Mémoires sur À la manière de Chabrier, M. 63/2 (1914) de Maurice Ravel, information, analyse et tutoriel de performance

Aperçu général

« À la manière de Chabrier, M. 63/2 » est une pièce pour piano de Maurice Ravel, faisant partie d’un diptyque de pastiches avec « À la manière de Borodine, M. 63/1 ». Composée en 1912-1913 et publiée en 1914, cette œuvre est un hommage et une imitation du style musical d’Emmanuel Chabrier, un compositeur que Ravel admirait profondément.

Caractéristiques principales :

Pastiche et Paraphrase : La pièce est une « paraphrase sur un air de Gounod », imitant le style énergique, clair et rythmique de Chabrier. Il s’agit en fait d’une paraphrase de la romance de Siébel, « Faites-lui mes aveux », du deuxième acte de l’opéra Faust de Charles Gounod. Ravel s’amuse à imiter un Chabrier qui, lui-même, aurait pastiché Gounod.

Contraste : La pièce contraste fortement avec la première du diptyque, « À la manière de Borodine », qui est plus lyrique et poétique. Ce contraste met en lumière le talent de Ravel à s’approprier des styles musicaux très différents tout en y apposant sa propre signature.

Caractère : La pièce est marquée par son caractère vif, rythmique et élégant, typique du style de Chabrier.

Durée : L’œuvre est une pièce courte, d’une durée d’environ deux minutes.

Référence au catalogue : La pièce porte le numéro M. 63/2 dans le catalogue des œuvres de Ravel établi par le musicologue Marcel Marnat.

En somme, « À la manière de Chabrier » est une œuvre ingénieuse qui témoigne de l’admiration de Ravel pour ses prédécesseurs et de son habileté à imiter leur langage musical, tout en conservant la modernité et la finesse de son propre style.

Histoire

L’histoire de la composition de « À la manière de Chabrier » s’inscrit dans un contexte d’hommages musicaux et de jeux stylistiques qui étaient très en vogue à l’époque de Ravel.

Tout commence vers 1912-1913, lorsque Ravel s’attelle à l’écriture de deux pièces pour piano qui seront finalement publiées ensemble sous le titre de À la manière de…. L’idée lui est venue de composer des pastiches, c’est-à-dire des imitations respectueuses du style d’autres compositeurs qu’il admirait. Cette pratique, courante en littérature et en art, était une façon pour Ravel de rendre hommage à ses aînés et d’explorer leur langage musical.

Pour la première pièce, il choisit de pasticher le style d’Alexandre Borodine, l’un des compositeurs du « Groupe des Cinq » russes. Pour la seconde, son choix se porte sur Emmanuel Chabrier, une figure qu’il vénérait tout particulièrement. Ravel avait d’ailleurs une profonde admiration pour le Roi malgré lui de Chabrier, au point de déclarer qu’il aurait « préféré avoir fait le Roi malgré lui que la Tétralogie » de Wagner.

Mais Ravel ne se contente pas d’imiter la manière de Chabrier. Il va plus loin en créant un pastiche sur un pastiche. La pièce est sous-titrée « Paraphrase sur un air de Gounod », faisant référence à la romance de Siébel, « Faites-lui mes aveux », du deuxième acte de l’opéra Faust de Charles Gounod. Ravel s’amuse alors à imaginer comment Chabrier, avec son style exubérant, énergique et ses harmonies audacieuses, aurait pu s’approprier et transformer cette mélodie de Gounod. Le résultat est une pièce pleine de vie et d’esprit, où l’on retrouve les traits caractéristiques de Chabrier, comme ses textures pianistes pleines et ses lignes mélodiques claires, filtrées à travers le raffinement et l’élégance du propre langage de Ravel.

Le diptyque fut créé en public le 10 décembre 1913, à la salle Pleyel à Paris, par le pianiste Alfredo Casella. Ce double hommage, à la fois à Borodine et à Chabrier, démontrait la capacité de Ravel à s’approprier avec une aisance déconcertante des styles musicaux très différents, tout en y imprimant sa personnalité unique de compositeur.

Caractéristiques de la musique

« À la manière de Chabrier » est une véritable étude de style, où Ravel s’approprie et caricature avec affection les traits distinctifs du langage musical d’Emmanuel Chabrier. Les caractéristiques musicales principales de cette composition sont les suivantes :

Une rythmique incisive et énergique : La pièce, marquée « Allegretto », est animée par un rythme vif et percutant. On retrouve l’énergie et la clarté qui sont des marques de fabrique de Chabrier, notamment ses rythmes syncopés et ses accents tranchants. L’écriture pour le piano est très « percussive », avec des accords et des octaves qui donnent à la musique un élan constant.

Des harmonies chatoyantes et audacieuses : Ravel, fidèle à l’esprit de Chabrier, utilise des harmonies riches et colorées. On y trouve des enchaînements d’accords inattendus, des dissonances savoureuses et des chromatismes expressifs. Le pastiche ne se contente pas de reproduire les sonorités, il les pousse à l’extrême, comme si Ravel s’amusait à jouer avec la « patte » harmonique de son aîné.

Une écriture pianistique pleine et généreuse : Contrairement à certaines pièces de Ravel qui explorent une écriture plus éthérée et délicate, « À la manière de Chabrier » est caractérisée par une utilisation généreuse du clavier. Les accords sont souvent joués avec les deux mains, créant une texture sonore dense et puissante. Cette plénitude sonore est un autre trait distinctif du style de Chabrier.

La clarté mélodique : Bien que la texture soit riche, la mélodie reste toujours clairement audible. Ravel parvient à préserver la ligne mélodique de Gounod (« Faites-lui mes aveux » de Faust) tout en la noyant dans une écriture pianistique complexe et chromatique. C’est le cœur de l’exercice de pastiche : montrer comment un Chabrier aurait « transformé » une mélodie simple et romantique en une pièce pleine de vitalité et d’esprit.

Le contraste stylistique : La pièce, d’une durée d’environ deux minutes, est très contrastée avec sa consœur, « À la manière de Borodine ». Alors que la première est plus lyrique, poétique et mélancolique, celle dédiée à Chabrier est exubérante, vive et pleine d’humour. Cette opposition met en lumière la virtuosité de Ravel, capable d’incarner des esthétiques musicales diamétralement opposées avec la même aisance.

En somme, Ravel ne se contente pas de citer un air, il en reproduit l’esprit en s’imprégnant des caractéristiques musicales de Chabrier. Il crée une œuvre qui est à la fois une imitation fidèle et une réinterprétation personnelle, montrant ainsi sa maîtrise du langage musical et son admiration pour le compositeur.

Style(s), mouvement(s) et période de composition

L’œuvre « À la manière de Chabrier » de Maurice Ravel est une composition qui se situe à la croisée des chemins stylistiques, et l’analyser nécessite de considérer plusieurs facettes. Bien qu’elle soit souvent associée à l’impressionnisme en raison de la période de sa composition (début du XXe siècle) et de son auteur, elle est plus précisément un exemple de néoclassicisme teinté de modernisme. Elle est à la fois un hommage traditionnel et une œuvre novatrice.

Style et Période

Maurice Ravel, un des maîtres de la musique française du début du XXe siècle, est souvent catalogué comme impressionniste, aux côtés de Claude Debussy. Ce mouvement se caractérise par une attention particulière à la sonorité, au timbre et à l’harmonie, créant des ambiances plus que des formes claires. On retrouve cela dans l’écriture pianistique de Ravel, qui est très colorée et évocatrice. Cependant, Ravel lui-même préférait être considéré comme un classiciste ou un néoclassiciste, car il accordait une importance primordiale à la forme, à la structure et à la clarté.

Composée en 1912-1913, « À la manière de Chabrier » est un exemple parfait de ce néoclassicisme. Ravel ne se contente pas de faire une musique « impressionniste » ; il se réfère à un compositeur du XIXe siècle, Emmanuel Chabrier, et emprunte même un thème à un autre compositeur de la même époque, Charles Gounod, pour le réinterpréter avec sa propre signature moderne.

Ancienne ou Novatrice ?

La musique d’« À la manière de Chabrier » est paradoxalement à la fois ancienne et nouvelle.

Ancienne/Traditionnelle : La pièce est un pastiche, c’est-à-dire une imitation respectueuse d’un style passé. Ravel se replonge dans le langage musical de Chabrier, avec ses rythmes francs, ses harmonies audacieuses mais encore ancrées dans le post-romantisme et le nationalisme français. Il s’approprie une mélodie de Gounod, compositeur typiquement romantique. De ce fait, elle sonne comme un voyage dans le temps musical, un clin d’œil à une époque révolue.

Nouvelle/Novatrice : Malgré cet aspect traditionnel, l’œuvre est fondamentalement moderniste dans son approche. Ravel utilise des techniques harmoniques et pianistiques qui sont propres au début du XXe siècle. Le pastiche n’est pas une simple copie, mais une réinvention. Ravel prend le style de Chabrier pour le filtrer à travers sa propre écriture, avec sa clarté, sa précision et sa sophistication, créant ainsi une œuvre qui est résolument de son temps. C’est cette distance critique et cette maîtrise qui la rendent novatrice, même si elle se pare des atours de la tradition.

En conclusion, la musique d’« À la manière de Chabrier » ne peut pas être enfermée dans une seule case. Elle témoigne de la complexité du style de Ravel, qui se nourrit de ses prédécesseurs tout en restant un compositeur profondément original et de son époque.

Analyse: Forme, Technique(s), texture, harmonie, rythme

« À la manière de Chabrier » de Maurice Ravel est une pièce pour piano qui, malgré sa brièveté, présente une analyse musicale riche, fidèle à l’esprit du compositeur qu’elle honore.

Analyse musicale

Méthode et Technique

La méthode principale de la composition est le pastiche, c’est-à-dire une imitation respectueuse du style d’un autre compositeur. Ravel utilise cette technique pour recréer l’esthétique de Chabrier, caractérisée par une écriture pianistique dense et une énergie rythmique. La technique d’écriture est également celle de la paraphrase, Ravel prenant un thème existant (la romance « Faites-lui mes aveux » de l’opéra Faust de Gounod) pour le transformer selon la “manière” de Chabrier.

Texture et Forme

La texture de la pièce est majoritairement polyphonique ou, plus précisément, homophonique avec une riche figuration harmonique. Bien que la mélodie de Gounod soit toujours présente, elle est soutenue par une écriture pianistique très chargée, avec des accords pleins, des octaves et des arpèges qui donnent à la musique une densité et une plénitude sonore caractéristiques. La texture n’est jamais monophonique; l’accompagnement est toujours présent.

La forme est celle d’une pièce de caractère, qui n’adhère pas à une structure stricte comme la sonate ou le rondo. Elle se développe de manière fluide, suivant le thème principal et ses variations. On peut la décomposer en une forme binaire ou ternaire simple (ABA’ ou ABC) :

Partie A : Introduction du thème de Gounod, exposé dans le style de Chabrier.

