Mémoires sur Glenn Gould, ses interprétations et enregistrements

Présentation

Glenn Gould (1932-1982) était un pianiste canadien surtout connu pour ses interprétations très personnelles de la musique classique, en particulier des œuvres de J.S. Bach. Il a acquis une renommée internationale avec son enregistrement des Variations Goldberg de Bach en 1955, qui mettait en valeur sa clarté, sa précision exceptionnelles et son approche unique du phrasé et du tempo. Gould était connu pour ses excentricités, notamment le fait de chanter tout en jouant, d’éviter les concerts après 1964 et de privilégier l’enregistrement en studio comme moyen d’atteindre la perfection artistique.

Son répertoire s’étendait au-delà de Bach pour inclure Beethoven, Mozart, Brahms et des compositeurs du XXe siècle comme Schoenberg et Hindemith. Gould était également un critique virulent de la culture traditionnelle des concerts et avait des opinions bien arrêtées sur l’interprétation musicale, réinventant souvent les œuvres de manière non conventionnelle. Son enregistrement ultérieur des Variations Goldberg en 1981, très différent de sa version de 1955, reste l’un des enregistrements classiques les plus célèbres de tous les temps.

Au-delà du piano, Gould était écrivain, animateur et compositeur, produisant des documentaires radiophoniques perspicaces et des essais sur la musique et la philosophie. Son héritage perdure en tant que l’un des musiciens les plus distinctifs et les plus controversés du XXe siècle.

Histoire

L’histoire de Glenn Gould est celle d’un génie, d’un excentrique et d’un artiste à l’individualité inébranlable. Né à Toronto en 1932, il fut un prodige de la musique dès son plus jeune âge, faisant preuve d’une capacité extraordinaire à lire la musique avant même de savoir lire les mots. Sa mère, qui avait elle-même espéré devenir pianiste professionnelle, guida ses premières années de formation. À l’âge de dix ans, il avait été admis au Conservatoire royal de musique, où il étudia avec Alberto Guerrero, un professeur qui contribua à façonner la technique peu orthodoxe de Gould, qui est aujourd’hui célèbre.

Dès le début, Gould était différent. Il s’asseyait au piano de manière inhabituelle, ses doigts quittant à peine les touches alors qu’il jouait avec une précision et une clarté remarquables. Ses premières grandes performances au début des années 1950 le distinguent rapidement, mais c’est en 1955, à tout juste 22 ans, qu’il accède à la renommée internationale avec son enregistrement révolutionnaire des Variations Goldberg de Bach. L’album stupéfie les auditeurs par sa clarté et sa rapidité, remettant en question les idées reçues sur la façon dont Bach devrait être joué. C’est un début éblouissant, et Columbia Records lui signe immédiatement un contrat d’exclusivité.

Sa renommée grandit rapidement et sa carrière de concertiste prospéra. Pourtant, en 1964, Gould était devenu désabusé par les performances en direct. Il méprisait l’imprévisibilité des concerts, les attentes du public et ce qu’il considérait comme les limites de l’interprétation en temps réel. Au sommet de sa carrière, il prit une décision radicale : il ne se produirait plus jamais en direct. Au lieu de cela, il se retira dans le studio d’enregistrement, où il pouvait construire des performances avec un contrôle méticuleux.

À partir de ce moment, Gould devint non seulement un pianiste, mais aussi un penseur, un écrivain et un communicateur. Il produisit des documentaires radiophoniques profondément philosophiques, expérimentant souvent avec des voix superposées et des structures non conventionnelles. Il écrivit des essais sur la musique, soutenant que la technologie d’enregistrement remplacerait entièrement les performances en direct. Ses interprétations devinrent plus audacieuses : il ralentit, accéléra et remodela des morceaux pour les adapter à sa vision unique, faisant souvent abstraction des pratiques d’interprétation traditionnelles.

En 1981, Gould est revenu aux Variations Goldberg, les enregistrant une fois de plus, avec une approche plus lente et plus introspective. C’était son adieu au piano, même s’il ne le savait pas à l’époque. Un an plus tard, à tout juste 50 ans, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral et est décédé, laissant derrière lui un héritage d’enregistrements, d’écrits et d’idées qui continuent de fasciner et de provoquer les musiciens et les auditeurs.

Gould n’était pas seulement un pianiste ; c’était un philosophe de la musique, quelqu’un qui a redéfini ce que signifiait interpréter une pièce. Son héritage perdure, non seulement dans ses enregistrements, mais aussi dans la façon dont il a remis en question la nature même de l’interprétation.

Chronologie

Jeunesse et éducation (1932-1952)

1932 (25 septembre) : Né à Toronto, au Canada, sous le nom de Glenn Herbert Gold (changé plus tard en Gould).
1935 : Commence à jouer du piano à l’âge de trois ans, faisant preuve d’un talent remarquable.
1940 : Entre au Conservatoire royal de musique de Toronto, où il étudie avec Alberto Guerrero.
1944 : Obtient le diplôme d’associé du conservatoire à l’âge de 12 ans, le plus jeune à le faire.
1945 : Il donne son premier concert public, jouant le Quatrième concerto pour piano de Beethoven avec l’Orchestre symphonique de Toronto.

