Vue d’ensemble
Richard Strauss (1864-1949) était un compositeur et chef d’orchestre allemand, réputé pour ses poèmes sonores, ses opéras et ses lieder richement orchestrés. Il est l’un des principaux compositeurs de la fin de la période romantique et du début de la période moderniste, connu pour son utilisation novatrice de l’orchestration, de l’harmonie et de l’intensité dramatique.
Biographie
Début de la vie :
Né le 11 juin 1864 à Munich, en Allemagne, Strauss est le fils de Franz Strauss, corniste principal de l’orchestre de la cour de Munich. Son père était un musicien conservateur, tandis que sa mère était issue d’une riche famille de brasseurs.
Exposé à la musique dès son plus jeune âge, Strauss compose ses premières œuvres alors qu’il est encore enfant, fortement influencé par des compositeurs classiques tels que Mozart, Beethoven et Schubert.
Éducation musicale :
Strauss étudie la musique de manière formelle et devient un pianiste et un chef d’orchestre compétent. Au début, son style adhère aux formes classiques, mais il adopte plus tard les idées révolutionnaires de Wagner, Liszt et Berlioz, en particulier dans le domaine de la musique à programme.
Faits saillants de sa carrière :
Strauss a commencé comme chef d’orchestre et a rapidement été reconnu pour ses poèmes sonores, puis pour ses opéras qui lui ont valu une renommée internationale. Il a occupé des postes de chef d’orchestre à Munich, Weimar, Berlin et Vienne.
Son rôle en tant que figure culturelle dans l’Allemagne nazie reste controversé, bien que son principal objectif à cette époque ait été de protéger sa belle-fille juive et ses petits-enfants.
Les dernières années et la mort :
Strauss est resté actif en tant que compositeur jusqu’à l’âge de 80 ans. Ses dernières œuvres, telles que Metamorphosen et Four Last Songs, sont réfléchies et poignantes.
Il meurt le 8 septembre 1949 à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne.
Œuvres principales
Poèmes sonores (poèmes symphoniques)
Les poèmes symphoniques de Strauss comptent parmi ses réalisations les plus célèbres, car ils témoignent de sa maîtrise de l’orchestration et de la musique narrative :
Don Juan (1888) : Une représentation virtuose des aventures de l’amant légendaire.
Also sprach Zarathustra (1896) : Inspirée du roman philosophique de Nietzsche, cette œuvre est célèbre pour sa fanfare d’ouverture (Sunrise), utilisée dans 2001 : l’Odyssée de l’espace.
Ein Heldenleben (La vie d’un héros, 1898) : Pièce semi-autobiographique décrivant les triomphes et les luttes d’un artiste-héros.
Till Eulenspiegels lustige Streiche (1895) : Une représentation humoristique et vivante du héros folklorique espiègle Till Eulenspiegel.
Mort et transfiguration (1889) : Une exploration poignante des derniers moments d’un homme et de son ascension spirituelle.
Opéras
Strauss a révolutionné l’opéra par son utilisation novatrice de l’harmonie et de l’orchestration, ainsi que par ses collaborations avec des librettistes comme Hugo von Hofmannsthal :
Salomé (1905) : Basé sur la pièce d’Oscar Wilde, cet opéra a choqué le public par sa sensualité et sa musique dissonante, en particulier la danse des sept voiles, qui constitue le point culminant de l’œuvre.
Elektra (1909) : Une relecture déchirante et expressionniste de la tragédie grecque, remarquable pour son drame intense et ses harmonies avancées.
Der Rosenkavalier (1911) : Opéra comique et nostalgique situé dans la Vienne du XVIIIe siècle, mêlant des mélodies luxuriantes à des thèmes de valse.
Ariadne auf Naxos (1912/1916) : Un mélange de comédie et de tragédie, combinant les styles de l’opera buffa et de l’opera seria.
Capriccio (1942) : Un « morceau de conversation » philosophique sur la nature de l’opéra, reflétant le style mature de Strauss.
Lieder (chansons)
Strauss a été un compositeur prolifique de lieder, souvent accompagnés d’un orchestre ou d’un piano. Ses chansons sont appréciées pour leur lyrisme et leur profondeur émotionnelle :
« Morgen ! (op. 27, no 4) : Une chanson sereine et optimiste sur l’amour et l’avenir.
« Allerseelen » (op. 10, n° 8) : Un tendre souvenir d’amour.
Four Last Songs (1948) : Un cycle de réflexion profonde écrit peu avant sa mort, méditant sur la vie, la mort et la transcendance.
Style et innovations
L’orchestration :
Les œuvres de Strauss sont marquées par des orchestrations luxuriantes et complexes. Il a repoussé les limites de la couleur orchestrale, créant des textures riches et des effets dramatiques.
Langage harmonique :
Ses premières œuvres sont fermement ancrées dans la tonalité romantique, mais il a ensuite expérimenté le chromatisme et la dissonance, en particulier dans des opéras comme Salomé et Elektra.
La narration en musique :
Strauss était un maître de la narration musicale, en particulier dans ses poèmes sonores, où il utilisait des leitmotivs et des effets orchestraux vifs pour dépeindre des personnages et des événements.