Partie B : Développement avec de nouvelles idées mélodiques et harmoniques, tout en conservant l’élan initial.

Partie A’ ou Coda : Retour du thème principal, souvent transformé ou enrichi, menant à une conclusion rapide.

Harmonie, Gamme et Tonalité

L’harmonie de la pièce est tonale, mais avec des enrichissements chromatiques qui lui donnent une couleur moderne. Ravel utilise des accords de septième et de neuvième, ainsi que des enchaînements audacieux qui évoquent l’audace de Chabrier.

La tonalité principale est en ré majeur, mais elle navigue constamment vers des régions éloignées, créant un sentiment de flottement tonal typique des œuvres du début du XXe siècle.

La gamme utilisée est la gamme diatonique de ré majeur, mais l’utilisation de notes chromatiques et d’altérations fréquentes enrichit considérablement le langage musical et brouille les pistes harmoniques.

Rythme

Le rythme est une des caractéristiques les plus importantes de la pièce. Il est vif, incisif et percutant, avec un tempo marqué « Allegretto ». Ravel utilise de nombreuses syncopes et des accents pour recréer le dynamisme rythmique de Chabrier. L’utilisation constante d’un mouvement d’accompagnement énergique dans la main gauche renforce cette sensation de vivacité rythmique.

Tutoriel, conseils d’interprétation et points importants de jeu

Pour interpréter au piano « À la manière de Chabrier » de Maurice Ravel, il est essentiel de comprendre l’esprit de l’œuvre et de maîtriser les défis techniques qu’elle présente. Voici un tutoriel, des conseils et des points importants pour jouer cette pièce avec succès.

1. Comprendre l’esprit de l’œuvre

Avant de toucher au piano, imprégnez-vous du caractère de la pièce. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un pastiche, une imitation affectueuse du style d’Emmanuel Chabrier. Son style est vif, plein d’entrain, parfois un peu lourd, avec une énergie rythmique très présente. Ravel, avec sa propre sensibilité, apporte une touche de raffinement et de clarté.

Conseil d’interprétation : Ne cherchez pas un son délicat et éthéré à la Debussy. Il faut de la force, de l’énergie et une certaine générosité sonore. Imaginez Chabrier en train de s’amuser, de rire et de faire danser les notes. L’humour et l’esprit doivent être palpables dans votre jeu.

2. Points techniques importants

Cette pièce est un excellent exercice pour la clarté polyphonique et la précision rythmique.

Le rythme : Le tempo est indiqué « Allegretto », ce qui est modéré, mais il ne doit pas être lent. Le rythme doit être percutant et précis. Faites attention aux nombreuses syncopes qui donnent son caractère à la pièce. Elles doivent être claires et ne pas s’affaisser. Travaillez les rythmes complexes lentement, avec un métronome si nécessaire.

Les accords : L’écriture est très riche en accords, souvent joués avec les deux mains. Pour obtenir un son homogène, il est crucial de maîtriser la balance sonore. La main gauche, bien que jouant l’accompagnement, ne doit pas écraser la main droite. L’harmonie doit être claire et les accords doivent être joués ensemble, sans rouler.

La mélodie : Bien que l’œuvre soit dense, la mélodie de Gounod doit toujours rester audible. C’est l’âme de la pièce. Assurez-vous que les notes du haut de la main droite chantent, tout en contrôlant le volume des autres voix. La technique du contrôle du poids des doigts est essentielle ici.

3. Conseils pour le travail au piano

Travaillez par sections : Ne vous attaquez pas à la pièce entière d’un coup. Séparez-la en petites sections et maîtrisez-les une par une.

Lenteur et précision : Au début, travaillez très lentement. Concentrez-vous sur la clarté de chaque note, la justesse des rythmes et le placement de vos mains. La vitesse viendra naturellement avec la maîtrise.

Pédale : La pédale de sustain est cruciale, mais utilisez-la avec modération. Un excès de pédale pourrait rendre le son confus, surtout avec la richesse harmonique de la pièce. Changez la pédale à chaque changement d’harmonie pour garder une sonorité nette et précise.

4. Les écueils à éviter

La lourdeur : Il faut de la force, mais pas de la brutalité. Le son doit rester élégant et maîtrisé, même dans les passages forts (forte).

Le manque de clarté : L’écriture de Ravel est très précise. Un jeu imprécis et désordonné enlèverait tout son sens à la pièce.

Négliger le caractère : N’oubliez jamais le contexte historique et stylistique. Cette pièce est un hommage. Si votre interprétation est trop sérieuse ou trop romantique, vous passerez à côté de l’esprit ludique de Ravel.

En somme, pour réussir « À la manière de Chabrier », vous devez combiner une technique solide et précise avec un sens aigu de l’humour et de l’élégance. C’est une pièce de caractère qui exige un engagement à la fois intellectuel et musical.

Enregistrements célèbres

Enregistrements historiques et de la grande tradition

Ces enregistrements, souvent réalisés par des pianistes qui ont connu le compositeur ou qui sont issus de la même lignée stylistique, sont des références pour l’authenticité de l’approche.

Vlado Perlemuter : C’est une référence incontournable pour l’intégrale de l’œuvre pour piano de Ravel. Vlado Perlemuter a en effet travaillé avec le compositeur lui-même. Son enregistrement est un témoignage précieux de l’interprétation de l’époque, avec une grande clarté et une fidélité au texte musical. Ses interprétations sont connues pour leur poésie et leur sens du phrasé, combinant la tradition française avec une finesse de touche.

Walter Gieseking : Pianiste légendaire, Gieseking est célèbre pour ses interprétations de Debussy et Ravel. Son enregistrement d’« À la manière de Chabrier » est très apprécié pour sa sonorité cristalline et son élégance, qui mettent en lumière les nuances et les détails harmoniques de la pièce.

Robert Casadesus : Autre grand nom de l’école française, Casadesus a laissé une intégrale de Ravel qui fait toujours figure de référence. Son jeu est marqué par une grande précision technique et une clarté de structure, qui conviennent parfaitement au caractère néoclassique de cette œuvre.

Enregistrements de référence et standards

Ces enregistrements, bien que plus récents, sont considérés comme des références modernes pour leur qualité technique et leur profondeur d’interprétation.

Jean-Efflam Bavouzet : Son intégrale de l’œuvre pour piano de Ravel, enregistrée sur le label MDG, est très acclamée par la critique. Son interprétation d’« À la manière de Chabrier » est saluée pour sa virtuosité et la clarté de son exécution, tout en préservant l’énergie et l’humour de la pièce.

Alexandre Tharaud : Alexandre Tharaud a également enregistré une intégrale de Ravel qui a connu un grand succès. Son approche est plus lyrique et sensible, mettant l’accent sur la couleur et l’expressivité. Son interprétation offre une perspective plus intime et poétique de l’œuvre.

Angela Hewitt : Reconnue pour sa clarté, sa précision et sa musicalité, Angela Hewitt a enregistré l’intégrale de l’œuvre pour piano de Ravel chez Hyperion Records. Son « À la manière de Chabrier » est remarquable pour la finesse de sa touche et la limpidité de l’harmonie, même dans les passages les plus denses.

Interprétations modernes et contemporaines

Ces enregistrements plus récents apportent des perspectives nouvelles, souvent avec une attention particulière à la sonorité, à l’élan rythmique ou à une lecture plus personnelle de la partition.

Bertrand Chamayou : Pianiste français de premier plan, Bertrand Chamayou est connu pour son approche très vivante et colorée du répertoire. Son enregistrement de Ravel est très dynamique et puissant, avec une grande attention aux contrastes et à l’énergie de la musique.

Kun-Woo Paik : Les enregistrements de Kun-Woo Paik sont souvent remarqués pour leur puissance, leur intensité dramatique et leur virtuosité. Son interprétation d’« À la manière de Chabrier » peut offrir une lecture très percutante et audacieuse de la pièce.

Il est à noter que de nombreux pianistes de talent ont enregistré cette œuvre, et chacun apporte sa propre vision. L’écoute de différentes versions permet de mieux apprécier la richesse de cette courte, mais fascinante, composition de Ravel.

Episodes et anecdotes

Malgré sa courte durée, “À la manière de Chabrier” est une pièce qui regorge d’anecdotes, car elle s’inscrit dans un contexte de relations complexes et d’humour entre musiciens.

1. Le pari musical et l’amitié entre Ravel et Godebski

L’idée du diptyque À la manière de… est née d’un pari ou d’une blague. En 1912, Ravel passe du temps chez ses amis Ida et Cipa Godebski, un couple qui tient un salon artistique très animé. C’est là que Ravel, poussé par ses amis ou peut-être en réponse à un défi, se lance dans la composition de deux pastiches musicaux. L’un, “À la manière de Borodine”, est une réponse à une demande de Cipa Godebski qui admirait le compositeur russe. L’autre, “À la manière de Chabrier”, est le fruit de sa propre admiration. C’est dans cette atmosphère de légèreté et d’amitié que ces deux œuvres sont nées.

2. L’humour et la référence cachée

Le sous-titre de la pièce, “Paraphrase sur un air de Gounod”, est en soi une anecdote humoristique. Ravel ne se contente pas de faire une simple imitation de Chabrier. Il imagine comment Chabrier aurait traité un thème qui lui est complètement étranger. Le thème en question, “Faites-lui mes aveux” du Faust de Gounod, est une mélodie simple et romantique. C’est en la confrontant à la fougue et l’audace de Chabrier que Ravel crée le décalage comique. C’est une sorte de “pastiche du pastiche”, une mise en abyme musicale qui montre l’esprit brillant et ironique de Ravel.

3. La relation Ravel-Chabrier

Ravel avait une admiration profonde pour Chabrier, qu’il considérait comme un précurseur. Il ne s’agissait pas seulement de sa musique, mais aussi de son caractère. Le tempérament exubérant de Chabrier, son humour et sa “grossièreté généreuse” plaisaient à Ravel, qui, en apparence, était beaucoup plus réservé. Cette admiration se reflète dans la pièce, qui capture l’énergie débordante et l’esprit du compositeur sans se moquer de lui, mais plutôt en lui rendant un hommage affectueux.

4. La petite note de Godebski

Cipa Godebski, l’ami de Ravel, a lui-même laissé une note manuscrite sur une version de la partition. Il y explique comment l’idée de la pièce lui est venue en parlant avec Ravel et en lui suggérant le thème de Gounod. Cette note est un témoignage de la genèse de l’œuvre et de la collaboration amicale qui a entouré sa création.

En fin de compte, ces anecdotes soulignent que “À la manière de Chabrier” n’est pas seulement une pièce de musique, mais aussi une capsule de l’esprit de l’époque, de l’humour entre amis, et de l’admiration entre compositeurs, capturant l’essence d’une relation à la fois intellectuelle et personnelle entre Ravel et Chabrier.

