestrales, sa musique de chambre est pourtant d’une grande finesse. Elle combine l’intimité des textures à des harmonies audacieuses et un lyrisme intense.
➡ Exemple : Sonate pour violon et piano (1919), qui alterne entre tension dramatique et moments de calme introspectif.
Conclusion
Florent Schmitt est un compositeur singulier, à la frontière de plusieurs styles : impressionniste dans son goût pour la couleur orchestrale, post-romantique dans son expressivité et moderniste dans son audace harmonique et rythmique. Son œuvre, longtemps sous-estimée, mérite d’être redécouverte pour son originalité et sa force d’évocation.
Relations
Florent Schmitt (1870-1958) a entretenu des relations variées avec ses contemporains, tant dans le domaine musical qu’avec des personnalités extérieures au monde de la musique. Voici quelques-unes de ses interactions notables :
Relations avec d’autres compositeurs
Gabriel Fauré et Jules Massenet
Schmitt a étudié avec Gabriel Fauré et Jules Massenet au Conservatoire de Paris. Fauré eut une influence notable sur son style harmonique et son sens du lyrisme, bien que Schmitt ait ensuite développé un langage plus audacieux.
Claude Debussy et Maurice Ravel
Schmitt était souvent comparé à Debussy et Ravel, bien qu’il s’en soit distingué par un style plus massif et expressif.
Il admirait leur musique, mais avait un tempérament plus impétueux.
Debussy lui écrivit un mot admiratif après la création du Psaume 47, mais Schmitt n’hésitait pas à critiquer certaines œuvres du maître de l’impressionnisme.
Ravel, qui avait une personnalité plus réservée, semblait l’estimer, bien qu’ils ne soient pas proches.
Igor Stravinsky
Schmitt a croisé Stravinsky dans le Paris musical des années 1910. Certains critiques considèrent que La Tragédie de Salomé (1907) a influencé Le Sacre du printemps (1913). Stravinsky lui-même aurait reconnu que cette œuvre de Schmitt avait eu un impact sur son approche orchestrale et rythmique.
Richard Strauss
Schmitt était un grand admirateur de Richard Strauss et partageait avec lui une écriture orchestrale dense et expressive. Ils se sont rencontrés, et Strauss aurait apprécié l’approche audacieuse de Schmitt.
Darius Milhaud et les membres du Groupe des Six
Schmitt, bien qu’ami avec certains membres du Groupe des Six, notamment Darius Milhaud, n’adhérait pas à leur esthétique néo-classique et anti-impressionniste. Il était plus attiré par une écriture orchestrale opulente.
Relations avec des interprètes et des orchestres
André Cluytens et Charles Munch
Ces chefs d’orchestre français ont défendu la musique de Schmitt dans les années 1940-1950. Charles Munch, en particulier, a contribué à faire connaître Psaume 47 et La Tragédie de Salomé à un plus large public.
Jacques Ibert et les interprètes de musique de chambre
Schmitt était proche de Jacques Ibert, qui partageait avec lui un goût pour l’exotisme et les couleurs orchestrales.
Sa musique de chambre a été jouée par de grands interprètes, notamment des membres du Quatuor Capet et le pianiste Alfred Cortot.
Relations avec des non-musiciens
Paul Dukas et les critiques musicaux
Schmitt fut critique musical au journal Le Temps (1929-1939). Il y développa des opinions tranchées, critiquant parfois violemment certains compositeurs. Cela lui valut quelques inimitiés, bien qu’il fût respecté pour son indépendance d’esprit.
Amis artistes et écrivains
Schmitt évoluait dans les cercles artistiques de Paris et fréquentait des écrivains comme André Gide et des peintres proches du symbolisme. Son style musical, très narratif, montre une affinité avec la littérature et la peinture de son époque.
Relations controversées pendant la Seconde Guerre mondiale
Pendant l’Occupation, Schmitt fut parfois perçu comme ambigu politiquement. Bien qu’il ne fût pas collaborateur, certaines de ses prises de position lui valurent des critiques après la guerre.
Conclusion
Florent Schmitt fut un compositeur au caractère bien trempé, admiré par certains et redouté par d’autres. Il entretint des relations variées avec les grandes figures musicales de son temps, influença des compositeurs comme Stravinsky et eut un impact durable sur l’orchestration française du XXe siècle.
Compositeurs similaires
Florent Schmitt (1870-1958) occupe une place unique dans la musique française du XXe siècle, à la croisée de l’impressionnisme, du post-romantisme et du modernisme. Son écriture orchestrale foisonnante, son expressivité intense et ses audaces rythmiques le rapprochent de plusieurs compositeurs français et européens. Voici quelques compositeurs aux styles similaires :
1. Albert Roussel (1869-1937)
Points communs :
Un langage harmonique raffiné, oscillant entre impressionnisme et néoclassicisme.
Une orchestration robuste et rythmée.
Un goût pour l’exotisme et les inspirations orientales (Padmâvatî, Évocations).
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
Bacchus et Ariane (1930) – ballet orchestral plein de vitalité et de sensualité, dans la lignée de La Tragédie de Salomé de Schmitt.
