Mémoires sur Danse (Tarentelle styrienne), CD 77 ; L. 69 (1891) de Claude Debussy, information, analyse et tutoriel de performance

Aperçu général

L’œuvre pour piano de Claude Debussy, intitulée Danse (ou Tarentelle styrienne, L 77 (69)), composée en 1890, est une pièce vive et entraînante, caractéristique de son style de jeunesse.

Aperçu Général

Titre et Ambigüité : Initialement publiée en 1891 sous le titre surprenant de Tarentelle styrienne (mélangeant une danse italienne avec une province autrichienne), l’œuvre a été renommée Danse par Debussy lui-même lors de l’édition de 1903.

Genre et Caractère : C’est un scherzo vif en mi majeur, marqué par un tempo Allegretto. L’œuvre est pleine de joie de vivre et de saltation (sautillement), évoquant l’effervescence et la transe d’une danse endiablée, notamment par ses rythmes syncopés et ses notes répétées.

Style : La pièce fait preuve d’une grande élaboration tant dans sa forme (souvent décrite comme un rondo ABACA) que dans sa virtuosité pianistique. Elle annonce les futures innovations de Debussy, notamment par ses harmonies audacieuses, ses glissements chromatiques, et l’entrelacement libre de septièmes et de neuvièmes.

Structure et Motifs : Le motif principal, simple et euphorique, revient comme un refrain. Les parties contrastantes offrent des développements et des ruptures de climat et de métrique. La musique peut alterner l’allégresse bruyante avec des moments plus poétiques, voire mystiques, marqués par un accord dissonant au centre du piano.

Orchestration de Ravel : L’œuvre a acquis une popularité supplémentaire grâce à l’orchestration réalisée par Maurice Ravel en 1922, après la mort de Debussy, qui a été créée en 1923.

Cette pièce est un excellent exemple de l’audace harmonique de Debussy à ses débuts, tout en conservant un caractère très dansant et populaire.

Histoire

L’histoire de la pièce pour piano de Claude Debussy, connue sous le titre de Danse ou plus anciennement Tarentelle styrienne, débute en 1890.

À cette époque, Debussy, jeune compositeur encore en quête de son style le plus personnel mais déjà plein d’audace, compose cette œuvre. Elle est dédiée à l’une de ses élèves fortunées de piano et d’harmonie, Madame Philippe Hottinger. Cette pièce s’inscrit dans le style de la “musique de salon” à la mode, mais Debussy la transcende avec sa patte harmonique et rythmique distinctive.

Sa première édition, en 1891 chez l’éditeur Choudens, porte le titre curieux de Tarentelle styrienne. Cette association est intrigante, mêlant la tarentelle, une danse italienne vive et frénétique (souvent associée à un état de transe), à l’adjectif styrienne, faisant référence à la Styrie, une région autrichienne traditionnellement associée au Ländler ou à la Styrienne (un type de danse de salon). Ce titre original, un peu exotique ou paradoxal, mettait en évidence le caractère vif et haletant de l’œuvre, fait de notes répétées et de rythmes syncopés.

Cependant, Debussy ne fut apparemment pas satisfait de ce titre composite. Vers 1901, il révise la partition et, lors de sa réédition en 1903 chez l’éditeur Fromont, il simplifie le titre en le rebaptisant simplement Danse pour le piano. Ce nouveau titre est celui qui fait autorité aujourd’hui, bien que l’appellation originale soit souvent conservée entre parenthèses (Danse (Tarentelle styrienne)) pour des raisons historiques.

La pièce elle-même, malgré son caractère de jeunesse, contient déjà les germes du style debussyste, notamment par l’usage audacieux d’accords de septième et de neuvième et des modulations fluides.

Après la mort de Debussy en 1918, la pièce a connu une nouvelle vie. En guise d’hommage, Maurice Ravel fut sollicité pour orchestrer l’œuvre pour grand orchestre. La version orchestrale de Ravel, créée en 1923, a contribué à la popularité durable de la Danse et est souvent interprétée de nos jours.