Compositions similaires

Les compositions similaires à “À la manière de Chabrier” de Ravel peuvent être regroupées en plusieurs catégories : celles qui partagent le même compositeur, le même genre de pastiche, ou qui évoquent le même compositeur (Chabrier).

1. Du même compositeur : Maurice Ravel

“À la manière de Borodine, M. 63/1″ : C’est la pièce jumelle et indissociable d'”À la manière de Chabrier”. Ces deux œuvres forment un diptyque où Ravel, dans le même esprit de pastiche, imite le style lyrique et parfois exubérant du compositeur russe Alexandre Borodine. Le contraste entre le lyrisme et la richesse harmonique de “Borodine” et l’énergie percutante de “Chabrier” est une des grandes réussites de Ravel.

“Le Tombeau de Couperin” (1914-1917) : Cette suite de six pièces pour piano est un hommage direct au style des compositeurs français du XVIIIe siècle, en particulier François Couperin. Comme dans les pastiches, Ravel utilise des formes et des rythmes anciens (la fugue, le menuet, la forlane) pour les réinventer avec son propre langage harmonique et pianistique moderne.

2. Pastiches et hommages d’autres compositeurs

Le pastiche musical est une tradition bien établie. Plusieurs compositeurs ont rendu hommage à leurs pairs ou ont imité leur style.

Alfredo Casella – “À la manière de…” (1911) : Ce recueil du compositeur italien Alfredo Casella, contemporain et ami de Ravel, contient des pièces dans le même esprit d’hommage. On y trouve des pastiches d’œuvres de Wagner, Debussy, Fauré et même Ravel lui-même.

Erik Satie – “Les Gnossiennes” et “Gymnopédies” : Bien que non directement des pastiches, ces pièces minimalistes de Satie ont influencé Ravel et partagent avec “À la manière de Chabrier” un certain esprit d’expérimentation et d’humour. La simplicité de Satie est un contraste intéressant avec la complexité de Ravel, mais les deux compositeurs ont partagé un goût pour l’originalité et le refus du grandiloquent romantique.

3. Œuvres d’Emmanuel Chabrier

Pour comprendre l’esprit de “À la manière de Chabrier”, rien de mieux que de se pencher sur les œuvres du maître lui-même.

“Dix Pièces pittoresques” : Ce recueil pour piano de Chabrier est une source d’inspiration directe pour Ravel. On y retrouve l’écriture pianistique dense, l’harmonie audacieuse et le caractère plein d’esprit que Ravel a si bien imités.

“Bourrée fantasque” : Cette pièce pour piano est un excellent exemple de l’énergie et de la vivacité rythmique de Chabrier. Son caractère percutant et sa construction mélodique audacieuse font écho au style de Ravel dans son pastiche.

“España” : Cette rapsodie orchestrale de Chabrier est célèbre pour son exubérance et sa vivacité. Le traitement brillant et coloré de l’orchestre de Chabrier, et sa capacité à évoquer des atmosphères sans se conformer à des formes strictes, ont profondément influencé Ravel.

(Cet article est généré par Gemini. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)

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Mémoires sur À la manière de Borodine, M.63/1 (1914) de Maurice Ravel, information, analyse et tutoriel de performance

Aperçu général

“À la manière de Borodine, M.63/1” est une courte pièce pour piano de Maurice Ravel, composée en 1912-1913. Elle fait partie d’un diptyque de pièces humoristiques ou de pastiches, l’autre étant “À la manière de Chabrier”.

Voici un aperçu général de cette œuvre :

Pastiche musical : Comme son titre l’indique, la pièce est écrite “à la manière de” Borodine, un compositeur russe dont Ravel admirait la musique, notamment pour ses couleurs orchestrales et son lyrisme. Ravel ne copie pas une œuvre existante de Borodine, mais imite son style caractéristique.

Style : La pièce est souvent décrite comme une valse. Elle évoque l’atmosphère et l’idiome musical de Borodine, avec des mélodies lyriques et un sens de la narration, bien que cela soit traité avec la finesse et l’harmonie raffinée propres à Ravel.

Un clin d’œil à Borodine : On y retrouve des éléments qui font penser au compositeur russe, comme une certaine mélancolie slave, un lyrisme chaleureux et un côté poétique. Ravel parvient à capturer l’esprit de Borodine tout en conservant sa propre signature musicale.

Contexte : Ces deux pièces, “À la manière de Borodine” et “À la manière de Chabrier”, ont été écrites à la demande de l’éditeur de Ravel, pour être publiées dans un recueil de pastiches de compositeurs français de l’époque, ce qui explique leur caractère d’hommage et d’imitation stylistique.

Bref et concis : La pièce est assez courte, comme la plupart des pièces du recueil. C’est une miniature, un instantané du style de Borodine vu à travers le prisme de Ravel.

En résumé, “À la manière de Borodine” est un charmant hommage musical où Ravel, avec son talent de faussaire génial, parvient à incarner le style lyrique et poétique d’Alexandre Borodine tout en y apposant sa propre griffe, dans une courte pièce pour piano.

Histoire

L’histoire d'”À la manière de Borodine” est intimement liée à une amitié et à un jeu d’esprit entre musiciens parisiens du début du XXe siècle. L’idée de la pièce n’est pas venue de Ravel lui-même, mais d’un ami et compositeur, Alfredo Casella. Ce dernier avait déjà écrit une série de six pastiches musicaux en 1911 et a proposé à Ravel de s’associer à lui pour créer une nouvelle série de “portraits musicaux” à la manière d’autres compositeurs.

Ravel a accepté ce défi, et a choisi deux figures qu’il admirait profondément : Emmanuel Chabrier, pour sa musique française pleine de vitalité et de clarté, et Alexandre Borodine, un des compositeurs du célèbre “Groupe des Cinq” russe. Ce choix de Borodine était d’autant plus significatif que Ravel et ses amis, un cercle d’artistes et d’intellectuels parisiens se surnommant “Les Apaches”, avaient adopté un thème de la Deuxième Symphonie de Borodine comme leur signe de ralliement secret.

Ainsi, Ravel a composé “À la manière de Borodine” en 1912-1913. La pièce est une valse pour piano, mais c’est une valse qui n’a rien de parisien. Au contraire, elle est imprégnée du lyrisme et du chromatisme qu’il associait à Borodine. On y retrouve une mélancolie slave, un souffle poétique et des harmonies qui évoquent le style du compositeur russe, tout en restant dans le langage musical raffiné et élégant de Ravel.

La pièce, ainsi que sa compagne “À la manière de Chabrier”, fut finalement publiée en 1914. Elles furent créées en public le 10 décembre 1913 à la salle Pleyel, lors d’un concert de la Société musicale indépendante. Ce concert a marqué la naissance de ce diptyque qui n’était pas seulement une démonstration de virtuosité pianistique, mais aussi un hommage affectueux et plein d’humour à deux maîtres que Ravel chérissait. La pièce est depuis lors restée un exemple parfait du génie de Ravel à s’approprier un style étranger pour le sublimer avec sa propre signature.

Caractéristiques de la musique

“À la manière de Borodine” de Maurice Ravel est une pièce qui illustre parfaitement l’art du pastiche, où l’artiste ne se contente pas de copier, mais s’imprègne de l’esprit de son modèle pour créer une œuvre originale et personnelle. Dans cette courte valse pour piano, Ravel s’approprie les caractéristiques musicales de Borodine avec une finesse et une intelligence remarquables.

La composition se distingue par plusieurs traits musicaux distinctifs qui font écho au style du compositeur russe :

Une atmosphère lyrique et mélancolique : La pièce est empreinte d’une mélodie expressive et chaleureuse, typique du lyrisme de Borodine, souvent associé à l’âme russe. Ravel parvient à capturer cette expressivité avec des lignes mélodiques qui semblent respirer, portées par un tempo “Allegro giusto” qui les rend à la fois vives et élégantes.

Des harmonies et des couleurs orchestrales : Bien que la pièce soit écrite pour piano seul, Ravel utilise le clavier pour suggérer les sonorités d’un orchestre. On retrouve des harmonies riches et des dissonances expressives qui sont caractéristiques du romantisme russe. Le compositeur emploie fréquemment des accords de septième et de neuvième qui créent une atmosphère sonore luxuriante et une profondeur d’harmonie, rappelant l’écriture orchestrale de Borodine.

Le jeu sur les pédales et les ostinatos : Ravel utilise habilement la pédale de soutien pour créer des “pédales harmoniques” qui donnent l’impression que la mélodie flotte au-dessus d’une base sonore persistante. Cette technique, alliée à des motifs rythmiques répétés (ostinatos), est un clin d’œil à l’écriture de Borodine, notamment à l’effet de bourdon qui donne un sentiment d’ancrage et de couleur sonore.

Une forme de valse bien structurée : Malgré le caractère impressionniste et le pastiche, la pièce suit une forme claire et classique, une valse en ré bémol majeur avec une structure binaire et une coda. Cette clarté formelle est une marque de fabrique de Ravel, qui, même dans ses œuvres les plus “impressionnistes”, a toujours conservé un sens aigu de la structure et de la logique musicale, en contraste avec le style plus libre de certains de ses contemporains.

En somme, “À la manière de Borodine” n’est pas une simple imitation, mais une interprétation du style de Borodine par un Ravel qui a assimilé les éléments de son modèle pour les fusionner avec sa propre écriture. Il en résulte une œuvre qui, en évoquant la musique russe, est indéniablement et profondément ravélienne, témoignant de sa maîtrise technique et de sa capacité à créer des atmosphères musicales uniques.

Style(s), mouvement(s) et période de composition

Période et Mouvement

“À la manière de Borodine” a été composée par Maurice Ravel en 1912-1913, ce qui la place au cœur de la période de la musique moderne, plus précisément dans les dernières années du symbolisme et de l’impressionnisme musical. Ravel est souvent considéré comme l’une des figures de proue de ces mouvements, bien qu’il ait toujours cherché à se démarquer des étiquettes.

Un Dialogue entre Tradition et Innovation
La pièce est un exemple parfait du style de Ravel, qui est à la fois novateur et profondément enraciné dans la tradition.

Novatrice : L’œuvre est novatrice par son approche de l’harmonie. Ravel y utilise des accords complexes (neuvièmes, onzièmes), des dissonances expressives et des superpositions de tonalités qui sont caractéristiques de son style d’alors. Il s’éloigne des règles strictes du classicisme pour explorer de nouvelles sonorités, un peu comme ses contemporains impressionnistes.

Traditionnelle : Cependant, Ravel n’a jamais abandonné l’attachement aux formes classiques et à une certaine clarté structurelle. La pièce est une valse, une forme traditionnelle. De plus, elle est un pastiche, c’est-à-dire une œuvre qui imite le style d’un autre compositeur. Dans ce cas, il s’agit d’Alexandre Borodine, un compositeur de la période romantique et nationaliste russe.

