Aperçu
L’œuvre de Stéphane Mallarmé, poète français du XIXe siècle, est au cœur du mouvement symboliste. Sa poésie est reconnue pour sa complexité, son hermétisme et son exploration des possibilités du langage.
Thèmes et innovations poétiques
L’aperçu de l’œuvre de Mallarmé repose sur plusieurs piliers :
Le culte de la Beauté et de l’Idée : Mallarmé cherche à atteindre une Beauté absolue et un Idéal, souvent en opposition avec la réalité triviale. Sa poésie est une quête de l’essence des choses, plutôt que de leur simple description. Il s’éloigne du réalisme et du naturalisme de son époque.
L’hermétisme et la suggestion : Plutôt que de nommer les choses directement, Mallarmé préfère les suggérer par des images, des symboles et des correspondances. Il utilise un langage elliptique, des syntaxes complexes et une ponctuation audacieuse, ce qui rend ses textes difficiles d’accès mais riches en significations multiples. C’est l’essence même du symbolisme : « Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème… le suggérer, voilà le rêve. »
Le travail sur la forme : Mallarmé est un artisan du vers. Il accorde une importance capitale à la musique des mots, à la sonorité des rimes et à la structure rythmique de ses poèmes. Il a également expérimenté avec la mise en page, notamment dans son poème le plus radical, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, où les vers sont dispersés sur la page, influençant plus tard la poésie concrète.
L’interrogation sur le poème lui-même : La poésie de Mallarmé est souvent une réflexion sur la poésie elle-même. Il questionne le pouvoir du langage, le silence, le vide et la création artistique. Le blanc de la page, tout comme le silence entre les mots, acquiert une signification profonde.
Une œuvre inachevée : Mallarmé avait un projet ambitieux : créer une œuvre totale, un « Grand Œuvre » ou « Livre » qui aurait englobé toutes les possibilités du langage et de la pensée. Ce projet, resté inachevé, témoigne de sa quête inlassable de l’absolu.
Exemples d’œuvres clés
Parmi ses œuvres les plus célèbres, on trouve :
L’Après-midi d’un faune (1876) : un poème symboliste majeur qui a inspiré la musique de Claude Debussy et le ballet de Vaslav Nijinski.
Hérodiade (1869-1887) : un poème dramatique qui dépeint la figure de Salomé dans une atmosphère de pureté glaciale et de solitude.
Un coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897) : une œuvre révolutionnaire pour sa typographie et sa mise en page, explorant la relation entre le hasard et la nécessité dans la création.
Histoire
Stéphane Mallarmé, de son vrai nom Étienne Mallarmé, est né à Paris le 18 mars 1842. Son enfance est marquée par des deuils, notamment la mort de sa mère en 1847 et de sa sœur cadette Maria en 1857. Ces épreuves l’ont probablement poussé à se replier sur lui-même et à développer sa vocation poétique, où le thème de la mort devient récurrent.
Il se passionne pour la littérature dès son plus jeune âge, lisant des auteurs comme Victor Hugo, Charles Baudelaire et surtout Edgar Allan Poe. Il apprend l’anglais spécialement pour pouvoir lire Poe dans le texte, et il traduira plus tard ses poèmes en français. Après un voyage d’études à Londres, il devient professeur d’anglais en 1863, un métier qu’il exercera jusqu’en 1893.
La vie de Mallarmé est une quête incessante de l’idéal et de la beauté, et son œuvre devient le reflet de cette recherche. Il s’éloigne du réalisme de son époque pour s’orienter vers le symbolisme, un mouvement qu’il contribue à fonder et à influencer. Sa poésie se veut suggestive et hermétique, cherchant à évoquer les choses plutôt qu’à les nommer directement.
Il tient des réunions hebdomadaires, les fameux “Mardis mallarméens”, dans son appartement parisien. Ces rendez-vous deviennent des lieux de rencontre incontournables pour les artistes et les écrivains de son temps, tels que Paul Valéry, qui y font la connaissance du poète et échangent des idées sur la création.