Mélange de tradition et de modernité :
Tout en adoptant des techniques modernes, Strauss a conservé un lien étroit avec la tradition romantique, en particulier dans ses dernières œuvres.
L’héritage
Richard Strauss est considéré comme l’un des plus grands compositeurs de la fin de l’ère romantique et du début de l’ère moderne. Ses œuvres continuent d’être jouées fréquemment et sont célébrées pour leur puissance émotionnelle, leur brio technique et leur intensité dramatique.
Histoire
Richard Strauss, né le 11 juin 1864 à Munich, en Allemagne, est un compositeur dont la vie se situe entre la fin de l’ère romantique et le début de l’ère moderne. Il a été profondément influencé par son éducation dans une famille de musiciens. Son père, Franz Strauss, cor solo de l’orchestre de la cour de Munich, était un traditionaliste convaincu qui admirait des compositeurs comme Mozart et Beethoven, mais désapprouvait les innovations de Wagner. Malgré cela, le jeune Richard absorbe à la fois les traditions classiques de son père et les idées révolutionnaires qui définiront ses œuvres ultérieures.
Strauss a commencé à composer dès son plus jeune âge, et son talent précoce s’est manifesté dans ses œuvres pour piano et ses œuvres de musique de chambre. Ses premières compositions s’inspirent de modèles conservateurs, car c’est son père qui a guidé son éducation initiale. Cependant, sa rencontre avec la musique de Wagner au cours de son adolescence marque un tournant. Malgré la désapprobation de son père, Strauss est captivé par les orchestrations luxuriantes et l’expressivité dramatique de Wagner, qui posent les jalons de son futur style.
Au début de la vingtaine, la carrière de Strauss commence à s’épanouir lorsqu’il obtient des postes de chef d’orchestre dans des orchestres prestigieux, d’abord à Munich, puis à Weimar, Berlin et Vienne. La direction d’orchestre lui apporte non seulement une stabilité financière, mais lui permet également de mettre en valeur ses compositions. C’est avec ses poèmes symphoniques, à commencer par « Don Juan » (1888), qu’il fait sa première percée, annonçant sa maîtrise de l’orchestration et son flair pour la narration musicale. Ces poèmes symphoniques, dont « Also sprach Zarathustra », « Till Eulenspiegel’s Merry Pranks » et « Ein Heldenleben », l’ont établi comme l’un des principaux compositeurs de son temps.
La carrière d’opéra de Strauss a commencé sérieusement au début des années 1900. Son opéra « Salomé » (1905), basé sur la pièce d’Oscar Wilde, a choqué et fasciné le public par son sujet provocateur et sa partition intensément dissonante. Ce succès a été suivi par « Elektra » (1909), une œuvre révolutionnaire qui a repoussé les limites de l’harmonie et de l’intensité émotionnelle, annonçant l’aube du modernisme dans l’opéra. Cependant, Strauss s’est rapidement tourné vers un style plus lyrique et nostalgique avec « Der Rosenkavalier » (1911), une comédie luxuriante et élégante se déroulant dans la Vienne du XVIIIe siècle, qui est devenue l’une de ses œuvres les plus populaires.
Strauss a collaboré étroitement avec le poète Hugo von Hofmannsthal, qui est devenu son librettiste le plus important. Ensemble, ils ont créé des chefs-d’œuvre d’opéra mêlant profondeur philosophique et musique richement texturée, tels que « Ariadne auf Naxos » et « Die Frau ohne Schatten ». Leur collaboration s’est toutefois achevée à la mort d’Hofmannsthal en 1929, laissant Strauss sans allié créatif d’envergure comparable.
Les dernières années du compositeur ont été marquées à la fois par le triomphe et la controverse. Pendant l’ère nazie, Strauss a occupé des fonctions culturelles officielles, notamment en tant que président de la Reichsmusikkammer. Son implication dans le régime a fait l’objet de nombreux débats ; alors que Strauss était apolitique et se concentrait sur la protection de sa belle-fille juive et de ses petits-enfants, son association avec les autorités nazies a terni son héritage. Malgré ces difficultés, Strauss a continué à composer, créant certaines de ses œuvres les plus profondes dans les dernières années de sa vie.
Au cours de la dernière décennie de sa vie, Strauss a réfléchi à la mortalité et à l’héritage de son art. Ses « Quatre dernières chansons » (1948), écrites vers la fin de sa vie, sont des méditations d’une beauté envoûtante sur la vie et la mort. Strauss s’est éteint le 8 septembre 1949 à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, à l’âge de 85 ans.
La vie de Richard Strauss a été marquée par des réalisations artistiques remarquables et une adaptation à un paysage musical et politique en pleine mutation. Ses œuvres, qui vont des vifs poèmes sonores de sa jeunesse à la beauté introspective de ses derniers lieder, continuent de captiver les publics du monde entier, lui assurant une place parmi les plus grands compositeurs de l’histoire.
Chronologie
1864 : Né le 11 juin à Munich, en Allemagne, dans une famille de musiciens ; son père, Franz Strauss, était un corniste réputé.