Un Carrefour de Styles

La pièce est un mélange fascinant de plusieurs influences et styles :

Impressionniste et symboliste : Le traitement du piano, avec l’utilisation de la pédale et des ostinatos pour créer des atmosphères sonores et des couleurs, est typiquement impressionniste. L’ambiance générale est plus évocatrice que narrative.

Romantique et Nationaliste : Ravel rend hommage à Borodine en reprenant des éléments de son style : des mélodies lyriques et expressives, une certaine mélancolie slave et un côté narratif. C’est le style romantique et nationaliste de Borodine qui est imité, montrant l’admiration de Ravel pour la musique russe.

Néoclassicisme : Bien qu’il soit plus clairement identifiable dans ses œuvres ultérieures comme Le Tombeau de Couperin, le néoclassicisme est déjà présent ici par l’attachement à une forme claire et classique (la valse) qui contraste avec la richesse et l’audace de l’harmonie.

En conclusion, “À la manière de Borodine” est une œuvre qui témoigne de la complexité du style de Ravel. Elle est à la fois une pièce moderne, novatrice dans son langage harmonique et sa sonorité, et un hommage traditionnel à un compositeur romantique, le tout dans un cadre formel classique.

Analyse: Forme, Technique(s), texture, harmonie, rythme

L’Analyse musicale de “À la manière de Borodine”
“À la manière de Borodine” de Maurice Ravel est une pièce qui, sous ses airs de valse simple, révèle une grande sophistication technique et structurelle. Elle est un exemple parfait de la capacité de Ravel à imiter un style musical tout en y apportant sa propre signature.

La Méthode et les Techniques
La méthode de Ravel pour ce pastiche est celle de l’imitation stylistique. Il ne copie pas littéralement une mélodie de Borodine, mais s’approprie les caractéristiques de son style pour les transposer dans son propre langage musical. La technique principale est la transcription pianistique d’une pensée orchestrale. Ravel utilise les sonorités et les dynamiques du piano pour évoquer la richesse et la couleur d’un orchestre symphonique, à la manière de Borodine, dont la musique était particulièrement célèbre pour son instrumentation.

La Texture et la Forme
La texture de la musique est principalement homophonique, avec une mélodie claire et expressive dans la main droite, accompagnée d’un accompagnement harmonique dans la main gauche. Cependant, on peut entendre des moments de polyphonie subtile, notamment lorsque la mélodie principale est doublée ou enrichie par d’autres lignes mélodiques qui se meuvent de manière indépendante.

La forme est celle d’une valse A-B-A’, avec une coda. C’est une structure simple et claire, mais Ravel y apporte des variations et des développements.

Partie A : La valse principale est présentée, avec sa mélodie lyrique et mélancolique.

Partie B : Un passage plus contrasté, souvent plus lyrique et avec un changement de mode (passant du majeur au mineur) ou de tonalité.

Partie A’ : Le retour de la valse principale, souvent avec des variations subtiles dans l’accompagnement ou l’harmonie.

Coda : La pièce se termine par une section conclusive qui reprend des motifs de la valse.

L’Harmonie, la Gamme et le Rythme
Tonalité : La tonalité principale est en ré bémol majeur (

D♭
major), une tonalité souvent associée au lyrisme et à une certaine douceur. La pièce utilise des modulations et des emprunts harmoniques qui enrichissent la palette sonore.

Harmonie : L’harmonie est à la fois romantique et moderne. Ravel utilise des accords de septième et de neuvième qui créent des couleurs sonores complexes et expressives. Il y a aussi des dissonances non résolues et un chromatisme qui renforcent l’atmosphère mélancolique de la pièce.

Gamme : La gamme utilisée est la gamme diatonique (majeure) de ré bémol, mais Ravel y insère des notes chromatiques et des motifs qui évoquent les gammes exotiques ou orientales, ce qui est une autre caractéristique de la musique de Borodine.

Rythme : Le rythme est celui d’une valse, avec une mesure à trois temps 3/4 bien marquée. Le tempo est “Allegro giusto”, ce qui signifie “rapide, mais juste”, ce qui donne à la musique un caractère à la fois vif et élégant. L’utilisation d’ostinatos dans l’accompagnement (une répétition de motifs rythmiques) est une technique empruntée à Borodine qui ajoute un caractère hypnotique et persistant à la pièce.

Tutoriel, conseils d’interprétation et points importants de jeu

Introduction

Jouer “À la manière de Borodine” de Ravel, c’est comme s’engager dans une conversation avec deux maîtres. D’un côté, il y a la passion lyrique d’Alexandre Borodine, et de l’autre, le raffinement et l’élégance de Ravel. Pour réussir cette pièce, il faut trouver l’équilibre entre la mélancolie russe et la clarté française. Voici un tutoriel, des conseils d’interprétation et des points clés pour vous guider.

1. La Valse Lyrique et Souple

La pièce est une valse, mais elle est loin d’être un simple morceau de danse. Concentrez-vous sur un tempo “Allegro giusto”, ce qui signifie “assez rapide, mais avec un sentiment de justice et de justesse”. Ne vous précipitez pas ; le lyrisme de la mélodie a besoin de respirer.

Le rubato : Ravel n’indique pas de rubato, mais pour capturer l’esprit romantique de Borodine, vous pouvez légèrement accélérer et ralentir à certains endroits. L’idée est de faire chanter la mélodie, pas de la jouer mécaniquement.

La main droite : La mélodie doit être cantabile, c’est-à-dire “chantante”. Utilisez un toucher profond et souple pour que chaque note ait du poids. Pensez à la mélodie comme une voix de violoncelle ou de cor dans un orchestre, avec une sonorité pleine et chaleureuse.

2. Le Rythme de l’Accompagnement

La main gauche, en plus de fournir l’harmonie, maintient le rythme de valse. L’équilibre est crucial.

Le premier temps : Le premier temps de la mesure à

3/4

est lourd et accentué. Donnez-lui une impulsion, mais évitez qu’il soit trop lourd. Il doit lancer le mouvement de la mesure.

Le deuxième et le troisième temps : Les deux temps suivants sont plus légers et accompagnent délicatement le premier temps. Pensez à un pizzicato de cordes ou à un léger coup de cymbales. Le but est de créer un rythme fluide et dansant.

L’ostinato : Ravel utilise un ostinato rythmique dans le premier thème. Assurez-vous que cet ostinato reste régulier et stable. C’est la fondation sur laquelle la mélodie se déploie.

3. Les Harmonies et la Pédale

La pièce est riche en harmonies qui créent une atmosphère particulière. La pédale est essentielle pour en révéler toute la splendeur.

Le “son ravélien” : C’est le résultat d’un usage judicieux de la pédale. Changez de pédale à chaque changement d’accord pour éviter la boue, mais gardez le doigté legato. Parfois, une note de la mélodie est tenue plus longtemps que les autres, créant une résonance subtile qui ajoute de la richesse à l’harmonie.

Les dissonances : Ravel utilise des accords de neuvième et des dissonances pour ajouter de la tension et de la couleur. N’ayez pas peur de ces dissonances. Laissez-les s’exprimer et résonner ; elles font partie intégrante de la beauté de la musique.

4. Les Points Importants à Travailler

La clarté : Même si vous utilisez la pédale, gardez toujours un sens de clarté. Chaque voix doit être audible. Travaillez la mélodie et l’accompagnement séparément avant de les combiner.

Le caractère : Au-delà de la technique, l’interprétation est la clé. Pensez à ce que Ravel essaie de dire. C’est une conversation entre deux époques, deux styles. Le passage du thème lyrique à la partie plus intime et plus mélancolique doit se faire naturellement.

Les nuances : Les indications de nuances de Ravel sont précises et doivent être respectées. De “p” à “ff”, chaque nuance a un sens. Ne surchargez pas l’interprétation. Les nuances subtiles sont aussi importantes que les grandes envolées.

En résumé, pour réussir cette pièce, vous devez trouver le juste milieu entre l’expression romantique et la clarté formelle. N’hésitez pas à écouter les enregistrements de grands pianistes pour vous inspirer, mais n’oubliez pas de trouver votre propre voix dans cette belle valse.

Enregistrements célèbres

En dépit d’être une pièce courte et souvent considérée comme une miniature, “À la manière de Borodine” a été enregistrée par de nombreux grands pianistes, souvent dans le cadre d’intégrales des œuvres pour piano de Ravel.

Voici une sélection d’enregistrements célèbres, classés par type d’interprétation :

Les enregistrements historiques et de la grande tradition

Ces enregistrements témoignent d’une époque où l’interprétation était souvent plus libre et expressive, avec une attention particulière à la poésie et à la couleur.

Vlado Perlemuter : C’est une référence incontournable pour l’intégrale Ravel. Perlemuter a travaillé avec le compositeur lui-même, et ses interprétations sont donc d’une authenticité rare. Son “À la manière de Borodine” est à la fois lyrique et d’une clarté cristalline, avec une compréhension intime des nuances de Ravel.

Robert Casadesus : Une autre figure de la grande tradition française. Casadesus apporte une élégance et un raffinement qui sont caractéristiques de l’école française, avec une parfaite maîtrise du rythme et une sonorité claire et élégante.

Samson François : L’interprétation de Samson François est plus romantique et personnelle. Il privilégie la poésie et la liberté du phrasé, ce qui confère à sa version une mélancolie plus prononcée, tout à fait dans l’esprit du pastiche de Borodine.

Les enregistrements standards et contemporains

Ces enregistrements sont souvent le fruit d’une recherche plus poussée des intentions du compositeur, avec une grande fidélité à la partition et une virtuosité technique impressionnante.

Jean-Yves Thibaudet : L’intégrale de Ravel de Thibaudet est très acclamée. Son jeu est à la fois virtuose et poétique, et sa version d’ “À la manière de Borodine” est d’une grande fluidité. Il met en évidence les couleurs et les harmonies de la pièce avec une transparence remarquable.

Martha Argerich : Bien qu’elle n’ait pas enregistré l’intégrale de Ravel, ses enregistrements de ses œuvres sont légendaires. Son style fougueux et passionné, allié à une technique irréprochable, donne une intensité particulière à la pièce.

Angela Hewitt : Connue pour sa clarté et son intelligence musicale, l’interprétation d’Angela Hewitt est une référence moderne. Elle met en lumière la structure de la pièce tout en respectant son caractère poétique.

Steven Osborne : Son enregistrement est reconnu pour sa sonorité impeccable et son interprétation pensée de manière très analytique, tout en conservant l’émotion et la poésie. Il est souvent cité comme une référence pour l’intégrale des œuvres pour piano de Ravel.

Seong-Jin Cho : Plus récemment, cet enregistrement a été salué pour sa maîtrise technique et la maturité de son interprétation, soulignant l’aspect orchestral de la pièce.

Ces enregistrements offrent un large éventail d’interprétations, du romantisme élégant de l’ancienne tradition à la clarté analytique des interprétations modernes, illustrant la richesse de cette petite œuvre et le génie de Ravel.