2. Maurice Ravel (1875-1937)
Points communs :
Une orchestration somptueuse et raffinée.
Une influence orientalisante dans certaines œuvres (Shéhérazade de Ravel vs. Psaume 47 de Schmitt).
Une écriture harmonique audacieuse, notamment dans la musique de chambre.
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
Daphnis et Chloé (1912) – ballet évoquant une atmosphère sensuelle et colorée proche de La Tragédie de Salomé.
3. Paul Dukas (1865-1935)
Points communs :
Une orchestration dense et une écriture dramatique.
Une recherche du grandiose et du spectaculaire.
Une certaine austérité dans certaines œuvres, compensée par un lyrisme puissant.
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
La Péri (1912) – poème dansé avec une écriture orchestrale riche et raffinée, similaire à celle de Schmitt.
4. Richard Strauss (1864-1949)
Points communs :
Une orchestration foisonnante et expressive.
Un goût pour les vastes fresques sonores.
Une certaine affinité avec le symbolisme et les atmosphères orientalisantes.
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
Salomé (1905) – opéra au chromatisme envoûtant et à l’orchestration puissante, ayant probablement influencé La Tragédie de Salomé.
5. Igor Stravinsky (1882-1971) [Période Russe]
Points communs :
Un usage incisif du rythme.
Une orchestration percussive et énergique.
Une inspiration dans les cultures anciennes et rituelles.
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
Le Sacre du printemps (1913) – proche de Dionysiaques (1913) de Schmitt, dans leur puissance rythmique et leur sauvagerie orchestrale.
6. Alexandre Scriabine (1872-1915)
Points communs :
Une harmonie foisonnante et visionnaire.
Une atmosphère mystique et sensuelle.
Une expressivité orchestrale intense.
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
Le Poème de l’extase (1908) – une œuvre aux textures orchestrales chatoyantes, qui pourrait faire écho aux élans mystiques du Psaume 47 de Schmitt.
7. Ottorino Respighi (1879-1936)
Points communs :
Une orchestration opulente et colorée.
Une utilisation du folklore et de l’influence antique.
Une musique évocatrice et narrative.
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
Feste Romane (1928) – une orchestration vibrante et spectaculaire, rappelant certaines fresques orchestrales de Schmitt.
8. Joseph Guy Ropartz (1864-1955) & Jean Cras (1879-1932) [Compositeurs bretons]
Points communs :
Une fusion entre influences impressionnistes et post-romantiques.
Une orchestration travaillée et suggestive.
Un certain goût pour l’exotisme et les paysages sonores évocateurs.
Exemple d’œuvre proche de Schmitt :
Symphonie n°3 de Ropartz (1909) – une fresque orchestrale qui partage avec Schmitt un sens dramatique et lyrique.
Conclusion
Florent Schmitt s’inscrit dans un courant musical post-romantique, impressionniste et moderniste, où se mêlent puissance orchestrale, richesse harmonique et audace rythmique. Il partage des affinités avec Roussel, Ravel et Dukas en France, ainsi qu’avec Strauss, Scriabine et Respighi à l’étranger. Son œuvre reste unique par son exubérance et son intensité dramatique, et mérite une redécouverte aux côtés de ces compositeurs.
Œuvres célèbres pour piano solo
Voici quelques-unes des œuvres les plus célèbres pour piano solo de Florent Schmitt, qui témoignent de son style raffiné, souvent audacieux, entre impressionnisme, post-romantisme et modernisme.
1. Ombres, op. 64 (1912-1913)
👉 Son chef-d’œuvre pianistique
Cycle de trois pièces aux atmosphères contrastées, d’une grande richesse harmonique.
I. Jubilé : Une fresque sonore énergique et rythmée.
II. Tristesse au jardin : Une pièce méditative et impressionniste, rappelant Debussy.
III. Poursuite dans la nuit : Une toccata impétueuse, évoquant une chasse nocturne, avec une virtuosité presque stravinskienne.
2. Trois Danses, op. 42 (1908)
Cycle inspiré par des danses anciennes, mais avec une touche moderne.
I. Gaîment
II. Vite
III. Très lent
Ces pièces montrent la facette plus légère de Schmitt, avec des rythmes vifs et des harmonies raffinées.
3. Mirages, op. 70 (1920-1921)
Deux pièces d’une grande sensualité et d’une modernité harmonique surprenante :
I. Perpetuum mobile : Un flot de notes en mouvement perpétuel, quasi hypnotique.
II. Tristesse joyeuse : Une pièce méditative, où la mélodie flotte sur des harmonies subtiles.
4. Crépuscules, op. 56 (1911)
Quatre pièces courtes, à la fois rêveuses et mystérieuses, qui rappellent l’esthétique impressionniste :
I. Élégie
II. Réminiscence
III. Clarté de lune
IV. Nocturne
5. Reflets d’Allemagne, op. 28 (1903-1905)
Suite de dix pièces inspirées des villes et paysages d’Allemagne, écrite après son séjour à la Villa Médicis.
Chaque pièce est une sorte de carte postale musicale, avec des évocations parfois nostalgiques, parfois légères.