Caractéristiques de la musique

La Danse (Tarentelle styrienne) de Claude Debussy est une pièce pour piano vive et virtuose qui, bien que datant de sa jeunesse (1890), présente déjà des caractéristiques musicales annonciatrices de son style futur.

Caractéristiques Rythmiques et Formelles

Tempo et Caractère : La pièce est marquée par un mouvement vif (Allegretto) qui lui confère l’allure d’un scherzo haletant. Elle est remplie d’une joie de vivre exubérante et d’un sentiment de saltation (de danse sautillante).

Rythme de Danse : L’énergie du morceau provient de ses éléments rythmiques de danse, notamment par l’usage constant de triolets de croches répétées et volubiles, créant une texture dense et tourbillonnante. Les rythmes syncopés sont fondamentaux, contribuant au côté déséquilibré et endiablé, rappelant l’état de “transe” associé à la tarentelle.

Structure : Bien qu’elle soit une pièce de danse, sa structure est élaborée, s’apparentant souvent à un rondo (ABACA), où un motif principal revient comme un refrain. Ce motif est d’une simplicité étonnante et d’une euphorie presque populaire, offrant un point d’ancrage rassurant dans le tourbillon de la pièce.

Caractéristiques Harmoniques et Mélodiques

Tonalité : L’œuvre est principalement polarisée autour de la tonalité de Mi majeur, qui lui confère son caractère brillant et allègre.

Harmonies Audacieuses : Debussy utilise déjà une grande liberté dans son langage harmonique. Il module avec une aisance audacieuse, et l’écriture est riche en glissements chromatiques et en enchaînements d’accords inattendus.

Aperçus du Futur : L’œuvre préfigure clairement l’écriture harmonique de la période de maturité de Debussy par son entrelacement libre de septièmes et de neuvièmes. Certains passages sont cités par les musicologues comme annonçant la “couleur harmonique” d’œuvres ultérieures, comme l’opéra Pelléas et Mélisande.

Contraste et Poétique : Les sections contrastantes (les épisodes du rondo) offrent des ruptures de climats et de caractères. Ces moments peuvent se figer sur un accord tendrement dissonant, laissant place à une poétique du fragment et de la résonance, typique du futur style impressionniste du compositeur.

Virtuosité : L’écriture pianistique est très virtuose, demandant une technique agile et légère, notamment dans les figurations rapides de la main droite, pour traduire l’énergie débordante de la danse.

Style(s), mouvement(s) et période de composition

La composition de Danse (Tarentelle styrienne) a été écrite par Claude Debussy en 1890. Cette date la place à la fin de la période romantique et à l’aube du modernisme musical, juste avant que Debussy ne fonde véritablement le mouvement de l’impressionnisme musical.

Style et Mouvement
À ce moment-là (1890), la musique est une œuvre de transition. Elle n’est pas considérée comme de l’avant-garde radicale, mais elle est déjà novatrice et s’éloigne de la tradition purement romantique.

Style : La pièce relève du style de jeunesse de Debussy. Elle est marquée par un caractère de musique de salon virtuose et populaire, rappelant par certains aspects l’élégance et la verve de compositeurs français comme Chabrier.

Mouvement : Elle ne peut pas être rangée dans le style baroque ou classique. Elle est postérieure à la période romantique et en porte l’héritage dans sa forme de danse de caractère et sa virtuosité pianistique. Cependant, elle est surtout un prélude à l’impressionnisme (mouvement que Debussy lui-même n’aimait pas comme étiquette, préférant parler de symbolisme musical).

Novatrice et Préfiguratrice
Malgré ses racines dans la musique de danse et de caractère, la pièce est novatrice par ses audaces harmoniques :

Harmonie : L’entrelacement libre des accords de septième et de neuvième et les glissements chromatiques audacieux sont des éléments qui annoncent clairement les techniques qui définiront son langage mature, celui de l’impressionnisme (que l’on retrouvera pleinement quelques années plus tard dans des œuvres comme le Prélude à l’Après-midi d’un faune, composé en 1894).