Episodes et anecdotes

L’histoire de “À la manière de Borodine” est parsemée de petites anecdotes qui éclairent non seulement la pièce elle-même, mais aussi l’esprit de son compositeur, Maurice Ravel, et de son entourage.

Le cri de guerre des Apaches

L’une des anecdotes les plus célèbres est liée au groupe d’artistes et d’intellectuels parisiens que Ravel fréquentait au début du XXe siècle, et qui se surnommaient “Les Apaches”. Ce nom, qui leur a été donné par un journaliste, faisait référence à leur caractère d’individus marginaux et rebelles. Ce qui est moins connu, c’est leur “cri de guerre” secret : un thème musical tiré du début de la Deuxième Symphonie d’Alexandre Borodine. Ce thème, joué et chanté en guise de reconnaissance, est devenu un symbole de leur amitié et de leur admiration pour le compositeur russe. C’est donc tout naturellement que Ravel, en acceptant le défi de composer un pastiche, a choisi Borodine comme sujet, en hommage à cette connivence musicale qui les unissait.

L’ami italien et le défi musical

L’idée même de la pièce ne vient pas de Ravel, mais d’un de ses amis, le compositeur italien Alfredo Casella. Casella avait déjà publié sa propre série de pastiches musicaux et a proposé à plusieurs compositeurs, dont Ravel, de s’y joindre. Ravel, avec son sens de l’humour et sa passion pour le pastiche (qu’il avait déjà pratiqué à d’autres occasions), a accepté le défi avec enthousiasme. C’est ce qui a donné naissance à ce diptyque, “À la manière de Borodine” et “À la manière de Chabrier”, deux pièces qui montrent sa capacité à imiter le style de compositeurs très différents, l’un russe et lyrique, l’autre français et clair.

Le pastiche et l’authenticité

L’anecdote la plus subtile, et la plus révélatrice du génie de Ravel, se trouve dans la musique elle-même. Ravel, en bon “faussaire génial” comme on l’a souvent appelé, ne se contente pas de copier Borodine. Il s’approprie le style et y ajoute sa propre patte. La pièce est une valse, une forme qui n’est pas particulièrement associée à Borodine. Ravel utilise cette forme populaire pour y insuffler l’âme slave, la mélancolie et le lyrisme caractéristiques du compositeur russe. C’est une œuvre qui, en apparence, est de Borodine, mais qui, dans les détails harmoniques et la finesse du phrasé, est indubitablement de Ravel. Cette dualité est une blague musicale interne pour ceux qui connaissent la musique des deux compositeurs.

La création en temps de paix… avant la guerre

La pièce a été créée en public en décembre 1913, lors d’un concert de la Société musicale indépendante. Ce fut un événement célébrant l’amitié entre musiciens, l’humour et la créativité. Personne ne pouvait se douter qu’un an plus tard, la Première Guerre mondiale éclaterait, et que la sérénité et la frivolité de ces échanges artistiques seraient balayées par le conflit. “À la manière de Borodine” reste donc un témoignage d’une époque de paix et de créativité artistique insouciante qui précéda le grand bouleversement du XXe siècle.

Compositions similaires

Les pastiches et hommages

À la manière de Chabrier, M.63/2 de Maurice Ravel : C’est le diptyque de la pièce. Ravel y imite le style énergique, clair et rythmique d’Emmanuel Chabrier, un autre compositeur qu’il admirait. Le contraste entre les deux pièces est parfait.

Tributes to a Master d’Alfredo Casella : L’ami de Ravel qui a inspiré la création du diptyque. Casella a écrit plusieurs hommages à des compositeurs comme Fauré et Debussy, et ses pièces partagent la même approche intellectuelle du pastiche.

Images oubliées de Claude Debussy : Debussy, contemporain et rival de Ravel, a également écrit des pièces qui empruntent à d’autres styles ou évoquent des ambiances étrangères. “Hommage à Rameau”, dans Images, Livre I, est un exemple de son approche du passé.

L’influence russe

Scheherazade, op. 35 de Nikolaï Rimski-Korsakov : Ravel admirait la musique russe et, comme son ami Borodine, Rimski-Korsakov était un maître de l’orchestration et du lyrisme oriental. Les couleurs orchestrales et l’atmosphère narrative de cette œuvre ont inspiré de nombreux compositeurs français.

Le poème de l’extase, op. 54 d’Alexandre Scriabine : Ravel appréciait également la musique de Scriabine. Bien que très différente, cette œuvre partage avec Ravel une grande sophistication harmonique et une exploration des couleurs sonores.

Le sacre du printemps d’Igor Stravinsky : Même si les styles sont différents, l’œuvre de Stravinsky a eu un impact énorme sur Ravel et ses contemporains. L’utilisation audacieuse du rythme et l’évocation d’un passé mythique ont des résonances avec l’intérêt de Ravel pour la musique nationale.

Les pièces pour piano et les miniatures

Préludes, Livre I et Livre II de Claude Debussy : Les préludes de Debussy sont des miniatures pour piano qui, comme “À la manière de Borodine”, explorent une idée musicale ou une atmosphère particulière. On y trouve des titres évocateurs comme “La fille aux cheveux de lin” ou “Les collines d’Anacapri”, qui sont similaires à l’idée d’une esquisse musicale.

Feuillets d’album de Claude Debussy : Ces petites pièces pour piano sont aussi de parfaits exemples de miniatures charmantes, qui partagent avec Ravel une grande finesse d’écriture.

Morceaux de fantaisie, op. 3 de Sergei Rachmaninov : Ces pièces pour piano partagent avec “À la manière de Borodine” une mélancolie et un lyrisme qui sont caractéristiques de la musique russe.

(Cet article est généré par Gemini. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)

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Notizen über Sonatine, M.40 von Maurice Ravel, Informationen, Analyse, Eigenschaften und Anleitung

Übersicht

Maurice Ravels „Klaviersonatine, M. 40“ ist ein ikonisches und prägnantes Werk, das zwischen 1903 und 1905 komponiert wurde. Es ist den Freunden des Komponisten, Ida und Cipa Godebski, gewidmet . Das Werk gilt als eines von Ravels Klaviermeisterwerken und wird oft für seine Klarheit, Ausgewogenheit und Feinheit gelobt .

Aufbau in drei Sätzen:

Mittelschwer : Der erste Satz in fis -Moll ist von großer Eleganz . Er zeichnet sich durch eine fließende Melodie und eine reiche harmonische Sprache aus, die typisch für Ravels Stil ist. Er schafft eine zarte und verträumte Atmosphäre .

Menuettsatz: Dieser zentrale Satz in Des – Dur ist ein stilisiertes Menuett . Es erinnert an die Raffinesse und Eleganz des 18. Jahrhunderts und ist gleichzeitig von der Lyrik und Modernität Ravels durchdrungen . Es bietet einen Kontrast in Tempo und Tonalität zu den beiden anderen Sätzen.

Belebt : Das Finale in Fis-Moll ist das technisch virtuoseste. Es ist voller Energie und Lebendigkeit, mit komplexen Rhythmen und Taktwechseln (insbesondere zwischen 3/4 und 5/4). Es endet mit einem brillanten und leuchtenden Schluss in Fis- Dur , der das Werk zu einem triumphalen Abschluss bringt .

Stil und Funktionen:

Prägnanz und Klarheit: Im Gegensatz zu den großen romantischen Sonaten zeichnet sich Ravels Sonatine durch ihre Kürze und klare Struktur aus, erinnert an klassische Formen und ist gleichzeitig durch ihre harmonische Sprache modernisiert.

Einfluss französischer Meister : Ravel ließ sich von der Klavierschrift französischer Meister des 18. Jahrhunderts wie Couperin und Rameau inspirieren, was sich in der Finesse und Eleganz des Werks widerspiegelt .

Zarte Virtuosität : Obwohl weniger monumental als andere Werke Ravels wie etwa Gaspard de la nuit, erfordert die Sonatine große technische Finesse und ein besonderes Feingefühl seitens des Interpreten .

Bedeutung in Ravels Werk: Die Sonatine ist eines der ersten Werke Ravels, das vom Verleger Durand veröffentlicht wurde, der sein wichtigster Mitarbeiter werden sollte. Sie markiert eine wichtige Etappe in der Entwicklung des Stils des Komponisten .

Zusammenfassend ist die „Sonatine, M. 40“ ein Meisterwerk von Ravel für Klavier, das für seine perfekte Balance zwischen klassischer Tradition und der Innovation des französischen Impressionismus geschätzt wird und eine strenge formale Struktur mit lyrischer Ausdruckskraft und subtiler Virtuosität verbindet .

Titelliste

Ravels Klaviersonatine M. 40 ist ein dreisätziges Werk. Es ist Ida und Cipa Godebski gewidmet , engen Freunden des Komponisten.

Hier sind die Details seiner Bewegungen:

I. Moderat

II. Menuettsatz

III. Animiert

Das Werk hat keine spezifischen deutschen Untertitel oder alternativen Titel, da es sich im Wesentlichen um ein französisches Werk handelt. Der Titel „Sonatine“ selbst ist ein musikalischer Begriff für eine „kleine Sonate“, der die klassische Struktur und Prägnanz des Werks im Vergleich zu einer traditionellen Sonate in voller Länge widerspiegelt.

Geschichte

Die Geschichte von Maurice Ravels Sonatine M. 40 ist ebenso faszinierend wie das Werk selbst , denn mit ihrer Entstehung ist eine kleine Anekdote aus der französischen Musikgeschichte verknüpft .

Im Jahr 1903 veranstaltete die Pariser Musikzeitschrift „Weekly Critical Review“ einen Kompositionswettbewerb. Die Herausforderung bestand darin, den ersten Satz einer Klaviersonate in fis-Moll zu komponieren , der nicht länger als 75 Takte sein sollte. Es handelte sich um einen sehr spezifischen Auftrag , fast schon um eine Art Pflichtenheft für einen Komponisten.

Ravel, der bereits ein renommierter Musiker war, aber noch seinen Platz in der akademischen Musikwelt suchte, nahm diese Herausforderung an. Er komponierte den ersten Satz seiner zukünftigen Sonatine. Die Geschichte besagt jedoch, dass Ravel die 75-Takt-Grenze überschritten hatte. Der von ihm geschaffene Satz hatte 84 Takte, was ihn vom Wettbewerb disqualifizierte. Man kann sich die Frustration des Komponisten vorstellen, da er sowohl ein Perfektionist als auch ein Freigeist war, der sich nicht so leicht Zwängen unterwarf.

Ironischerweise ging die Revue kurz darauf bankrott , wodurch der Wettbewerb praktisch abgesagt wurde. Ravel, der bereits über eine Arbeitsgrundlage verfügte, beschloss, sein Projekt nicht aufzugeben. Er vervollständigte das Werk, indem er zwei weitere Sätze hinzufügte: den bezaubernden „Menuettsatz“ und das virtuose „Animé“. So wurde die Sonatine 1905 zu einem vollständigen und ausgewogenen Stück .