1870s : Enfant, il commence à composer de la musique et fait preuve d’un talent précoce pour le piano et la composition.
1882 : Il fréquente l’université de Munich, où il étudie la philosophie et l’histoire de l’art tout en poursuivant ses études musicales.
1885 : Nommé chef d’orchestre adjoint à Meiningen sous la direction de Hans von Bülow.
1888 : Il compose son premier grand poème symphonique, « Don Juan », qui lance sa carrière de compositeur.
1889 : Chef d’orchestre à Weimar et composition de « Mort et Transfiguration », un autre célèbre poème symphonique.
1896 : Création de « Also sprach Zarathustra », l’une de ses œuvres orchestrales les plus célèbres.
1898 : Il devient chef d’orchestre en chef de l’Opéra de Berlin.
1905 : Première de son opéra « Salomé », qui choque et fascine le public par ses thèmes provocateurs.
1909 : Première d’« Elektra », un opéra moderniste révolutionnaire.
1911 : Il compose « Der Rosenkavalier », un opéra nostalgique et élégant qui devient l’une de ses œuvres les plus populaires.
1912-1929 : Collabore avec le librettiste Hugo von Hofmannsthal, produisant des opéras comme « Ariadne auf Naxos » (1912/1916) et « Die Frau ohne Schatten » (1919).
1919 : Il devient codirecteur de l’Opéra de Vienne.
1930s : Il continue à composer des opéras mais doit faire face à une baisse de popularité.
1933-1945 : Sous le régime nazi, il est président de la Reichsmusikkammer, mais est critiqué pour son association avec cette institution. Il protège les membres juifs de sa famille pendant cette période.
1945 : Il assiste à la fin de la Seconde Guerre mondiale et compose le triste « Metamorphosen », qui évoque la destruction de la culture allemande.
1948 : Il achève son dernier chef-d’œuvre, les « Quatre derniers chants », méditations sur la vie et la mort.
1949 : Il meurt le 8 septembre à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, à l’âge de 85 ans.
Caractéristiques de la musique
La musique de Richard Strauss se caractérise par sa vive expressivité, sa maîtrise technique et sa capacité à évoquer des émotions et des images profondes. Il a été l’un des compositeurs les plus novateurs de son époque, faisant le lien entre l’ère romantique et le début de l’ère moderniste. Voici les principales caractéristiques de sa musique :
1. Orchestration magistrale
Textures riches et luxuriantes : Strauss était un maître de l’orchestration, connu pour créer des paysages sonores complexes, colorés et détaillés. Son utilisation de l’orchestre a souvent été comparée à de la peinture sonore.
Orchestre élargi : il utilisait de grands orchestres, y compris des instruments novateurs, pour obtenir une large gamme de timbres et de contrastes dynamiques.
Exemples :
La fanfare d’ouverture de Also sprach Zarathustra (1896) démontre sa capacité à créer des effets dramatiques et puissants.
Le poème symphonique Ein Heldenleben (1898) présente une écriture virtuose pour chaque section de l’orchestre.
2. Programmation et narration
Strauss a souvent composé de la musique à programme, c’est-à-dire des œuvres qui racontent une histoire ou dépeignent des événements, des personnages ou des émotions spécifiques.
Ses poèmes sonores (p. ex. Don Juan, Till Eulenspiegel’s Merry Pranks, Death and Transfiguration) sont des récits musicaux qui décrivent de façon vivante des personnages, des paysages et des événements dramatiques.
Ses opéras sont également axés sur la narration, avec des accompagnements orchestraux détaillés qui renforcent le caractère dramatique et la profondeur émotionnelle des histoires.
3. Gamme émotionnelle et intensité dramatique
La musique de Strauss couvre une vaste gamme d’émotions, allant de l’héroïsme et du triomphe à l’introspection et à la tragédie.
Il pouvait dépeindre des états psychologiques extrêmes, en particulier dans ses opéras comme Salomé (1905) et Elektra (1909), qui transmettent une intensité émotionnelle brute, presque insoutenable.
En revanche, des œuvres comme Der Rosenkavalier (1911) présentent un aspect plus léger, plus nostalgique et plus comique.
4. Des harmonies complexes
Strauss a repoussé les limites de la tonalité traditionnelle, en particulier dans ses œuvres du début du XXe siècle.
Chromatisme et dissonance : Des opéras comme Salomé et Elektra contiennent un langage harmonique dense et des dissonances audacieuses, reflétant la tension psychologique des histoires.
Bien qu’il ait expérimenté des techniques modernistes, Strauss n’a jamais complètement abandonné la tonalité, résolvant souvent les dissonances pour offrir des moments de soulagement harmonique.
5. Leitmotivs et développement thématique
Strauss utilise fréquemment des leitmotivs, c’est-à-dire des thèmes musicaux associés à des personnages, des idées ou des émotions spécifiques. Ces thèmes évoluent tout au long d’une pièce, reflétant la progression narrative ou dramatique.
Dans Ein Heldenleben, par exemple, Strauss attribue des motifs au héros, à ses adversaires et à son amoureuse, et les développe de manière interactive.