Son œuvre, rare et dispersée, est le résultat d’un travail minutieux sur la forme et le langage. Parmi ses créations majeures, on compte L’Après-midi d’un faune, un poème qui inspirera la musique de Debussy, et Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, une œuvre révolutionnaire pour sa mise en page et sa typographie qui influence la poésie moderne.
Mallarmé s’éteint le 9 septembre 1898 dans sa maison de Valvins. Il est considéré comme l’un des plus grands poètes de la langue française, ayant joué un rôle prépondérant dans l’éclosion de la modernité poétique.
Caractéristiques de la musique
La poésie de Stéphane Mallarmé se caractérise par son hermétisme et sa musicalité. Elle est au cœur du mouvement symboliste et s’oppose directement aux courants poétiques de son époque, comme le Parnasse ou le naturalisme.
Caractéristiques majeures
La suggestion plutôt que la description
Mallarmé est le maître de la suggestion. Plutôt que de nommer les objets ou les sentiments, il préfère les évoquer par des images, des symboles et des correspondances. Son but est de créer un univers où les mots ne décrivent pas la réalité, mais en révèlent l’essence cachée. Le poème n’est plus une narration, mais une énigme à déchiffrer. C’est l’essence même de sa célèbre formule : « Peindre non la chose, mais l’effet qu’elle produit. »
L’hermétisme et la complexité
La poésie de Mallarmé est souvent perçue comme difficile d’accès. Cette complexité provient de plusieurs éléments :
Une syntaxe audacieuse : Il utilise des constructions de phrases inhabituelles, des inversions et des ellipses qui brisent la logique grammaticale habituelle.
Un vocabulaire rare et précis : Il choisit ses mots pour leur sonorité et leur polysémie, créant un langage poétique qui se suffit à lui-même.
Le recours au symbolisme : Les poèmes sont remplis de symboles récurrents (le cygne, la glace, le vide) qui renvoient à des concepts abstraits comme la pureté, l’idéal et la stérilité.
La musicalité et le travail sur la forme
Mallarmé accorde une importance primordiale à la musique des mots. Il travaille les sonorités, les allitérations et les assonances pour que le poème soit aussi une expérience sonore. Il a également expérimenté avec la mise en page, notamment dans son poème “Un coup de dés jamais n’abolira le hasard”, où la typographie et la disposition des vers sur la page deviennent une partie intégrante de l’œuvre. Il utilise le blanc de la page comme un élément signifiant, un espace de silence et de pensée.
Le culte de l’idéal et de l’absolu
La poésie de Mallarmé est une quête de l’Absolu, de la Beauté pure et de l’Idée. Il considère la réalité matérielle comme une imperfection qu’il cherche à transcender par le langage. Ses poèmes sont une exploration des thèmes du vide, de l’impossibilité de la création parfaite, et de la lutte de l’artiste pour atteindre son idéal. Le poème devient le lieu où la pensée se fait matière et où le néant se transforme en beauté.
Impacts & Influences
Stéphane Mallarmé a eu un impact immense sur la poésie et l’art modernes, et ce pour plusieurs raisons. Son œuvre, complexe et visionnaire, a servi de pont entre le symbolisme du XIXe siècle et les mouvements avant-gardistes du XXe siècle.
1. Influence sur les mouvements littéraires
Le Symbolisme ✒️ : Mallarmé est considéré comme l’un des chefs de file du symbolisme. Son idéal de la « Beauté pure » et sa quête pour transcender la réalité par le langage ont profondément influencé des poètes comme Paul Valéry, qui a été son disciple direct, ainsi que Paul Verlaine et Arthur Rimbaud. Il a enraciné l’idée que le poème ne doit pas décrire le monde, mais le recréer par des symboles et des correspondances.
