Résumé
Un jeune homme de Paris commençait à aller à une école de conduite pour obtenir un permis de conduire. Il rencontrait Pascale Polougaïevski, l'employée de bureau de l'école de conduite. Ils tombaient amoureux immédiatement et inconsciemment, et ils passaient une vie ordinaire mais ennuyeuse avec M. Pascal et Pierre, la fille de Pascale. Ils faisaient aussi deux voyages sans but mais précipités vers l'Angleterre.
Au retour à Paris, dans un ferry, le jeune homme prenait un appareil photo Kodak Instamatic, et il prenait des photos consécutivement, en montant et en courant dans l'escalier, pour terminer et retirer la cartouche de film…
Commentaire
Jean-Philippe Toussaint décrit en surface la vie quotidienne banale, ennuyeuse et triviale, mais humoristique, des Parisiens dans L’appareil-photo. Ce roman capture un temps ou un terme du narrateur. Le message et l’essence de ce roman existent dans la pensée du narrateur qui est décrite quelque part, et dans la philosophie que ce récit exprime totalement.
Le thème de ce roman est le cours du temps, le mouvement et l’immobilité, la vie ordinaire, la banalité et le hasard, ainsi que le sens de la vie et sa vanité. Conduire la voiture, l’avion et les voyages sont des éléments en mouvement. La photographie, la bouteille de gaz et la pluie sont, quant à elles, des éléments immobiles ou sans mouvement. Ainsi, le thème et l'essence profonds sont la sensibilité du cours du temps, la contradiction entre le mouvement et l’immobilité, et le sens qui existe entre le mouvement et l’immobilité. Les humains existent à la place et au temps entre le mouvement et l’immobilité.
Nous avancions irrésistiblement, et je me sentais avancer aussi, fendant la mer sans insister et sans forcer, comme si je mourais progressivement, comme je vivais peut-être, je ne savais pas, c’était simple et je n’y pouvais rien, je me laissais entraîner par le mouvement du bateau dans la nuit et, regardant fixement l’écume qui giclait contre la coque dans un bruit de clapotement qui avait la qualité du silence, sa douceur et son ampleur, ma vie allait de l’avant, oui, dans un renouvellement constant d’écumes identiques. (pp. 95 – 96)
Cette description est le cœur de L’appareil-photo, et la liaison entre la pensée du narrateur et le récit.
Le narrateur agissait bien, mais il ne faisait rien. Il ne faisait pas d'action significative ou grandiose. Les personnages n'avaient pas non plus de but propre. C’est la vie de notre réalité, après tout.
Ce roman décrit la contingence et le sens incompréhensible communs de la vie quotidienne. Tous les gens font l'expérience de ces choses et les connaissent dans la vie de la société contemporaine des pays développés. Nous éprouvons cette légèreté et cette tristesse subtiles, potentielles et subconscientes. Mais, malgré cette banalité et cet ennui, la vie quotidienne est une chose précieuse et douce.
L’appareil photo est un outil et une méthode pour prendre des moments de chaque vie. Il capture et fixe une succession d'actions d'une personne, ou le temps, la vie et l’existence.
Ce roman lui-même est une série de photos qui capturent l’être et les mouvements du narrateur et sa vie. C’est ennuyeux et éphémère, pourtant, ce roman est beau, doux et éternel.
Détails sur la livre
L’Appareil-photo
Jean-Philippe Toussaint
Les Éditions de Minuit, Paris, France, (initialement publié en 1989)
128 pages, €5.50
ISBN 978-2707320056
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