6. Exigences virtuoses
Les œuvres de Strauss sont techniquement exigeantes pour les interprètes et requièrent un haut niveau de compétence.
Pour les orchestres : Sa musique comporte souvent des contrepoints complexes, des passages rapides et des gammes dynamiques étendues.
Pour les chanteurs : ses opéras exigent une endurance vocale et une expressivité dramatique incroyables, en particulier dans des rôles comme Salomé et Elektra.
Pour les solistes : Ses œuvres orchestrales et ses concertos mettent souvent en valeur des instruments individuels, comme le cor dans son Concerto pour cor n° 1.
7. Un mélange de tradition et d’innovation
Strauss était profondément ancré dans la tradition romantique, suivant l’héritage de compositeurs tels que Wagner, Liszt et Berlioz, mais il a modernisé leurs techniques.
Il a embrassé l’innovation dans l’harmonie, la forme et l’orchestration tout en conservant des éléments de lyrisme et de clarté structurelle, en particulier dans ses dernières œuvres comme les Quatre derniers chants (1948).
8. Exploration de l’expérience humaine
La musique de Strauss aborde souvent des thèmes universels tels que l’amour, l’héroïsme, la mortalité et la transformation. Par exemple :
Mort et transfiguration dépeint le voyage d’une âme de la souffrance terrestre à la paix éternelle.
Les Quatre derniers chants réfléchissent à la beauté et à l’inévitabilité de la fin de la vie.
9. Humour et espièglerie
Nombre de ses œuvres intègrent l’esprit et l’humour, souvent par le biais de gestes musicaux ou de thèmes ludiques.
Merry Pranks de Till Eulenspiegel en est un excellent exemple, avec ses mélodies espiègles et ses effets orchestraux humoristiques décrivant les aventures du filou en titre.
10. Le lyrisme du romantisme tardif
Tout au long de sa carrière, Strauss a conservé son amour de la mélodie. Même dans ses œuvres les plus modernistes, des moments de lyrisme transparaissent.
Ses lieder (Morgen !, Allerseelen, Zueignung) témoignent de sa capacité à composer de belles mélodies qui ressemblent à des chansons et qui sont profondément expressives.
Conclusion
La musique de Richard Strauss témoigne de son génie de compositeur et d’orchestrateur. Elle allie la profondeur émotionnelle, le brio technique et une vaste exploration de la condition humaine. Sa capacité à trouver un équilibre entre innovation et tradition lui vaut un attrait durable auprès du public et des interprètes.
Richard Strauss est apparenté à Johann Strauss II
Richard Strauss et Johann Strauss II n’ont pas de lien de parenté direct, bien qu’ils portent le même nom de famille et soient d’éminents compositeurs. Leur lien n’est qu’une coïncidence en ce qui concerne leur nom de famille et leur importance dans la musique classique.
Johann Strauss II (1825-1899) faisait partie de la célèbre famille Strauss de Vienne, connue sous le nom de « rois de la valse ». Johann II est célèbre pour sa musique légère, en particulier les valses et les opérettes comme Le Danube bleu et La Chauve-souris.
Richard Strauss (1864-1949) est un compositeur allemand associé à la fin de la période romantique et au début de la période moderniste. Il est connu pour ses poèmes sonores (Also sprach Zarathustra, Don Juan) et ses opéras (Salomé, Der Rosenkavalier).
Bien qu’ils aient vécu à des périodes qui se chevauchent et qu’ils aient fait carrière dans la musique, leurs styles et leurs genres sont très différents. Johann Strauss II s’est concentré sur la musique légère viennoise, tandis que Richard Strauss a été une figure majeure des œuvres orchestrales et lyriques de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Relations avec d’autres compositeurs
Richard Strauss a entretenu d’importantes relations professionnelles avec d’autres compositeurs, mais pas nécessairement familiales. Voici quelques liens importants :
Relations directes avec des compositeurs :
Alexander Ritter (1833-1896)
Marié à la nièce de Richard Wagner, Alexander Ritter exerce une forte influence sur Strauss. Il lui fait découvrir la musique de Wagner et les idées de Liszt, l’éloignant des traditions classiques de Brahms et de Schumann pour l’orienter vers des styles de composition programmatiques et de poèmes sonores.
Gustav Mahler (1860-1911)
Strauss et Mahler ont entretenu une relation cordiale mais compétitive. Tous deux étaient d’éminents contemporains qui admiraient le travail de l’autre. Mahler a dirigé la musique de Strauss et Strauss, en retour, a reconnu l’influence et la grandeur de Mahler, bien qu’ils aient eu des styles de composition différents.
Hans von Bülow (1830-1894)
Von Bülow a été l’un des principaux mentors de Strauss. En tant que chef d’orchestre et pianiste, il a offert à Strauss d’importantes opportunités au début de sa carrière. Strauss fut l’assistant de von Bülow et lui succéda plus tard à la tête de l’orchestre de Meiningen.