Le Modernisme et les avant-gardes 💥 : L’expérimentation de Mallarmé avec la forme, notamment dans son poème “Un coup de dés jamais n’abolira le hasard”, a ouvert la voie à des mouvements comme le cubisme, le futurisme, le dadaïsme et le surréalisme. La fragmentation du texte, la mise en page non linéaire et l’utilisation de l’espace blanc sur la page ont inspiré des artistes à explorer de nouvelles formes d’expression.
2. Influence sur les arts visuels et la musique
Musique 🎶 : Sa poésie, riche en musicalité et en sonorités, a inspiré de nombreux compositeurs. Le plus célèbre exemple est le Prélude à l’Après-midi d’un faune de Claude Debussy (1894), une œuvre majeure de la musique impressionniste. Maurice Ravel a également mis en musique des poèmes de Mallarmé.
Peinture 🎨 : Mallarmé a entretenu des liens étroits avec les artistes de son temps. Il était un ami proche d’Édouard Manet et a participé aux réunions hebdomadaires dans son appartement parisien (les « Mardis mallarméens »), où se rencontraient d’autres peintres tels que Paul Gauguin et James McNeill Whistler. Son approche de l’art, cherchant à saisir l’essence plutôt que l’apparence, a trouvé un écho dans les œuvres des impressionnistes et post-impressionnistes.
3. Impact sur la pensée contemporaine
Critique littéraire et philosophie 🧠 : La poésie de Mallarmé est le sujet d’analyses philosophiques. Il a été une source d’inspiration pour des penseurs comme Jacques Derrida et Julia Kristeva, qui ont exploré les questions de la relation entre le langage, le sens et l’absence. Son idée que « rien n’aura eu lieu que le lieu » a eu une influence profonde sur la poétique du silence et sur la théorie littéraire du XXe siècle.
Forme(s), genre(s) et style(s)
La poésie de Stéphane Mallarmé est principalement du genre symboliste et se caractérise par un style hermétique et des formes innovantes.
Genre : Le Symbolisme
Mallarmé est l’un des initiateurs du mouvement symboliste. Ce genre poétique s’éloigne de la poésie descriptive et narrative. Son but est de suggérer plutôt que de nommer, et d’évoquer l’idée et l’idéal derrière les choses. Il utilise des symboles, des images et des correspondances pour révéler une réalité plus profonde, invisible.
Style : L’Hermétisme
Le style de Mallarmé est reconnu pour son hermétisme, c’est-à-dire sa difficulté d’accès. Cette complexité provient de :
Syntaxe complexe : Il utilise des phrases longues et des constructions inversées qui exigent une lecture attentive.
Vocabulaire rare : Il choisit ses mots pour leur sonorité et leur polysémie, créant un langage poétique qui se suffit à lui-même.
Le silence et le blanc : Le silence entre les mots et les espaces blancs sur la page sont aussi importants que les mots eux-mêmes. Le blanc de la page est une composante active de son écriture, qui représente le vide ou l’impossibilité d’exprimer l’absolu.
Forme : Innovation et Musicalité
Mallarmé a repoussé les limites de la forme poétique traditionnelle.
La musicalité 🎶 : Il accorde une importance capitale à la musique des mots. Il recherche des sonorités et des rythmes pour que la poésie soit une expérience auditive.
L’innovation typographique : Dans son œuvre majeure, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, il libère les vers de la structure linéaire. Les mots sont dispersés sur la page, jouant avec les blancs, les corps de caractères et la mise en page pour créer une œuvre à la fois poétique et visuelle. Cette expérimentation a eu un impact majeur sur les avant-gardes artistiques et littéraires du XXe siècle.
Relations avec poètes
Stéphane Mallarmé a entretenu des relations directes et souvent complexes avec plusieurs poètes de son temps, qu’il a rencontrés dans le cadre de ses fameux « Mardis de la rue de Rome », des soirées littéraires qu’il tenait chez lui et qui étaient un lieu de rencontre pour l’avant-garde artistique. Ses relations les plus notables sont avec Paul Verlaine, Paul Valéry et Arthur Rimbaud.