Couleur et Fragment : Les passages contrastés, avec leurs accords dissonants qui se figent, montrent une préoccupation pour la couleur sonore et une poétique du fragment et de la résonance, des éléments clés du style musical moderne.

En résumé, la Danse (Tarentelle styrienne) est une œuvre charnière. Elle est écrite dans une période post-romantique, s’appuie sur une forme de danse traditionnelle (tarentelle/styrienne), mais est profondément novatrice et préfigure le langage impressionniste et moderniste que Debussy allait définir au début du XXe siècle.

Analyse: Forme, Technique(s), texture, harmonie, rythme

L’analyse de la Danse (Tarentelle styrienne) de Claude Debussy révèle une œuvre de jeunesse qui utilise des structures traditionnelles pour explorer des techniques et des sonorités nouvelles, préfigurant son style mature.

Structure et Forme

La pièce est structurée sur une forme de rondo libre de type ABACA ou ABA’ Coda, caractéristique des pièces de caractère et des danses de l’époque.

Section A (Thème principal) : Elle présente le thème principal, très vif et rythmé, qui revient à plusieurs reprises comme un refrain.

Sections Contrastantes (B et C) : Ces épisodes apportent des ruptures de caractère et de climat, avec des passages plus lyriques ou des changements harmoniques audacieux avant le retour du motif initial.

Mouvement : La pièce porte l’indication d’Allegretto (assez rapide), ce qui lui confère son caractère de scherzo ou de danse endiablée (tarentelle).

Texture et Méthode

Texture : La texture générale est principalement homophonique, avec une mélodie claire et virtuose soutenue par un accompagnement rythmique et harmonique riche. Cependant, les lignes de l’accompagnement et les figurations rapides créent une densité et un entrelacement de plans sonores qui suggèrent une richesse que l’on pourrait presque qualifier de polyphonique par moments.

Méthode et Technique : Debussy utilise une technique pianistique exigeante et brillante, caractérisée par des notes répétées rapides et des figurations en triolets de croches qui créent une sensation de tourbillon et d’excitation constante.

Harmonie, Tonalité et Rythme

Tonalité et Gamme : La tonalité principale est le Mi majeur, qui donne à la pièce son éclat et son caractère joyeux. Bien que la pièce soit encore fermement ancrée dans le système tonal, elle s’en affranchit par des audaces harmoniques. Les gammes sont diatoniques (Mi majeur), mais le chromatisme joue un rôle essentiel.

Harmonie : C’est dans l’harmonie que réside le côté le plus novateur de la pièce. Debussy utilise avec une grande liberté des accords de septième et de neuvième non résolus de manière conventionnelle, ainsi que des glissements chromatiques. Ces enchaînements et dissonances (souvent douces et colorées) sont précurseurs du langage impressionniste qu’il développera plus tard.

Rythme : Le rythme est l’élément moteur de la Danse. Il est dominé par l’énergie des triolets et l’usage fréquent de la syncope, qui vient déstabiliser et dynamiser la métrique (souvent un 3/4 ou un 6/8 implicite dans le rythme de tarentelle), contribuant à l’état de “transe” ou d’allégresse du morceau.

Polyphonie ou Monophonie ?

La musique de la Danse n’est ni strictement monophonique (une seule ligne mélodique) ni strictement polyphonique (plusieurs lignes indépendantes de valeur égale). Elle est avant tout homophonique : elle présente une ligne mélodique claire (la “Danse”) soutenue par un accompagnement qui donne le rythme et l’harmonie. Cependant, l’épaisseur de la texture, la superposition des figurations, et la richesse des voix intérieures dans l’accompagnement confèrent à l’œuvre une densité qui va bien au-delà de la simple homophonie de la musique de salon.

Tutoriel, conseils d’interprétation et points importants de jeu

Pour interpréter la Danse (Tarentelle styrienne) de Claude Debussy au piano, il faut allier une virtuosité brillante à la sensibilité harmonique typique du compositeur, même dans cette œuvre de jeunesse.