6. Rêves, op. 65 (1915)
Cycle de cinq pièces courtes, empreintes de mystère et de douceur.
7. Sonate libre en deux mouvements enchaînés, op. 68 (1920)
Œuvre ambitieuse, très personnelle, oscillant entre lyrisme méditatif et moments de fureur.
L’influence de Fauré et Ravel s’y mêle à des audaces harmoniques proches de Scriabine.
8. Musiques intimes, op. 116 (1949-1953)
Recueil de huit pièces, parmi ses dernières œuvres pour piano, qui montrent une écriture plus épurée et introspective.
9. Suite en rocaille, op. 84 (1935)
Hommage à Rameau, avec une esthétique néo-baroque teintée d’humour et d’ironie.
10. Récits et contre-récits, op. 99 (1947)
Pièces brèves, alternant entre fantaisie libre et contrepoint rigoureux, dans un langage plus dépouillé mais toujours raffiné.
Conclusion
La musique pour piano de Florent Schmitt reste trop méconnue, mais elle se distingue par :
Une écriture virtuose et exigeante.
Une richesse harmonique qui dépasse souvent l’impressionnisme.
Des atmosphères évocatrices, tantôt mystérieuses, tantôt flamboyantes.
👉 Les Ombres et Mirages sont ses cycles les plus célèbres, mais des œuvres comme la Sonate libre ou les Crépuscules méritent également d’être redécouvertes.
Œuvres célèbres
Florent Schmitt a composé une œuvre foisonnante couvrant divers genres, notamment la musique orchestrale, la musique de chambre, le ballet et la musique chorale. Voici ses œuvres les plus célèbres, en excluant les pièces pour piano solo :
1. Musique orchestrale
La Tragédie de Salomé, op. 50 (1907, révisé en 1910)
👉 Son œuvre la plus célèbre
Un ballet inspiré du mythe biblique de Salomé.
La version révisée pour orchestre seul (1910) est un chef-d’œuvre de l’impressionnisme orchestral, influençant Stravinsky (Le Sacre du printemps).
Une musique sensuelle et dramatique, avec une orchestration flamboyante.
Psaume 47, op. 38 (1904)
Une fresque monumentale pour chœur, soprano et orchestre.
Comparable à Carmina Burana de Carl Orff pour son exubérance.
Évoque un Orient imaginaire avec des harmonies chatoyantes et une puissance chorale impressionnante.
Dionysiaques, op. 62 (1913)
Une œuvre pour orchestre d’harmonie (fanfares et vents), considérée comme un chef-d’œuvre du genre.
Très rythmique, colorée et inspirée des fêtes dionysiaques antiques.
Rêves, op. 65 (1915)
Un poème symphonique onirique et évocateur, proche de l’impressionnisme.
Antoine et Cléopâtre, op. 69 (1920)
Musique de scène pour la pièce de Shakespeare, plus tard réarrangée en deux suites orchestrales.
Évoque l’Orient antique avec un raffinement sonore exceptionnel.
Symphonie n° 2, op. 137 (1957)
Son unique symphonie, achevée à la fin de sa vie.
Un langage plus sobre, avec une écriture orchestrale toujours puissante.
2. Musique de chambre
Quintette avec piano, op. 51 (1908)
Une des pièces de chambre les plus impressionnantes du répertoire français.
Riche en modulations et en énergie rythmique.
Sonate pour violon et piano, op. 68 (1919)
Une œuvre puissante et exigeante techniquement.
Ressemble aux sonates de Fauré et Ravel, mais avec une tension plus dramatique.
Sonate libre en deux mouvements enchaînés pour violoncelle et piano, op. 84 (1919)
Une pièce aux contrastes marqués, avec une écriture harmonique audacieuse.
Légende, op. 66 (1918)
Œuvre pour saxophone (ou violon/alto/violoncelle) et piano.
L’une des premières œuvres majeures pour saxophone classique.
Hasards, op. 96 (1943)
Suite pour flûte, harpe et quatuor à cordes, aux sonorités légères et raffinées.
3. Musique chorale et vocale
Messe en ré mineur, op. 138 (1958)
Œuvre sacrée tardive, d’une grande profondeur spirituelle.
Chansons et mélodies
Schmitt a composé plusieurs mélodies sur des poèmes de Baudelaire et Verlaine, souvent dans un style raffiné et évocateur.
4. Ballets et musique de scène
Salammbô, op. 76 (1925)
Ballet inspiré du roman de Flaubert.
Une musique richement orchestrée, évoquant l’Orient antique.
Oriane et le Prince d’Amour, op. 83 (1933)
Ballet à l’orchestration somptueuse, dans la lignée de La Tragédie de Salomé.
Conclusion
Les œuvres les plus célèbres de Florent Schmitt en dehors du piano sont La Tragédie de Salomé, Psaume 47, Dionysiaques et le Quintette avec piano. Son écriture orchestrale est souvent comparée à celle de Ravel et Strauss, avec un goût prononcé pour les couleurs sonores et l’expressivité dramatique.
(Cet article est généré par ChatGPT. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)
Best Classical Recordings
on YouTube
Best Classical Recordings
on Spotify