Paul Verlaine
Les deux poètes ont une amitié sincère, bien que leurs poésies soient radicalement différentes. Si Verlaine est connu pour sa simplicité et sa musicalité mélancolique, Mallarmé est le maître de l’hermétisme et de la complexité. Dès 1866, Mallarmé salue le talent de Verlaine après avoir reçu un exemplaire de ses Poèmes saturniens. Ils se fréquentent par la suite, Verlaine assistant aux “Mardis” de Mallarmé. Après la mort de Verlaine, Mallarmé lui rendra hommage en rédigeant le sonnet « Le noir roc courroucé que la bise le roule », un de ses célèbres “Tombeaux”, qui transfigure le poète en une œuvre immortelle.
Paul Valéry
Paul Valéry considère Mallarmé comme son maître spirituel. Il le rencontre dans sa jeunesse et est profondément marqué par sa poésie, qu’il admire mais dont il se méfie également. Il a confié que cette rencontre a été un choc, le poussant à remettre en question sa propre vision de la littérature et à chercher sa propre voie. Valéry a d’ailleurs longuement réfléchi à l’héritage de Mallarmé, voyant en lui la figure du poète pur qui sacrifie l’homme au profit de l’œuvre. Leur relation est faite d’admiration mutuelle et de respect, Valéry étant le continuateur de la quête mallarméenne de la perfection formelle.
Arthur Rimbaud
Contrairement à ses relations avec Verlaine et Valéry, la relation de Mallarmé avec Rimbaud est plus distante. Mallarmé l’a connu de vue, une seule fois, lors d’un dîner en 1872. Il ne l’a pas fréquenté et n’a pas lu une grande partie de ses poèmes. Cependant, il a été fasciné par la figure de Rimbaud, qu’il a décrite dans un de ses portraits littéraires. Mallarmé voyait en lui le poète en rupture totale avec la société et l’art, une figure mythique du génie maudit. Leur influence est plus un jeu de miroirs, Mallarmé étant le poète du raffinement et du silence, et Rimbaud le poète de l’explosion et de la rébellion.
Joris-Karl Huysmans
Bien qu’il ne soit pas un poète, la relation entre Mallarmé et le romancier Joris-Karl Huysmans a eu un impact majeur sur la reconnaissance du premier. Dans son roman culte À rebours (1884), Huysmans met en scène le dandy Des Esseintes qui, las du monde, s’enferme dans une bulle esthétique. Ce personnage voue une admiration sans borne à l’œuvre de Mallarmé, citant ses poèmes et contribuant à le faire connaître au grand public. Mallarmé lui-même a exprimé sa gratitude, considérant que le roman avait bien saisi l’essence de son travail.
Relations
Stéphane Mallarmé a entretenu des relations directes et fructueuses avec plusieurs personnalités qui n’étaient pas des poètes, notamment des peintres, des musiciens et des romanciers. Ces échanges ont profondément influencé son œuvre et ont contribué à sa reconnaissance.
Édouard Manet, le peintre 🎨
Mallarmé et le peintre Édouard Manet étaient des amis très proches. Leur amitié, qui a débuté dans les années 1870, est marquée par une admiration mutuelle. Mallarmé a écrit des textes sur Manet, louant sa modernité et son style, tandis que Manet a réalisé plusieurs portraits de Mallarmé, dont le plus célèbre le représente sur un divan, cigare à la main. . Ces deux artistes partageaient une même vision de l’art : la quête de la pureté et de l’essence des choses, en s’affranchissant des conventions de leur époque.
Claude Debussy, le compositeur 🎶
La poésie de Mallarmé, avec sa forte musicalité et ses images évocatrices, a inspiré de nombreux compositeurs. Le plus célèbre d’entre eux est Claude Debussy. Sa composition, le Prélude à l’Après-midi d’un faune (1894), est directement inspirée du poème éponyme de Mallarmé. Cette œuvre est un chef-d’œuvre de l’impressionnisme musical et a ouvert la voie à de nouvelles formes d’expression en musique. . La relation entre les deux hommes était d’un profond respect artistique.