Richard Wagner (1813-1883)
Bien que Strauss n’ait jamais rencontré Wagner (Wagner est mort lorsque Strauss avait 19 ans), sa musique a profondément influencé les œuvres lyriques et orchestrales de Strauss. Strauss admirait Wagner et a absorbé de nombreux aspects de ses techniques harmoniques et dramatiques.
Hugo von Hofmannsthal (1874-1929)
Bien que n’étant pas compositeur, Hofmannsthal fut le principal librettiste et collaborateur de Strauss pour des opéras tels que Der Rosenkavalier, Ariadne auf Naxos et Elektra. Leur collaboration a été aussi importante pour le succès de Strauss à l’opéra que n’importe quelle relation avec un autre compositeur.
Arnold Schoenberg (1874-1951)
Bien que Strauss n’ait pas adopté le style atonal de Schoenberg, les deux compositeurs connaissaient leurs œuvres respectives. Strauss a dirigé certaines des premières compositions tonales de Schoenberg et s’est intéressé aux développements modernistes, bien qu’il ait finalement suivi sa propre voie, plus tonale.
Igor Stravinsky (1882-1971)
Strauss et Stravinsky connaissaient l’œuvre de l’autre mais avaient des philosophies musicales différentes. L’admiration de Strauss pour les premières œuvres de Stravinsky, comme L’Oiseau de feu et Le Sacre du printemps, est documentée, bien que le style de Stravinsky ait évolué de façon spectaculaire dans des directions que Strauss n’a pas suivies.
Paul Hindemith (1895-1963)
Strauss et Hindemith se respectaient mutuellement, mais représentaient des générations et des approches de la composition différentes. Hindemith, plus jeune, considérait Strauss comme une figure monumentale de la musique allemande.
Contexte général :
Bien que Strauss ait été influencé par Wagner et Liszt au début de sa carrière, il est resté relativement indépendant, traçant sa propre voie. Il a davantage collaboré avec des librettistes et des dramaturges qu’avec d’autres compositeurs directement, mais sa musique s’est souvent engagée dans un dialogue avec les traditions et les innovations de ses pairs.
Compositeurs similaires
La musique de Richard Strauss fait le lien entre la fin de la période romantique et le début de la période moderniste. Elle se caractérise par une orchestration luxuriante, une profondeur émotionnelle et une intensité dramatique. Voici des compositeurs qui présentent des similitudes avec Strauss à divers égards :
Influences romantiques et post-romantiques
Gustav Mahler (1860-1911)
Strauss et Mahler ont tous deux travaillé dans l’idiome romantique tardif, mettant l’accent sur l’orchestration et l’expression dramatique. Alors que Strauss s’est concentré sur les poèmes sonores et les opéras, les symphonies de Mahler partagent la même intensité émotionnelle et la même grandeur orchestrale.
Richard Wagner (1813-1883)
Strauss a été profondément influencé par les innovations de Wagner en matière d’opéra, notamment l’utilisation de leitmotivs, la richesse harmonique et le drame à grande échelle. Les opéras de Strauss tels que Salomé et Elektra témoignent de l’influence wagnérienne.
Anton Bruckner (1824-1896)
Comme Strauss, Bruckner a créé des œuvres orchestrales massives aux textures complexes et à l’intensité spirituelle. Si Bruckner s’est orienté vers les symphonies, la grandeur et l’audace harmonique de ses œuvres font écho aux poèmes sonores de Strauss.
Franz Liszt (1811-1886)
Liszt a été le premier à utiliser le format du poème symphonique que Strauss a maîtrisé. Les deux compositeurs ont utilisé la musique pour évoquer des récits vivants et des voyages émotionnels.
Les maîtres de l’orchestre et de l’opéra
Hector Berlioz (1803-1869)
Les premières œuvres à programme de Berlioz, comme la Symphonie fantastique, partagent l’intérêt de Strauss pour la narration par la musique. L’orchestration audacieuse de Berlioz fait également écho à l’approche colorée de Strauss.
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Les poèmes sonores de Saint-Saëns, tels que Danse macabre et Le Rouet d’Omphale, présentent des similitudes avec ceux de Strauss par leur imagerie vive et leur brillance orchestrale.
Claude Debussy (1862-1918)
Bien que plus impressionnistes, Debussy et Strauss se rejoignent dans leur capacité à créer une atmosphère. Des œuvres comme Don Juan et Der Rosenkavalier de Strauss peuvent être comparées au Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy pour leurs textures luxuriantes et leurs nuances expressives.
Jean Sibelius (1865-1957)
Les poèmes sonores de Sibelius (Finlandia, Tapiola) ont une structure narrative proche de celle de Strauss. Son orchestration, bien que souvent plus austère, partage avec Strauss l’importance accordée à l’atmosphère et au développement thématique.
Contemporains du XXe siècle
Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
L’idiome luxuriant et romantique tardif de Korngold, en particulier dans ses opéras et ses musiques de film, présente des parallèles étroits avec la musique richement texturée de Strauss.
Sergei Rachmaninoff (1873-1943)
Le lyrisme et la virtuosité romantiques de Rachmaninov entrent en résonance avec la capacité de Strauss à équilibrer beauté et complexité technique dans ses œuvres orchestrales.