Conseils d’Interprétation et Points Importants

1. Le Rythme et le Caractère (L’Énergie de la Tarentelle)

Le point le plus crucial est de capturer l’énergie vive et le caractère de danse endiablée de la tarentelle, tout en évitant la précipitation brute.

Maintenir l’Allégresse : Le tempo doit être vif (Allegretto), donnant l’impression d’un scherzo joyeux et bondissant. L’œuvre doit danser de bout en bout, sans lourdeur.

Les Triolets : Les nombreuses figures en triolets de croches qui forment le motif principal doivent être jouées avec une légèreté et une égalité absolues. Elles créent la sensation de tourbillon et exigent une grande agilité du poignet et des doigts.

Syncopes et Accents : Soyez précis avec les syncopes et les accents rythmiques. Ils sont essentiels pour donner du piquant et de l’élan à la danse, évitant la monotonie des motifs répétés.

2. La Sonorité et la Touche (La Clarté Debussyste)

Même dans sa jeunesse, Debussy cherche des couleurs sonores. Votre touche doit refléter cela.

Clarté et Légèreté : Malgré la rapidité, la sonorité doit rester claire et cristalline. Le jeu doit être pétillant, surtout dans le thème principal. Les accords doivent être attaqués avec précision, mais sans dureté.

Contrastes Dynamiques : Exploitez les contrastes entre les moments forte et piano pour sculpter les différentes sections du rondo. La Section A principale est souvent éclatante (en Mi majeur), tandis que les sections contrastantes demandent une touche plus mystérieuse, plus douce ou même mystique, où l’harmonie novatrice de Debussy est mise en évidence.

Utilisation de la Pédale : La pédale de sustain doit être utilisée avec discernement. Elle peut aider à lier les harmonies et à créer une résonance chatoyante, mais un excès rendra les figurations rapides boueuses et fera perdre la clarté rythmique. Il faut changer la pédale fréquemment et brièvement.

3. Les Difficultés Techniques (Tutoriel ciblé)

L’écriture est virtuose et demande de travailler des techniques spécifiques.

Passages de Triolets Répétés : Travaillez ces passages à des tempos lents pour assurer l’égalité des doigts, puis augmentez progressivement la vitesse en vous concentrant sur la légèreté du poignet pour éviter la tension et garantir l’endurance.

Glissements Chromatiques et Accords : Les passages de modulations, où les accords de septième et de neuvième s’enchaînent librement, doivent être travaillés pour une transition fluide. Pensez-y comme à des nuances de couleur, et non comme à des obstacles harmoniques. Assurez-vous que les accords complets sont bien frappés ensemble.

Dernières Pages : La coda exige souvent un regain d’énergie et de virtuosité. Levez le niveau de l’exécution pour un final brillant et efficace, culminant dans la joie.

Points Clés de l’Analyse pour l’Interprétation

Tonalité Lumineuse : Le Mi majeur est une tonalité brillante et joyeuse au piano. Jouez les passages dans cette tonalité avec une sonorité particulièrement éclatante.

Anticipation Harmonique : Reconnaissez la nature pré-impressionniste de l’harmonie. Lorsque vous rencontrez les accords audacieux de neuvième ou les glissements chromatiques, traitez-les non pas comme des dissonances à camoufler, mais comme des teintes délicates ou des surprises, en les laissant résonner subtilement pour créer de la profondeur.

Forme Rondo : La forme Rondo (ABACA) exige de bien différencier le caractère de chaque section pour éviter la répétitivité. Le retour du thème principal (A) doit toujours être accueilli avec un élan renouvelé.

Jouer la Danse de Debussy, c’est trouver l’équilibre entre la vitalité populaire et la sophistication harmonique naissante de la musique française de la fin du XIXe siècle.

Pièce ou collection à succès à l’époque?

La Danse (Tarentelle styrienne) de Claude Debussy (composée en 1890 et publiée en 1891) n’a pas connu un succès retentissant ni des ventes de partitions massives immédiatement à sa sortie, mais elle a gagné en popularité au fil du temps.