Joris-Karl Huysmans, le romancier 📚
La relation entre Mallarmé et le romancier Joris-Karl Huysmans a été déterminante pour la reconnaissance de Mallarmé par un public plus large. Dans son roman culte À rebours (1884), Huysmans met en scène un dandy décadent et cultivé, Des Esseintes, qui voue une admiration totale pour la poésie de Mallarmé. Le roman contient des citations de ses poèmes et décrit avec enthousiasme l’esthétique du poète. Cette mise en avant a fait de Mallarmé une figure emblématique du symbolisme et de la décadence aux yeux du public et a contribué à son succès.
James McNeill Whistler, le peintre 🖼️
Mallarmé a aussi eu des échanges avec le peintre américain James McNeill Whistler. Comme Manet, Whistler fréquentait les « Mardis » de Mallarmé. Leur relation était basée sur une affinité esthétique. Tous deux étaient des artistes qui privilégiaient l’harmonie et l’esthétisme pur, sans se soucier du sujet. Mallarmé a même traduit en français l’un des essais de Whistler, témoignant de l’étroitesse de leur collaboration.
Poètes similaires
En raison de son style unique et de son rôle central dans le symbolisme, il est difficile de trouver des poètes qui lui sont exactement similaires. Cependant, plusieurs poètes partagent certaines de ses caractéristiques, notamment l’hermétisme, la musicalité et la quête de l’idéal. Voici quelques-uns des poètes qui ont des affinités avec l’œuvre de Mallarmé :
Poètes français 🇫🇷
Paul Valéry : Considéré comme le disciple de Mallarmé, Valéry a hérité de son goût pour la rigueur formelle et la réflexion sur l’acte poétique. Son œuvre majeure, Le Cimetière marin, est un exemple de cette quête de perfection et de clarté dans la complexité.
Arthur Rimbaud : Bien que son style soit plus flamboyant et en rupture que celui de Mallarmé, Rimbaud partage avec lui une vision de la poésie comme un moyen de transcender la réalité et d’atteindre l’absolu. Ses poèmes sont une quête de l’inconnu par le dérèglement de tous les sens.
Poètes étrangers 🌍
T.S. Eliot : Ce poète moderniste américain, particulièrement dans son œuvre La Terre vaine, partage un goût pour l’hermétisme, les allusions complexes et une quête de sens dans un monde fragmenté. Il a reconnu l’influence des symbolistes français sur son travail.
Ezra Pound : Autre figure du modernisme, Pound a développé une poésie dense et allusive, qui exige du lecteur un effort de déchiffrement. Ses Cantos, un poème inachevé, rappellent le projet du “Grand Œuvre” de Mallarmé.
Rainer Maria Rilke : Le poète autrichien a une quête spirituelle et métaphysique similaire à celle de Mallarmé. Ses Élégies de Duino explorent des thèmes comme la mort, l’amour et l’art avec une profondeur et une complexité qui rappellent le symbolisme de Mallarmé.
Œuvre poétique
L’œuvre poétique de Stéphane Mallarmé se compose principalement de poèmes, de poèmes en prose et de son projet inachevé, le « Grand Œuvre » ou « Livre ».
Poèmes majeurs
L’Après-midi d’un faune (1876) : Poème symboliste qui a inspiré une œuvre musicale de Claude Debussy.
Hérodiade (1869-1887) : Poème dramatique inachevé sur le mythe de Salomé.
Un coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897) : Œuvre révolutionnaire qui utilise la mise en page et la typographie de manière novatrice.
Recueils et poèmes en prose
Poésies : Ce recueil regroupe des sonnets et d’autres poèmes célèbres, souvent complexes, comme “Le Vierge, le vivace et le bel aujourd’hui” (le Cygne) et “Salut”.
Divagations (1897) : Ce recueil de textes en prose contient des essais de critique et de réflexion sur la poésie et l’art, qui complètent ses poèmes.