Zoltán Kodály (1882-1967) et Béla Bartók (1881-1945)
Bien que plus influencées par les traditions folkloriques, les œuvres tonales de ces compositeurs du début du XXe siècle partagent l’intérêt de Strauss pour les couleurs orchestrales vives et l’innovation.
Igor Stravinsky (1882-1971) (œuvres de jeunesse)
Les premiers ballets de Stravinsky, comme L’Oiseau de feu, font écho à la maîtrise de Strauss en matière d’orchestration et de dramaturgie dynamique.
Traditions allemande et austro-allemande
Hans Pfitzner (1869-1949)
Contemporain de Strauss, les œuvres de Pfitzner, en particulier son opéra Palestrina, partagent un langage harmonique et une profondeur philosophique similaires à ceux de la fin du romantisme.
Max Reger (1873-1916)
Les œuvres de Reger, densément orchestrées et chromatiques, sont similaires à celles de Strauss par leur complexité et leur poids émotionnel.
Ouvrages notables
Richard Strauss est connu pour ses opéras, ses poèmes sonores et ses œuvres orchestrales qui illustrent la fin de l’ère romantique et le début de l’ère moderniste. Vous trouverez ci-dessous une liste de ses œuvres les plus remarquables dans différents genres :
Opéras
Les opéras de Strauss comptent parmi ses contributions les plus importantes à la musique, mêlant le drame wagnérien à son style unique.
Salomé (1905)
Opéra scandaleux en un acte basé sur la pièce d’Oscar Wilde, avec la tristement célèbre danse des sept voiles et une scène finale intense.
Elektra (1909)
Un opéra en un acte d’une extrême intensité émotionnelle, connu pour ses dissonances et sa grande orchestration.
Le Chevalier à la rose (1911)
Un opéra comique avec des valses luxuriantes d’inspiration viennoise et une exploration douce-amère de l’amour et du temps.
Ariadne auf Naxos (1912 ; révisé en 1916)
Un mélange unique de comédie et de tragédie, combinant l’opera buffa et l’opera seria.
Die Frau ohne Schatten (1919)
Un opéra dense et riche en symboles, souvent considéré comme l’une des œuvres les plus ambitieuses de Strauss.
Arabella (1933)
Un opéra romantique au style élégant et lyrique, souvent comparé à Der Rosenkavalier.
Capriccio (1942)
Le dernier opéra de Strauss, une exploration philosophique de la relation entre les mots et la musique.
Poèmes sonores
Les poèmes sonores de Strauss sont des chefs-d’œuvre de la musique orchestrale programmatique, qui dépeignent de manière vivante des histoires, des personnages et des idées.
Don Juan (1888)
Une représentation virtuose et énergique de l’amant légendaire.
Tod und Verklärung (Mort et transfiguration) (1889)
Une œuvre profondément émouvante qui explore le voyage d’un mourant vers l’au-delà.
Till Eulenspiegels lustige Streiche (Les joyeuses farces de Till Eulenspiegel) (1895)
Une représentation humoristique et malicieuse des aventures du héros folklorique Till Eulenspiegel.
Also sprach Zarathustra (1896)
Inspiré de l’œuvre philosophique de Friedrich Nietzsche, célèbre pour son ouverture emblématique (Sunrise).
Don Quichotte (1897)
Poème symphonique mettant en scène un violoncelle solo (Don Quichotte) et un alto (Sancho Panza), décrivant des épisodes du roman de Cervantès.
Ein Heldenleben (La vie d’un héros) (1898)
Un poème autobiographique célébrant la vie et les triomphes d’un héros (Strauss lui-même).
Symphonia Domestica (1903)
Une représentation musicale de la vie familiale de Strauss.
Eine Alpensinfonie (Une symphonie alpine) (1915)
Un grand poème sonore décrivant une journée d’escalade dans les Alpes.
Œuvres orchestrales et chorales
Metamorphosen (1945)
Une œuvre pour 23 cordes solistes, une réflexion sur la destruction de la culture allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
Four Last Songs (1948)
Un ensemble de chansons orchestrales pour soprano et orchestre, parmi les œuvres les plus poignantes et les plus belles de Strauss.
Concerto pour cor no 1 en mi bémol majeur (1882-1883)
Une œuvre jeune et lyrique qui met en évidence le lien de Strauss avec le cor (son père était corniste).
Concerto pour cor no 2 en mi bémol majeur (1942)
Œuvre de maturité reflétant le style tardif de Strauss.
Lieder (chansons)
Strauss a composé de nombreuses chansons, souvent accompagnées d’un riche orchestre.
Zueignung (Dédicace), opus 10 no 1 (1885)
Une chanson de jeunesse très appréciée qui met en valeur le talent mélodique de Strauss.
Morgen ! (Demain !), opus 27 no 4 (1894)
Une chanson radieuse et tendre, souvent interprétée avec un violon obligé.
Cäcilie (Cecilia), opus 27 no 2 (1894)
Une expression passionnée de l’amour.