Succès à l’Époque

Accueil Mesuré mais Présence : La pièce, initialement publiée en 1891 sous le titre quelque peu incongru de Tarentelle styrienne (mélangeant une danse du sud de l’Italie et une province autrichienne), était représentative de la musique de salon en vogue à l’époque, ce qui lui garantissait une certaine présence mais pas un succès de masse comme pouvaient l’avoir les mélodies populaires ou les œuvres des grands maîtres romantiques. Elle a été créée publiquement à Paris en 1900, près de dix ans après sa composition.

Insatisfaction de Debussy : Debussy lui-même n’était certainement pas entièrement satisfait du titre initial ni peut-être du style trop “de salon”. Il a d’ailleurs retouché l’œuvre et l’a fait rééditer en 1903 sous le titre définitif et plus simple de Danse chez son nouvel éditeur, Fromont. Ce remaniement et cette nouvelle publication suggèrent une volonté de repositionner l’œuvre, indiquant que la première version n’avait pas connu un succès éclatant.

Ventes de Partitions

Pas un “Best-Seller” immédiat : Il n’existe pas de données précises qui indiquent des ventes exceptionnellement élevées de la première édition (1891). Le véritable succès populaire de Debussy est survenu plus tard, notamment après la création de son opéra Pelléas et Mélisande en 1902.

Gain de Popularité Ulérieur : L’œuvre a acquis une popularité significative, notamment grâce à son caractère vif et virtuose. Son succès posthume a été largement assuré lorsque Maurice Ravel en a réalisé une orchestration en 1922, peu après la mort de Debussy, en signe d’hommage. Cette version orchestrale, créée en 1923, a contribué à la notoriété de la pièce, assurant la pérennité et la vente des partitions pour piano et pour orchestre.

La Danse est considérée aujourd’hui comme l’une des pièces de jeunesse les plus brillantes de Debussy, mais son succès et ses ventes ont été graduels, culminant principalement dans les décennies suivant sa publication initiale.

Episodes et anecdotes

1. L’Anecdote du Titre Bâtard : Tarentelle… Styrienne ?

L’histoire la plus célèbre de cette pièce concerne son titre original, qui est une véritable bizarrerie géographique : Tarentelle styrienne.

Le Mélange Incongru : Une tarentelle est une danse rapide et endiablée du sud de l’Italie (des Pouilles notamment), souvent associée à une frénésie thérapeutique (le tarentisme). Une styrienne est, en revanche, une danse de salon à la mode de l’époque, qui tire son nom de la Styrie, une province de l’Autriche.

L’Explication : Ce titre étrange et peu approprié pour une pièce qui est un scherzo nerveux en Mi Majeur vient de l’éditeur de l’époque, Choudens (qui la publia en 1891). La “Styrienne” était un genre populaire dans la musique de salon française, et l’éditeur aurait pu ajouter ce terme pour rendre l’œuvre plus commerciale ou pour la lier à une mode.

Le Regret de Debussy : Debussy n’était probablement pas satisfait de ce titre. Lorsqu’il changea d’éditeur pour Fromont en 1903, il fit quelques retouches à la partition et la publia à nouveau sous le titre plus neutre et plus simple de Danse. C’est sous ce nom que l’œuvre est le plus souvent connue aujourd’hui.

2. Le Hommage Posthume par Maurice Ravel

L’un des épisodes les plus marquants de l’histoire de cette pièce est lié à son orchestration et à la collaboration entre deux géants de la musique française.

L’Admiration de Ravel : La Danse était l’une des pièces de jeunesse de Debussy que Maurice Ravel appréciait particulièrement pour sa brillance et son invention rythmique.

L’Orchestration : Après la mort de Debussy en 1918, Ravel fut sollicité, ou prit l’initiative, d’orchestrer la pièce pour en faire une version pour grand orchestre. C’était un véritable acte d’hommage à son aîné.

Un Succès Orchestral : L’orchestration de Ravel, donnée pour la première fois en 1923, est célèbre pour sa richesse et son instrumentation colorée, et elle a grandement contribué à la popularité de la Danse auprès du public, bien plus que l’originale pour piano ne l’avait fait de son vivant.