Projets inachevés
Le Livre : Le projet de sa vie. Il s’agissait d’un « Grand Œuvre » qui aurait englobé toutes les possibilités du langage et de la pensée, un art total que Mallarmé n’a jamais pu achever.
Le recueil « Poésies »
Le recueil “Poésies” de Stéphane Mallarmé n’a pas été publié de son vivant en tant que tel. Il s’agit d’un ensemble de poèmes que Mallarmé a écrits tout au long de sa vie et qui ont été rassemblés et publiés pour la première fois en 1887 par son ami et éditeur, Edmond Deman. C’est la publication posthume, après sa mort, qui a permis au public de découvrir ses œuvres complètes.
Caractéristiques principales
“Poésies” regroupe un grand nombre de ses sonnets et poèmes lyriques qui incarnent son style unique et sa vision du symbolisme. Ce recueil est le meilleur exemple de son travail sur l’hermétisme et la musicalité. On y trouve des poèmes célèbres qui explorent les thèmes de la pureté, du vide, de l’idéal et de l’impossibilité d’atteindre l’absolu.
Sonnets : La majorité du recueil est composée de sonnets, une forme poétique que Mallarmé a poussée à l’extrême. Il a utilisé cette forme pour concentrer ses idées et ses images dans un espace très restreint. Ses sonnets sont souvent des énigmes, exigeant une lecture attentive pour en saisir le sens.
Thèmes : Le recueil est une exploration des obsessions de Mallarmé. Les poèmes présentent des images récurrentes comme le cygne 🦢, la glace 🧊, le miroir, et les nénuphars, qui symbolisent l’incapacité de l’artiste à créer une œuvre pure et immortelle. On y retrouve aussi des poèmes d’hommage à ses amis, les fameux “Tombeaux” (par exemple, en hommage à Edgar Allan Poe).
Exemples de poèmes clés
“Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui” (le Cygne) : Ce sonnet est l’un des plus connus de Mallarmé. Il dépeint un cygne emprisonné dans la glace, une métaphore du poète incapable d’atteindre l’idéal et de s’envoler.
“Salut” : Un poème qui se présente comme un toast, mais qui est en réalité une réflexion sur la création littéraire et le rôle du poète.
“Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx” : Ce sonnet énigmatique explore le thème de l’absence et du vide, en utilisant une syntaxe très complexe et un langage précieux.
Œuvre dehors la poésie
L’œuvre de Stéphane Mallarmé ne se limite pas à sa poésie. Il a également écrit de la prose, des essais critiques et a eu une influence majeure dans d’autres domaines artistiques.
Prose et essais
“Divagations” (1897) : Ce recueil de textes en prose, publié à la fin de sa vie, est l’un des meilleurs exemples de son travail non poétique. Il regroupe des réflexions sur le langage, la littérature, la mode, et l’art. On y trouve ses célèbres critiques d’art sur Manet, de la critique musicale sur Richard Wagner, et des réflexions sur la danse, le théâtre et l’écriture elle-même. C’est une œuvre essentielle pour comprendre la pensée de Mallarmé sur l’esthétisme.
“La Dernière Mode” (1874) : Ce magazine de mode, entièrement écrit et dirigé par Mallarmé lui-même, est un projet surprenant mais révélateur de sa personnalité. Sous divers pseudonymes, il y rédige des chroniques de mode, des conseils de beauté et des descriptions de vêtements. C’est une exploration ludique de la futilité du monde et une manière d’exercer son esprit de création en dehors de la poésie.
Traductions
“Les Poèmes d’Edgar Poe” (1888) : Mallarmé était un admirateur passionné d’Edgar Allan Poe. Sa traduction des poèmes de l’écrivain américain est une œuvre majeure, qui a contribué à faire connaître Poe en France. . Ses traductions ne sont pas de simples transcriptions, mais des créations à part entière qui visent à préserver la musicalité et l’esprit du texte original.