Vier letzte Lieder (Quatre derniers chants) (1948)
Le dernier chef-d’œuvre de Strauss, une réflexion sur la vie et la mort d’une profonde beauté.
Ballets et autres œuvres
Josephs-Legende (La légende de Joseph) (1914)
Ballet inspiré de l’histoire biblique de Joseph.
Le Bourgeois gentilhomme Suite (1917)
Suite orchestrale légère inspirée de la pièce de Molière.
Aussi sprach Zarathustra, Op. 30
Structure et mouvements
L’œuvre est divisée en neuf sections, jouées sans pause. Ces sections sont introduites dans la partition par des titres correspondant à des thèmes du livre de Nietzsche. Malgré l’inspiration philosophique, Strauss a voulu que l’œuvre soit plus évocatrice que programmatique.
Introduction : « Lever de soleil »
La célèbre fanfare d’ouverture, avec un do soutenu joué à l’orgue, aux cuivres et aux timbales, représente le soleil levant. Elle symbolise l’éveil de la conscience et la grandeur de la nature.
Cette section est devenue emblématique après avoir été utilisée dans le film 2001 : l’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick.
« Of the Backworldsmen » (Von den Hinterweltlern) (Des hommes de l’arrière-monde)
Une section sombre et méditative, qui reflète peut-être la critique de Nietzsche à l’égard des croyances métaphysiques et des aspirations à l’autre monde.
« De la grande nostalgie » (Von der großen Sehnsucht)
Musique expressive et nostalgique, symbolisant les désirs humains et la quête de sens.
« Des joies et des passions » (Von den Freuden und Leidenschaften)
Musique passionnée et orageuse, décrivant le tumulte des émotions.
« Le chant de la tombe » (Das Grablied)
Une section plus calme et réfléchie, représentant les thèmes de la mortalité et du caractère éphémère de la vie.
« De la science et de l’apprentissage » (Von der Wissenschaft)
Une fugue commence dans cette section, utilisant l’interprétation de Strauss de la recherche scientifique de la vérité, employant un style rigide et intellectuel.
« Le convalescent » (Der Genesende)
Un retour triomphal aux thèmes précédents, suggérant la guérison et la transformation.
« Le chant de la danse (Das Tanzlied)
Avec un violon solo et un personnage enjoué et plein de vie, il symbolise la célébration de la vie et des joies terrestres.
« Le chant du vagabond nocturne (Nachtwandlerlied)
Une fin calme et mystérieuse, qui s’estompe dans l’ambiguïté. La relation harmonique C-G non résolue entre les tonalités de do majeur et de si majeur suggère la nature éternelle et cyclique de l’existence.
L’orchestration
L’orchestration de Strauss pour Also sprach Zarathustra est massive, conçue pour créer des textures vives et des contrastes dramatiques. L’orchestre complet comprend
des cordes : Une grande section de cordes, avec des parties divisées pour plus de richesse.
Bois : Piccolo, flûtes, hautbois, cor anglais, clarinettes, clarinette basse, bassons, contrebasson.
Cuivres : cors, trompettes, trombones et tuba.
Percussions : Timbales, grosse caisse, caisse claire, cymbales, triangle, glockenspiel et grand orgue.
Autres instruments : Harpes, orgue et tuba contrebasse en option.
Importance
Innovations musicales : L’œuvre démontre la maîtrise de Strauss en matière d’orchestration, sa capacité à évoquer des idées philosophiques profondes par le biais de la musique et son utilisation audacieuse de l’ambiguïté tonale (par exemple, la fin irrésolue).
Impact culturel : La fanfare d’ouverture (Sunrise) est devenue une icône de la culture populaire, surtout après son utilisation dans 2001 : l’Odyssée de l’espace.
Résonance philosophique : Bien qu’elle ne soit pas une représentation stricte des idées de Nietzsche, l’œuvre aborde les thèmes de l’effort humain, de la grandeur de la nature et de la contemplation existentielle.
Eine Alpensinfonie, Op. 64
« Eine Alpensinfonie (Symphonie alpine), opus 64, est l’une des œuvres orchestrales les plus vastes et les plus vivement programmatiques de Richard Strauss. Achevée en 1915, il s’agit d’un poème sonore à grande échelle décrivant un voyage d’une journée dans les Alpes, rempli de paysages dramatiques, de conditions météorologiques changeantes et de réflexions humaines.
Contexte
L’inspiration : Strauss s’est inspiré de ses propres expériences d’escalade des montagnes près de sa maison en Bavière, ainsi que de son admiration pour la nature. Il a également évoqué une expérience vécue dans sa petite enfance, lorsque lui et un groupe d’alpinistes ont été pris dans une tempête au cours d’une randonnée en montagne.
Sous-entendu philosophique : Strauss considérait Eine Alpensinfonie comme un rejet symbolique de la religion organisée en faveur de la célébration du pouvoir sublime de la nature, un thème influencé par les philosophies de Friedrich Nietzsche.
Création : L’œuvre a été créée le 28 octobre 1915 à Berlin, sous la direction de Strauss lui-même.