Das Werk war Ravels Freunden Ida und Cipa Godebski gewidmet . Dieses Paar, das einen berühmten Pariser Salon besaß, war die Heimat vieler Künstler der Zeit, darunter auch der Gruppe „Apachen“, deren Mitglied Ravel war. Interessanterweise widmete Ravel später seine Suite für Klavier zu vier Händen, „Mother Goose“ , den Godebski-Kindern.

Die erste vollständige Aufführung der Sonatine fand am 10. März 1906 in Lyon statt , gespielt von Paule de Lestang. Kurz darauf folgte die Pariser Premiere . Das Werk wurde mit großem Erfolg aufgenommen und zählt seitdem zu den meistgespielten und geschätzten Stücken in Ravels Klavierrepertoire.

Diese Geschichte ist ein hervorragendes Beispiel für Ravels Kreativität , der aus einem gescheiterten Wettbewerb ein vollendetes und zeitloses Kunstwerk machte, indem er die Anforderungen der klassischen Form mit seiner eigenen modernen und impressionistischen Sensibilität verband.

Auswirkungen und Einflüsse

Maurice Ravels Sonatine M. 40 hatte trotz ihrer geringen Größe eine bedeutende Wirkung und einen nachhaltigen Einfluss. Sie wird oft als zentrales Werk angesehen, das sowohl klassische Tradition als auch Innovationen des 20. Jahrhunderts verkörpert .

Auswirkungen auf die Klaviermusik

Die Wiederbelebung der klassischen Form: In einer Ära, die vom romantischen Gigantismus von Komponisten wie Richard Wagner und den impressionistischen Experimenten von Claude Debussy geprägt war, entschied sich Ravel für die Rückkehr zur Sonatenform, reduzierte sie jedoch auf eine „Sonatine“. Dieser Ansatz trug dazu bei, das Interesse an klassischen Strukturen neu zu beleben und zeigte, dass sie mit einer modernen harmonischen Sprache verwendet werden konnten. 🎻

Klarheit und Ausgewogenheit: Das Werk wird für seinen logischen Aufbau und seine perfekte Ausgewogenheit gelobt. Jede Note scheint ihren Platz zu haben, und die Musik ist trotz ihrer Harmonien nie überladen. Dieses Streben nach Klarheit wurde zu einem Markenzeichen von Ravels Stil und beeinflusste andere Komponisten , Präzision und Prägnanz zu bevorzugen .

Klaviersatz: Ravel entwickelt einen virtuosen Stil, der jedoch von subtiler Finesse und Zartheit geprägt ist und weit entfernt ist von der spektakulären Bravour der Romantik. Der dritte Satz , „Animé“, ist ein perfektes Beispiel dafür mit seinen komplexen Rhythmen und seiner Virtuosität, die eher dem musikalischen Ausdruck dient als umgekehrt. Dies ebnete den Weg für eine neue Art von Virtuosität, die raffinierter und weniger demonstrativ ist .

Einflüsse auf andere Komponisten und Bewegungen

Neoklassizismus: Die Sonatine ist eines der ersten Werke , wenn nicht das erste , das als Meisterwerk des französischen Neoklassizismus gilt . Indem Ravel vergangene Formen mit modernem Gespür neu interpretierte, inspirierte er andere Komponisten, insbesondere Igor Strawinsky und die Group of Six, diesen Weg zu beschreiten. Sie ist ein Musterbeispiel für die Balance zwischen Respekt vor Tradition und Innovation.

Einfluss auf Strawinsky: Der Komponist Igor Strawinsky war, obwohl von anderem Temperament, stark von Ravels Perfektionismus und formaler Meisterschaft beeindruckt . Anklänge an die Suche nach Klarheit und die Rückkehr zu strukturierteren Formen finden sich bei Strawinsky, insbesondere in seiner neoklassischen Periode .

Einfluss auf Filmkomponisten: Ravels orchestrale Präzision und seine meisterhafte Beherrschung der Klangfarbe, die bereits in der Sonatine (obwohl es sich um ein Klavierstück handelt ) zum Ausdruck kommen , hatten einen erheblichen Einfluss auf viele Filmkomponisten des 20. Jahrhunderts , die danach strebten, subtile Stimmungen und komplexe Orchestertexturen zu schaffen .

Merkmale der Musik

Maurice Ravels Sonatine M. 40 ist keine Sammlung oder Suite, sondern eine einzelne Komposition in drei Sätzen. Ihre musikalischen Merkmale sind sehr repräsentativ für Ravels Stil und die neoklassische Periode .

Klarheit und klassische Form

Ravel übernimmt die traditionelle Struktur der Sonate, verdichtet sie jedoch, daher der Name „Sonatine“ (kleine Sonate). Die drei Sätze sind perfekt ausgewogen und haben jeweils einen klar definierten Charakter :

Mittelschwer : Ein erster Satz in Sonatenform, elegant und lyrisch .

Menuettsatz: Ein langsamer, anmutiger Satz, der an Tänze aus dem Barock und der Klassik erinnert.

Animiert : Ein schnelles und virtuoses Finale, das das Werk energiegeladen abschließt.
Dieser Ansatz ist ein hervorragendes Beispiel für den Neoklassizismus, der die Formen der Vergangenheit modernisieren möchte .

Harmonie und musikalische Sprache

Obwohl die Form klassisch ist, ist die harmonische Sprache entschieden modern. Ravel verwendet Nonen- und Undezimenakkorde , modale Harmonien und Chromatik, die der Musik Farbe und Reichtum verleihen. Passagen basieren oft auf pentatonischen Tonleitern oder alten Modi und schaffen so eine Atmosphäre , die zugleich vertraut und exotisch ist . Die Haupttonart, fis- Moll, ist recht ungewöhnlich und trägt zur Originalität des Werks bei .

Klavierschreiben

Ravels Kompositionen sind sehr raffiniert . Es handelt sich nicht um eine demonstrative Virtuosität wie bei Liszt, sondern um eine Virtuosität der Finesse und Präzision. Der Komponist legt Wert auf Texturen, Klangfarben und die Klarheit der Melodielinien. Der Interpret muss große Fingerfertigkeit bei komplexen Rhythmen, insbesondere bei den Taktwechseln im letzten Satz, sowie ein Gespür für feine Nuancen beweisen .

Zusammenfassend lässt sich sagen , dass die musikalischen Merkmale von Ravels Sonatine in der Balance zwischen klassischer Form, moderner Harmonie und einem Klaviersatz von großer Finesse liegen, was sie zu einem zeitlosen Werk und einem Meisterwerk des Repertoires macht.

Stil(e), Bewegung(en) und Kompositionszeitraum

Maurice Ravels Sonatine M. 40, die zwischen 1903 und 1905 komponiert wurde, ist ein faszinierendes Werk, da es an einem stilistischen Scheideweg in der Musik des frühen 20. Jahrhunderts steht . Es lässt sich nicht in eine einzige Kategorie einordnen , sondern stellt vielmehr eine Synthese mehrerer musikalischer Strömungen dar.

Epoche : Moderne des frühen 20. Jahrhunderts

Die Sonatine entstand während der sogenannten Moderne. Es war eine Zeit des Bruchs mit den Traditionen des 19. Jahrhunderts , in der Komponisten neue Harmonien, neue Formen und neue Klangtexturen erkundeten. Ravel stand zusammen mit seinen Kollegen wie Claude Debussy an der Spitze dieser Bewegung in Frankreich.

Stil und Bewegung: Eine Mischung aus Klassizismus, Impressionismus und Neoklassizismus
Die Musik der Sonatine ist eine Mischung aus alten und neuen Einflüssen, was sie sowohl zu einem traditionellen als auch zu einem innovativen Werk macht.

Traditionell und klassisch: Schon der Titel „Sonatine“ ist eine Anspielung auf die klassische Sonatenform. Ravel ließ sich eindeutig von den Meistern des 18. Jahrhunderts inspirieren , insbesondere von französischen Cembalisten wie François Couperin und Jean-Philippe Rameau. Der zweite Satz, ein „Menuettsatz“, ist eine direkte Hommage an diese alten Tanzformen. Das Werk ist klar und ausgewogen strukturiert , weit entfernt von der Überschwänglichkeit und Hypertrophie der postromantischen Werke dieser Zeit.

Innovativ und impressionistisch: Obwohl die Form klassisch ist, ist die musikalische Sprache ausgesprochen innovativ. Das Werk trägt deutliche Züge des musikalischen Impressionismus. Ravel verwendet reiche und komplexe Harmonien (Neuntelakkorde , Undezimeakkorde usw. ), zarte Klangfarben und eine Klavierkomposition, die das Timbre des Instruments hervorhebt. Die Musik versucht, Atmosphären zu erzeugen, anstatt eine Geschichte zu erzählen , wie im ersten Satz „Modéré“ zu sehen ist, der eine subtile, verträumte Stimmung ausstrahlt .

Neoklassizismus : Durch die Kombination klassischer Form mit moderner Harmonik gilt die Sonatine oft als eines der ersten Hauptwerke des französischen Neoklassizismus . Diese Bewegung, die nach dem Ersten Weltkrieg ihren Höhepunkt erreichte , zielte darauf ab , zur Klarheit und Einfachheit alter Formen zurückzukehren und gleichzeitig eine musikalische Sprache des 20. Jahrhunderts zu verwenden . Ravels Werk ist ein perfektes Beispiel für diesen Trend und zeigt, dass es möglich ist, auf der Grundlage von Tradition etwas Neues zu schaffen.

Zusammenfassend lässt sich sagen, dass Ravels Sonatine ein Werk der Moderne ist. Ihr Stil ist eine einzigartige Verschmelzung mehrerer Strömungen: Sie hat Wurzeln im Klassizismus (Form), eine vom Impressionismus inspirierte Ästhetik (Harmonie und Klangfarbe) und ist ein Vorläufer des Neoklassizismus (Synthese beider ). Sie ist alt und neu, traditionell und innovativ zugleich , und diese Dualität macht sie zu einem zeitlosen Meisterwerk und zu einem unverzichtbaren Werk für das Verständnis der Entwicklung von Ravels Musik und der seiner Zeit.

Analyse: Form, Technik(en), Textur, Harmonie, Rhythmus

Maurice Ravels Sonatine M. 40 ist ein an Feinheiten reiches Werk, das eine klassische Struktur mit einer modernen Musiksprache verbindet.

Analyse von Struktur und Form

Die Sonatine ist ein dreisätziges Werk, das der traditionellen Sonatenform folgt, jedoch in kleinerem Maßstab.

Moderat : Dies ist ein Satz in klassischer Sonatenform. Er präsentiert zwei Hauptthemen , die vorgestellt, entwickelt und wiederholt werden , allerdings in prägnanterer und flüssigerer Weise als in den romantischen Sonaten. Der Satz steht in fis – Moll mit Modulationen in andere Tonarten .