L’influence en dehors de la littérature
La critique d’art : Grâce à ses amitiés avec des peintres comme Édouard Manet, Mallarmé a été un critique d’art influent. Il a écrit sur l’impressionnisme et a contribué à défendre l’art moderne naissant.
Le théâtre : Mallarmé était fasciné par le théâtre et a écrit le poème dramatique inachevé “Hérodiade”. Il voyait dans la scène un lieu où la poésie pouvait s’incarner. Il a aussi écrit sur les ballets, la danse et le mime.
La musique : Sa poésie, riche en musicalité, a inspiré de nombreux compositeurs. La plus célèbre collaboration est celle avec Claude Debussy pour le “Prélude à l’après-midi d’un faune” (1894), un chef-d’œuvre de l’impressionnisme musical.
Ces œuvres et influences témoignent de l’ambition de Mallarmé de faire de l’art un tout. Pour lui, la poésie était liée à la musique, à la peinture, au théâtre et même à la mode.
Episodes et anecdotes
La vie de Stéphane Mallarmé est parsemée d’épisodes et d’anecdotes qui éclairent sa personnalité discrète, son dévouement à son art et son rôle central dans la vie littéraire et artistique de son temps.
Les “Mardis de la rue de Rome”
L’anecdote la plus célèbre de sa vie est la tenue de ses “Mardis”. Chaque mardi soir, de 1880 à sa mort en 1898, Mallarmé recevait chez lui, rue de Rome à Paris, une élite d’artistes et d’écrivains. Ces réunions informelles étaient une véritable institution, un sanctuaire où la poésie était débattue avec ferveur. Parmi les habitués, on comptait des figures majeures comme Paul Valéry, André Gide, Oscar Wilde, ou encore les peintres Édouard Manet et James McNeill Whistler. Mallarmé, assis dans un fauteuil, écoutait plus qu’il ne parlait, et ses rares interventions étaient accueillies comme des oracles. Ces mardis ont été le creuset du symbolisme.
Un professeur d’anglais malgré lui
Mallarmé est resté professeur d’anglais durant la majeure partie de sa vie pour subvenir aux besoins de sa famille. Il n’aimait pas ce métier, le trouvant fastidieux et en contradiction avec son idéal artistique. Une anecdote raconte qu’il passait parfois ses cours à lire ses propres poèmes à ses élèves, souvent sans que ceux-ci ne comprennent grand-chose. Cet épisode montre bien la tension permanente entre sa vie matérielle, qu’il trouvait triviale, et sa vie intérieure, entièrement dédiée à la création.
Le projet d’une vie : “Le Livre”
Mallarmé a eu un projet littéraire fou et inachevé : “Le Livre” ou le “Grand Œuvre”. Il s’agissait de la création d’un livre unique, une somme poétique et philosophique qui aurait contenu l’absolu du langage. Mallarmé avait planifié l’architecture de l’œuvre avec une précision mathématique, prévoyant même la taille des caractères et l’espacement entre les mots. Cet acharnement sur un projet utopique, qui n’a jamais vu le jour, est une anecdote révélatrice de la quête de l’impossible de Mallarmé.
Son amitié avec Manet et sa passion pour la mode
En plus des poètes, Mallarmé était un ami proche de peintres impressionnistes comme Édouard Manet. Manet a réalisé un célèbre portrait de Mallarmé, assis sur un divan, l’air pensif, qui montre la grande complicité entre les deux hommes.
Une autre anecdote surprenante concerne son intérêt pour la mode. En 1874, il a dirigé une revue éphémère intitulée “La Dernière Mode” qu’il a entièrement écrite seul sous divers pseudonymes féminins et masculins. Cet épisode illustre la curiosité de Mallarmé pour toutes les formes de la création et sa volonté de pousser l’artifice jusqu’aux limites de la vie quotidienne.
(Cet article a été généré par Gemini. Et c’est juste un document de référence pour découvrir des poètes et des poésies que vous ne connaissez pas encore.)