3. La Dédicace à l’Élève

L’œuvre est associée à l’une des élèves de piano et d’harmonie de Debussy, ce qui est typique de la vie du compositeur à cette période.

Dédicace : La Danse est dédiée à Mme Philippe Hottinger (connue aussi comme Madame A. de S. F. Hottinger sur certaines éditions), une de ses riches élèves.

Contexte : Ces dédicaces à des élèves fortunées faisaient partie des moyens par lesquels Debussy parvenait à subvenir à ses besoins, lui garantissant à la fois des leçons payantes et une visibilité pour ses œuvres de salon. La pièce elle-même, avec sa virtuosité et son style engageant, était parfaitement adaptée à être jouée dans les salons parisiens.

Compositions similaires

La Danse (Tarentelle styrienne) de Claude Debussy est une pièce charnière de son catalogue : à la fois une pièce de virtuosité romantique tardive (style salon) et une œuvre annonçant ses audaces harmoniques futures.

Pour citer des compositions similaires, il faut cibler celles qui partagent cette combinaison de style dansant entraînant, de virtuosité, et d’une esthétique française naissante (pré-impressionniste).

Voici une sélection d’œuvres qui présentent des similitudes :

I. Autres Pièces de Jeunesse de Claude Debussy (Même Période et Style)

Ces pièces sont de la même époque (vers 1890) et partagent avec la Danse un style encore très ancré dans la tradition de la musique de salon, avec une structure claire et une écriture lyrique ou brillante.

Valse Romantique (1890) : Partage le format de pièce de salon, avec une écriture élégante et une mélodie fluide.

Mazurka (1890) : Une autre danse de caractère stylisée pour piano, même si son rythme est moins frénétique que la Tarentelle.

Ballade (Slave) (vers 1890) : Pièce également de style romantique, avec une virtuosité et une forme plus traditionnelles.

II. Musique de Caractère et de Virtuosité Française (Fin XIXe)

Ces œuvres de compositeurs français contemporains de Debussy présentent un goût pour la danse stylisée et la virtuosité éclatante, sans être encore pleinement impressionnistes.

Emmanuel Chabrier :

Bourrée fantasque (1891) : Très similaire dans son esprit, avec une énergie rythmique débordante, des accents forts, et une écriture pianistique vive et colorée. On dit souvent que la Danse de Debussy évoque l’esprit de Chabrier.

Camille Saint-Saëns :

Valse-Caprice (sur des motifs d’Alceste) Op. 84 ou Étude en forme de valse, Op. 52, No. 6 : Elles partagent la même ambition de combiner la forme de danse (valse) avec une grande virtuosité et une écriture scintillante.

Gabriel Fauré :

Certaines Impromptus (comme le No. 2, Op. 31) : Bien que plus subtiles et moins démonstratives, elles offrent un mélange de virtuosité en arpèges et de mélodies entraînantes dans un langage harmonique fin-de-siècle.

III. Pièces Début de l’Impressionnisme (Précurseurs)
Ces compositions représentent la prochaine étape dans le style de Debussy, mais conservent parfois un élément de danse ou de virtuosité tout en développant une couleur harmonique nouvelle.

Claude Debussy :

Sarabande (de Pour le piano, 1901) : Bien que son tempo soit lent, elle est le premier grand exemple du Debussy impressionniste (accords parallèles, sonorités de cloche) et a la même origine de “danse stylisée”.

L’Isle joyeuse (1904) : Partage l’éclat, l’énergie rapide et la virtuosité, mais dans un langage harmonique et une structure bien plus révolutionnaires, inspirés de la fête.

Maurice Ravel :

Jeux d’eau (1901) : Représente la virtuosité et la clarté, mais orientée vers l’évocation des sons de l’eau, marquant l’apogée du style pianistique français au tournant du siècle. C’est le Ravel le plus proche de l’esprit de Debussy.

(Cet article est généré par Gemini. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)

Best Classical Recordings
on YouTube

Best Classical Recordings
on Spotify

Jean-Michel Serres Apfel Café Apfelsaft Cinema Music QR Codes Centre Français 2024.