Menuettsatz: Es handelt sich um ein stilisiertes Menuett, eine dreiteilige barocke Tanzform (Menuett-Trio-Menuett). Ravel behält die dreiteilige Struktur bei, verleiht ihr aber seine einzigartige harmonische Sprache. Die Tonart ist Des- Dur .

Animiert : Das Finale ist eine Rondosonate, eine Form, die die Struktur des Rondos (ein wiederkehrendes Hauptthema ) mit den Merkmalen der Sonatenform verbindet. Sie ist technisch am virtuosesten und weist komplexe Rhythmen auf. Sie endet brillant in Fis- Dur.

Analyse von Textur und Technik

Die Sonatine ist überwiegend polyphon und kontrapunktisch strukturiert. Ravel verwebt mehrere Melodielinien, insbesondere im ersten und letzten Satz, anstatt eine einzige Melodie mit Akkorden zu begleiten . Die Melodie wird oft zwischen den beiden Händen des Pianisten aufgeteilt, wodurch ein dialogähnlicher Effekt und große Klarheit entsteht .

Die erforderliche Klaviertechnik ist sehr raffiniert . Es ist keine Frage der Kraft, sondern der Präzision, Beweglichkeit und Leichtigkeit . Der Komponist verwendet zahlreiche Arpeggien , weite Akkorde und Oktaven sowie schnelle Passagen und Taktwechsel , insbesondere im letzten Satz, die große Virtuosität erfordern .

Harmonie, Tonleiter, Tonalität und Rhythmus
Harmonie: Harmonie ist Ravels Markenzeichen. Sie ist reich, chromatisch und modal. Ravel verwendet angereicherte Akkorde (Nonen , Undezime , Tredezimen ) und nicht-funktionale Harmonien, die eine impressionistische und ätherische Atmosphäre erzeugen . Auch Tritonus und verminderte Septakkorde kommen häufig vor .

Tonleitern und Tonalität : Die Haupttonart ist fis- Moll. Ravel erkundet im gesamten Werk andere Tonarten und verwendet häufig alte Tonarten (wie den dorischen oder äolischen Modus) sowie die pentatonische Tonleiter, um unverwechselbare Klänge und exotische Stimmungen zu erzeugen.

Rhythmus: Der Rhythmus ist eines der innovativsten Elemente. Ravel verwendet eine große Vielfalt rhythmischer Muster und unerwarteter Taktwechsel (insbesondere die Wechsel zwischen 3/4 und 5/4 im letzten Satz), die der Musik ein Gefühl von Ungleichgewicht und Überraschung verleihen, dabei aber sehr kontrolliert bleiben .

Kurz gesagt, die Sonatine ist ein Musterbeispiel der Synthese . Sie ist zugleich polyphon in der Textur, klassisch in der Struktur und entschieden modern in Harmonie, Rhythmus und Technik, was sie zu einem Meisterwerk des Klavierrepertoires des frühen 20. Jahrhunderts macht .

Tutorial, Performance-Tipps und wichtige Spielpunkte

Beim Spielen von Maurice Ravels Sonatine M. 40 auf dem Klavier kommt es nicht nur auf die Technik an, sondern auch auf das Verständnis der Ästhetik und Intentionen des Komponisten. Hier finden Sie ein Tutorial, Tipps zur Aufführung und wichtige Hinweise zu jedem Satz.

Allgemeine Punkte
Klarheit und Präzision : Ravel verlangt äußerst präzises Spiel . Jede Note muss klar zu hören sein , auch in schnellen Passagen. Vermeiden Sie überlappende Töne oder übermäßigen Pedaleinsatz .

Zarte Note: Der Klang sollte niemals harsch oder perkussiv sein . Streben Sie eine leichte, singende und samtige Note an . Ravels Virtuosität ist subtil, nicht demonstrativ.

Rhythmus: Studieren Sie Rhythmen sehr sorgfältig. Verwenden Sie ein Metronom, um komplexe Passagen zu meistern, insbesondere im letzten Satz.

Satz I : Mittel

Atmosphäre : Dieser Satz sollte mit einem Gefühl der Ruhe und Würde gespielt werden . „Moderat “ ist kein langsames Tempo, sondern ein ausgeglichenes Tempo , das den Phrasen Luft zum Atmen gibt.

Technik:

Linke Hand: Das Eröffnungsthema spielt die linke Hand. Es sollte singend und mit schönem Klang sein . Achten Sie darauf, dass die Akkorde der rechten Hand die Melodie nicht überdecken .

Arpeggierte Passagen : Es gibt viele arpeggierte Passagen . Spielen Sie sie sanft und gleichmäßig , wie eine Welle. Das Pedal sollte sparsam eingesetzt werden , um ein Verschwimmen der Harmonien zu vermeiden.

Vortragstipp: Denken Sie an die Eleganz eines französischen Cembalisten . Die Phrasen sollten lang und lyrisch sein , aber mit aristokratischer Zurückhaltung. Die Gesamtstimmung ist verträumt und intim.

Satz II: Menuettsatz

Atmosphäre : Dieses Menuett muss von außerordentlicher Anmut und Leichtigkeit sein . Der Charakter ist intim und poetisch, mit einem Hauch von Klassizismus .

Technik:

Das Trio: Der Mittelteil (das Trio) erfordert große Legato – Beherrschung . Die Melodie muss mit tiefem Ausdruck gespielt werden , wie ein Lied ohne Worte.

Handbalance: Oft hat die linke Hand komplexe Figurationen, die die rechte Hand begleiten. Die linke Hand muss leicht und transparent sein , gleichzeitig aber rhythmisch präzise bleiben.

Performance-Tipp: Stellen Sie sich eine Ballettszene vor, in der jeder Schritt gemessen und elegant ist . Ravel selbst hat einige seiner Werke choreografiert . Denken Sie an einen zarten Dialog zwischen den beiden Händen. Der Klang sollte klar und kristallklar sein .

Satz III: Animiert

Atmosphäre : Es ist eine Bewegung voller Energie , Lebhaftigkeit und Virtuosität . Der Begriff „lebhaft“ beschränkt sich nicht nur auf das Tempo, sondern suggeriert auch eine gewisse Leidenschaft und Dynamik.

Technik:

Komplexe Rhythmen: Taktwechsel (von 3/4 auf 5/4 und andere) stellen die größte Herausforderung dar. Übe diese Passagen sehr langsam mit dem Metronom und klopfe die Unterteilungen mit, um sie zu verinnerlichen .

Akkorde und Oktaven: Die Bewegung ist voller schneller Akkorde und Oktaven. Lockern Sie Ihre Handgelenke, um Verspannungen zu vermeiden. Spielen Sie nicht mit Gewalt, sondern mit einer schnellen, leichten Geste .

Klarheit : Auch bei hohem Tempo muss jede Note klar erkennbar sein . Die Schlusspassage mit den Sechzehntelnoten muss mit äußerster Präzision ausgeführt werden .

Vortragstipp: Dieser Satz ist eine Art Perpetuum mobile. Behalten Sie eine konstante Energie bei, wie ein Motor, der ohne Unterbrechung läuft . Die Crescendos sollten allmählich erfolgen und der Abschluss in Fis -Dur sollte eine Lichtexplosion sein .

Zusammenfassend lässt sich sagen , dass der Schlüssel zur Aufführung von Ravels Sonatine die Beherrschung von Klang, Klarheit und Rhythmus ist. Es erfordert ein Gleichgewicht zwischen technischer Virtuosität und künstlerischer Sensibilität, wobei stets nach der Eleganz und Finesse gesucht wird, die das Markenzeichen des Komponisten sind.

Erfolgreiches Stück oder Sammlung zu dieser Zeit ?

Der Erfolg von Maurice Ravels Sonatine M. 40 war zum Zeitpunkt ihrer Veröffentlichung nicht so unmittelbar und durchschlagend wie bei anderen populären Werken, doch sie wurde in Musikkreisen schnell anerkannt und gewann mit der Zeit an Ansehen.

kritischer Empfang

Bei ihrer Uraufführung im Jahr 1906 wurde die Sonatine von den Musikkritikern positiv aufgenommen. Ihnen fielen sofort ihre Klarheit , Prägnanz und Eleganz auf . Sie wurde als ein Werk gefeiert , das Formen des 18. Jahrhunderts wiederbelebte und gleichzeitig in seiner harmonischen Sprache entschieden modern war . Sie wurde als Meisterwerk der Vollkommenheit und Raffinesse wahrgenommen , und Ravel selbst schien das Werk sehr zu schätzen und nahm es regelmäßig in seine Konzerte auf .

Es ist jedoch wichtig festzustellen, dass ihr Erfolg nicht den Umfang eines Massenphänomens hatte . Die Sonatine war ein Stück, das für ein informiertes Publikum bestimmt war , und ihre subtile Virtuosität machte sie weniger spektakulär als die großen Werke der Postromantik.

Verkauf von Noten

Die Verkaufszahlen der Sonatinenpartituren waren damals wahrscheinlich nicht rekordverdächtig . Ravels Musik war zwar bewundert, aber noch nicht so allgemein bekannt wie heute. Ravels damaliger Verleger , Durand & Fils, spielte eine entscheidende Rolle bei der Verbreitung seiner Werke, doch es dauerte eine Weile, bis die Sonatine zu einem Klassiker des Klavierrepertoires wurde.

Wachsender Erfolg

Die Sonatine hat sich im Laufe der Zeit zu einem Meisterwerk entwickelt. Viele renommierte Pianisten haben sie in ihr Repertoire aufgenommen, und für Klavierschüler ist sie zu einem unverzichtbaren Werk geworden. Ihre weite Verbreitung – ob gedruckt oder digital – zeugt von ihrem anhaltenden Erfolg . Heutige Musikkritiker halten sie für eines der bedeutendsten Werke Ravels, einen „erschütternden Abschied von der Welt der künstlerischen Gewissheiten“, so der Musikwissenschaftler Marcel Marnat.

Zusammenfassend lässt sich sagen, dass die Sonatine kein sofortiger kommerzieller „Hit“ war , sondern ein Werk, dessen Wert von Experten vom Moment seiner Veröffentlichung an anerkannt wurde und das im Laufe der Jahrzehnte an Popularität und Erfolg gewann und zu einem unbestrittenen Klassiker des Klavierrepertoires wurde.

Berühmte Aufnahmen

Ravels Sonatine ist ein Meilenstein der Klavierliteratur. Viele große Pianisten haben sie aufgenommen und bieten unterschiedliche Interpretationen, die von historischen Traditionen bis hin zu moderneren Ansätzen reichen. Hier finden Sie eine Liste berühmter Aufnahmen und wichtiger Interpreten .

Historische und traditionelle Aufnahmen

Alfred Cortot (Aufnahmen von 1931): Diese Aufnahmen sind wertvolle historische Dokumente. Cortot, einer der größten französischen Pianisten , war ein Zeitgenosse Ravels und sein Spiel verkörpert die große romantische und französische Tradition . Seine Interpretation ist sehr ausdrucksstark , mit großer rhythmischer Freiheit und ausgeprägter Lyrik .