Structure du programme
La symphonie est continue et dure environ 50 minutes, mais Strauss l’a divisée en 22 sections distinctes. Ces sections forment un voyage musical saisissant, de la base de la montagne à son sommet, puis à sa descente.
Nuit (Nacht)
Commence par une atmosphère sombre et mystérieuse, plantant le décor avant l’aube.
Lever de soleil (Sonnenaufgang)
Une représentation triomphante et rayonnante du soleil levant, avec des cuivres grandioses et des cordes chatoyantes.
L’ascension (Der Anstieg)
Décrit le début de l’ascension avec des motifs énergiques et ascendants.
L’entrée dans la forêt (Eintritt in den Wald)
Évoque l’ambiance paisible et mystérieuse des bois.
Promenade au bord du ruisseau (Wandern neben dem Bach)
Des mélodies douces et fluides évoquent la tranquillité d’un ruisseau de montagne.
À la chute d’eau (Am Wasserfall)
Une orchestration pétillante crée l’image d’une cascade d’eau.
Apparition (Erscheinung)
Suggère un moment d’émerveillement ou de mystère dans la nature.
Sur les prés fleuris (Auf blumigen Wiesen)
Section pastorale et idyllique évoquant un champ de fleurs sauvages.
Sur l’alpage (Auf der Alm)
Ce morceau comporte des cloches de vaches, ce qui lui confère une saveur alpine authentique.
Perdu dans les fourrés (Im Dickicht verloren)
Une musique tendue et dissonante capture le sentiment d’être momentanément perdu.
Sur le glacier (Auf dem Gletscher)
Les textures froides et tranchantes de l’orchestre évoquent la grandeur glacée d’un glacier.
Moments dangereux (Gefahrvolle Augenblicke)
La musique dramatique et turbulente dépeint un défi climatique pendant l’ascension.
Au sommet (Auf dem Gipfel)
Majestueuse et triomphante, cette section célèbre l’atteinte du sommet de la montagne avec une grandeur panoramique.
Vision (Vision)
Réflexion et spiritualité, suggérant un moment de contemplation existentielle.
La descente (Der Abstieg)
L’ambiance change alors que le voyage commence son retour, avec des gestes musicaux descendants.
L’entrée dans la forêt (Eintritt in den Wald)
Reprise des thèmes forestiers précédents, teintés de nostalgie.
Au bord du ruisseau (Wandern neben dem Bach)
Reprend le thème du ruisseau qui coule, cette fois-ci de façon plus calme et plus feutrée.
À la cascade (Am Wasserfall)
Un bref souvenir de la chute d’eau étincelante.
Dans la prairie (Auf der Wiese)
L’atmosphère pastorale revient alors que le voyageur approche de la fin de son périple.
Coucher de soleil (Sonnenuntergang)
Une section réfléchie et douce-amère qui marque la fin de la journée.
Nuit (Nacht)
L’œuvre se termine comme elle a commencé, l’obscurité enveloppant la scène. Des tonalités dissonantes et mystérieuses se fondent dans le silence.
Calme (Ausklang)
Un épilogue tranquille, qui se dissout dans l’immobilité.
L’orchestration
Strauss fait appel à un énorme orchestre pour rendre la grandeur du paysage alpin :
Cordes : Grandes sections avec parties divisées.
Bois : Piccolo, flûtes, hautbois, cor anglais, clarinettes, clarinette basse, bassons, contrebasson.
Cuivres : Une section massive avec des cors, des tubas Wagner, des trompettes, des trombones, des tubas basses.
Percussions : Timbales, grosse caisse, caisse claire, cymbales, triangle, glockenspiel, machine à vent, machine à tonnerre.
Instruments spéciaux : Orgue, cloches de vache et célesta.
Instruments hors scène : Des cuivres et des percussions supplémentaires sont utilisés pour les effets spatiaux.
Thèmes et style
La nature comme héroïne : contrairement aux premiers poèmes sonores de Strauss, qui tournent souvent autour de personnages humains (Don Juan, Ein Heldenleben), Eine Alpensinfonie élève la nature elle-même au rang de protagoniste.
Évocation visuelle et émotionnelle : Strauss brosse un tableau saisissant du paysage alpin, mêlant sérénité pastorale, triomphe majestueux et intensité dramatique.
Éléments modernistes : Bien qu’enracinée dans le romantisme, l’œuvre préfigure le style tardif de Strauss par son utilisation de la dissonance, de textures orchestrales massives et d’innovations structurelles.
Importance
Paysage musical : Eine Alpensinfonie est considérée comme l’une des plus grandes réussites de Strauss dans le domaine de la musique à programme, illustrant sa capacité inégalée à raconter une histoire par le biais de l’orchestration.
Philosophie personnelle : L’œuvre reflète la vision humaniste du monde de Strauss et son profond attachement à la nature, ce qui en fait le pendant philosophique de ses premiers poèmes sonores.
Impact culturel : Bien qu’elle ne soit pas aussi largement reconnue que Also sprach Zarathustra, Eine Alpensinfonie reste l’une des œuvres préférées des orchestres et du public en raison de sa portée épique et de sa qualité cinématographique.
(Cet article est généré par ChatGPT. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)