Robert Casadesus: Casadesus wird oft als einer der treuesten Interpreten Ravels angesehen . Sein Spiel zeichnet sich durch makellose Klarheit, technische Präzision und Eleganz aus, die die neoklassische Struktur der Sonatine hervorheben .

Vlado Perlemuter: Als Schüler Ravels profitierte Vlado Perlemuter von der direkten Anleitung des Komponisten. Seine Aufnahmen sind daher von höchster Bedeutung. Seine Interpretation ist zugleich streng und poetisch, mit einem ausgeprägten Gespür für Farben und Nuancen. Er ist eine absolute Referenz für jeden , der den Geist von Ravels Musik verstehen möchte.

Walter Gieseking: Dieser deutsche Pianist, bekannt für seinen impressionistischen Anschlag, hinterließ eine legendäre Aufnahme der Sonatine. Seine Interpretation zeichnet sich durch einen durchscheinenden Klang, bemerkenswerte Zartheit und Flüssigkeit aus, ideal für den impressionistischen Aspekt des Werks .

Standardaufnahmen und Referenzinterpretationen
Samson François : Der Ansatz von Samson François ist sehr persönlich und faszinierend. Sein Spiel ist gewagt, mit einem Sinn für Fantasie und einer einzigartigen Ausdruckskraft, die sich von einfacher technischer Perfektion entfernt, um eine lebendige und einzigartige Interpretation zu schaffen .

Pascal Rogé : Pascal Rogé ist ein weltbekannter französischer Ravel- Interpret . Seine Aufnahmen werden für ihre Eleganz , Klarheit und Musikalität gelobt. Er verbindet französische Tradition mit einem modernen, ausgewogenen Ansatz .

Jean-Yves Thibaudet: Dieser französische Künstler hat Ravels gesamtes Klavierwerk aufgenommen . Sein Ansatz ist sowohl technisch als auch poetisch, mit einem großartigen Gespür für Farben und einem reichen Klang.

Moderne und zeitgenössische Interpretationen
Martha Argerich: Obwohl ihre Aufnahme bereits ein Klassiker ist, wird Argerichs Interpretation aufgrund ihrer prägnanten Virtuosität und extravaganten Energie, insbesondere im letzten Satz, immer noch als moderne Referenz wahrgenommen.

Pierre-Laurent Aimard: Aimard ist für seine Interpretationen zeitgenössischer Musik bekannt und bringt große rhythmische Präzision und strukturelle Analyse in sein Spiel ein, was zu einer Interpretation von nahezu architektonischer Klarheit führt.

Angela Hewitt: Ihre Ravel-Diskographie genießt hohes Ansehen . Angela Hewitts Interpretation der Sonatine zeichnet sich durch eine technische Genauigkeit und Sensibilität aus, die strukturelle Details und Nuancen zum Vorschein bringt, die man selten hört .

Seong-Jin Cho: Vor kurzem hat der junge koreanische Pianist eine komplette Ravel-Sammlung aufgenommen, darunter auch die Sonatine. Seine Interpretation wurde für ihre Virtuosität, Klarheit und Reife gelobt und beweist, wie wichtig das Werk für neue Generationen von Interpreten ist .

Letztendlich hängt die Wahl einer Aufnahme vom Geschmack des Hörers ab: die Eleganz von Casadesus, die Autorität von Perlemuter, die Energie von Argerich oder die Klarheit von Angela Hewitt. Jede dieser Aufnahmen bietet eine andere Perspektive auf dieses Meisterwerk der Klaviermusik.

Episoden und Anekdoten

Ravels Sonatine M. 40 ist von einigen Anekdoten und Episoden umgeben, die Aufschluss über ihre Entstehung und ihren Platz im Leben des Komponisten geben.

Der verpasste Wettbewerb

Die berühmteste und bahnbrechendste Anekdote in der Geschichte der Sonatine ist die des Wettbewerbs „Weekly Critical Review“. Im Jahr 1903 forderte dieses Musikmagazin Komponisten zu einem Wettbewerb heraus: Sie sollten den ersten Satz einer Klaviersonate in fis-Moll mit maximal 75 Takten schreiben . Ravel machte sich an die Arbeit, schuf jedoch einen Satz mit 84 Takten, was ihn automatisch disqualifizierte. Kurz darauf ging das Magazin bankrott und der Wettbewerb wurde abgesagt. Glücklicherweise ließ sich Ravel nicht entmutigen und beschloss, das Werk zu vollenden , indem er zwei weitere Sätze hinzufügte und so aus einem Wettbewerbsmisserfolg ein Meisterwerk machte. Ohne dieses Missgeschick hätte es die Sonatine , wie wir sie kennen, vielleicht nie gegeben .

Ein Preis für ein „schlechtes Teil “

1905 reichte Ravel seine Sonatine beim renommierten Prix de la Ville de Paris ein, einem Wettbewerb zur Förderung der Kammermusik. Ironischerweise wurde das Werk von der Jury abgelehnt. Einer der Juroren, der renommierte Komponist Vincent d’ Indy, soll das Stück für „ schlecht geschrieben“ erklärt haben . Diese Entscheidung löste in Pariser Künstler- und Musikkreisen, die Ravels Talent bereits bewunderten, einen Aufruhr aus. Diese Anekdote veranschaulicht, wie schwer es Ravel fiel, vom musikalischen Establishment seiner Zeit akzeptiert zu werden, das oft als zu innovativ galt, selbst für Werke, die heute klassisch klar erscheinen.

Widmung an die Freunde des Komponisten

Die Widmung an Ida und Cipa Godebski ist nicht unbedeutend. Dieses Paar, das in Paris einen renommierten Künstler- und Literatursalon unterhielt, bildete den Mittelpunkt von Ravels Freundeskreis, der den Spitznamen „Les Apaches“ trug. Diese Gruppe von Künstlern und Schriftstellern, die sich trafen, um über Kunst und Literatur zu diskutieren, war für Ravel eine wichtige Quelle der Inspiration und Unterstützung. Die Widmung seiner Sonatine an dieses Paar zeugte von der tiefen Freundschaft zwischen ihnen. Die Verbindung zwischen Ravel und den Godebskis sollte bestehen bleiben, denn der Komponist widmete später seine Suite für Klavier zu vier Händen, Ma mère l’Oye, den Kindern des Paares.

Die Verbindung mit Maurice Delage

Die Sonatinen-Episode ist auch mit der Freundschaft zwischen Ravel und dem Komponisten Maurice Delage verknüpft. Delage hatte 1904 ebenfalls eine Sonatine in Es-Dur komponiert. Beeindruckt soll Ravel zu ihm gesagt haben: „Dann werde ich auch eine in fis-Moll schreiben . “ Dies ist ein schönes Beispiel dafür, wie sich die Komponisten dieser Zeit in einer Atmosphäre gesunden Wetteiferns gegenseitig inspirierten . Ravels Komposition der Sonatine kann als freundschaftliche Antwort und Herausforderung an seinen Freund Delage verstanden werden .

Diese Anekdoten zeigen, dass die Entstehung der Sonatine kein einfacher Prozess war , sondern von Herausforderungen, Enttäuschungen und Freundschaften geprägt war , die zweifellos dazu beitrugen, dass sie zu einem der Werke wurde, die Ravels und seinen Bewunderern am Herzen lagen.

Ähnliche Kompositionen

Ravels Sonatine ist ein Übergangswerk, sowohl neoklassisch als auch impressionistisch. Die Suche nach ähnlichen Stücken bedeutet, Komponisten zu erforschen, die diese stilistischen Anliegen teilten, sei es als Zeitgenossen Ravels, als Vorgänger, die ihn inspirierten, oder als Nachfolger, die er beeinflusste .

Hier sind einige Kompositionen, Suiten oder Sammlungen, die Ravels Sonatine ähneln :

Weitere Klavierwerke von Ravel

eigenes Klavierwerk der beste Ausgangspunkt .

Le Tombeau de Couperin, M. 68: Diese Suite kommt der Sonatine geistig am nächsten. Sie entstand während des Ersten Weltkriegs und ist eine Suite mit Tänzen und Formen des 18. Jahrhunderts , die Ravels gefallenen Freunden Tribut zollt. Sie ist ein perfektes Beispiel für Ravels Neoklassizismus und verbindet antike Strukturen mit moderner Harmoniesprache.

Spiegel, M. 43: Obwohl impressionistischer und virtuoser als die Sonatine, legt diese Suite großen Wert auf die Farben und Texturen des Klaviers. Stücke wie „Das Tal der Glocken“ oder „Ein Boot auf dem Ozean “ rufen ähnliche Atmosphären hervor wie die Sonatine.

et sentimentales, M. 61: Diese Walzersuite ist eine weitere Erkundung der klassischen Form durch das Prisma von Ravel. Die Flüssigkeit und Eleganz der harmonischen Sprache sind denen der Sonatine sehr ähnlich .

Claude Debussy (1862-1918)

Debussy, der Hauptkomponist des musikalischen Impressionismus, hatte großen Einfluss auf Ravel.

Bergamasker Suite: Das Stück „Clair de lune“ ist mit seiner Harmonie und zarten Textur ein Sinnbild des Impressionismus. Das „Menuett“ aus dieser Suite ist zudem ein hervorragendes Beispiel für Debussys Neuinterpretation klassischer Formen .

Für das Klavier: Diese Suite ist ein Beispiel für Debussys Ansatz, der virtuoses Schreiben („Toccata“) mit einer großartigen Suche nach Klangfarben kombiniert.

Emmanuel Chabrier (1841–1894)

Ein Komponist, dessen Finesse und harmonische Kühnheit Ravel bewunderte.

Malerische Stücke : Diese Klaviersuite hat einen farbenfrohen Charakter und einen subtilen Humor, der Ravel, insbesondere in seiner Verwendung der Harmonie, stark inspirierte.

Gabriel Faur ( 1845–1924)

Ravels Meister Fauré beeinflusste seinen Geschmack für Klarheit , Eleganz und Raffinesse .

Thema und Variationen in cis- Moll , op. 73: Ein Stück , das die klassische Form mit einer reichen harmonischen Sprache und großer Ausdruckskraft im Geiste der französischen Musik der Zeit erforscht .

Andere Komponisten

Albert Roussel (1869–1937): Seine Klavierwerke, wie etwa die Suite in F, weisen eine Klarheit der Form und eine rhythmische Energie auf, die dem neoklassischen Stil Ravels nahestehen.

Manuel de Falla (1876–1946): De Fallas Klaviersatz, insbesondere in den „Spanischen Stücken“ , verbindet große Virtuosität mit einer Klarheit und Präzision, die an Ravel erinnert, und verfügt zusätzlich über ein spanisches Kolorit.

(Dieser Artikel wurde von Gemini generiert. Und er ist nur ein Referenzdokument, um Musik zu entdecken, die Sie noch nicht kennen.)

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