Début de carrière et ascension vers la gloire (1952-1955)

1952 : Il fait ses débuts professionnels en tant que pianiste soliste à Toronto.
1955 : Il se rend à New York et enregistre les Variations Goldberg de Bach pour Columbia Records, un album qui lui apporte une renommée internationale.

Carrière de concertiste et excentricités grandissantes (1956-1964)

1956 : Il effectue des tournées en Europe et se produit avec de grands orchestres, notamment à Moscou et à Leningrad, devenant ainsi l’un des premiers musiciens nord-américains à se produire en Union soviétique pendant la guerre froide.
1957-1963 : Il se forge une réputation de pianiste parmi les plus brillants et les plus anticonformistes de son époque, en interprétant des œuvres de Bach, Beethoven, Schoenberg et d’autres compositeurs.
1964 (10 avril) : Il donne son dernier concert public à Los Angeles, où il interprète la Sonate pour piano n° 30 de Beethoven et d’autres œuvres. Il annonce qu’il se retire des concerts en direct, estimant que l’avenir de la musique réside dans le studio d’enregistrement.

Années studio d’enregistrement et carrière multimédia (1965-1981)

1965-1982 : Se concentre entièrement sur les enregistrements en studio, explorant les techniques et les interprétations expérimentales.
1967 : Produit The Idea of North, un documentaire radio innovant utilisant des voix qui se chevauchent, marquant son intérêt pour le collage sonore.
Années 1970 : Il écrit des essais, produit des émissions de radio et de télévision et enregistre beaucoup. Ses interprétations deviennent de plus en plus radicales, remettant souvent en question les pratiques traditionnelles d’interprétation.
1981 : Il enregistre pour la deuxième fois les Variations Goldberg, une interprétation plus lente et plus introspective que sa version de 1955.

Dernière année et décès (1982)

1982 (27 septembre) : Il est victime d’un accident vasculaire cérébral deux jours seulement après son 50e anniversaire.
1982 (4 octobre) : Il décède à Toronto, laissant derrière lui une œuvre vaste et influente.

Gould reste l’un des musiciens les plus marquants et les plus stimulants du XXe siècle, et ses enregistrements continuent d’inspirer les pianistes et les auditeurs du monde entier.

Caractéristiques des performances

Le jeu de Glenn Gould ne ressemblait à celui d’aucun autre pianiste. Son approche de l’interprétation, sa technique et sa philosophie de la performance le distinguaient des pianistes de concert traditionnels. Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

1. Une technique pianistique unique

Jeu aux doigts plats : Gould utilisait une technique très personnelle, en gardant ses doigts près des touches et en utilisant un minimum de poids du bras. Cela contribuait à sa clarté et à sa précision extraordinaires.
Position assise basse : Il s’asseyait très bas au piano, ce qui lui permettait de mieux contrôler l’articulation et le son. Il était connu pour utiliser une petite chaise abîmée que son père avait modifiée, plutôt qu’un banc de piano standard.

2. Interprétations caractéristiques

Articulation rapide et précise : Nombre de ses interprétations, en particulier ses premiers enregistrements de Bach, étaient connues pour leur exécution rapide mais incroyablement claire.
Choix inhabituels de phrasés et de tempos : Gould ignorait souvent les indications expressives traditionnelles, choisissant des tempos et des phrasés qui reflétaient sa propre vision d’une pièce plutôt que les pratiques d’interprétation historiques.
Accent mis sur le contrepoint : Son jeu mettait en valeur des voix intérieures complexes, rendant les textures complexes plus transparentes, en particulier dans les œuvres de Bach.

3. Évitement du romantisme traditionnel

Toucher détaché, non legato : contrairement à de nombreux pianistes qui utilisaient la pédale de sustain pour obtenir un son riche, Gould préférait une articulation détachée qui évitait l’utilisation excessive de la pédale.
Approche objective : il rejetait le rubato expressif et l’émotivité exacerbée des interprétations romantiques, privilégiant la clarté intellectuelle à la sentimentalité.

4. Vocalisation et maniérismes physiques

Chant : Gould était connu pour fredonner de manière audible tout en jouant, ce qui est devenu une caractéristique de ses enregistrements.
Mouvements physiques excentriques : il se balançait souvent ou se penchait près du clavier, complètement absorbé par la musique.

Contributions à la pratique de l’interprétation et à l’interprétation musicale

1. Redéfinir Bach au piano

Gould est largement reconnu pour avoir révolutionné l’interprétation de la musique pour clavier de Jean-Sébastien Bach. Avant lui, Bach était souvent joué dans un style lourd et romantique avec un rubato expressif. L’approche de Gould – légère, nette et très articulée – a contribué à rétablir Bach comme figure centrale du répertoire pour piano et a influencé des générations de pianistes.

2. Pionnier du studio d’enregistrement en tant que moyen artistique

Gould considérait l’enregistrement non pas comme une simple documentation d’une performance, mais comme une opportunité de créer une déclaration artistique définitive.
Il utilisait le montage et les prises multiples pour construire des interprétations « idéales », qu’il considérait supérieures à l’imprévisibilité des performances en direct.
Son point de vue selon lequel la musique enregistrée dépasserait les concerts en direct en importance préfigurait la consommation moderne de musique numérique.

3. Innovations dans la radiodiffusion et les médias

Gould a créé des documentaires radiophoniques, tels que The Idea of North, qui expérimentaient le chevauchement des voix et le collage sonore.
Il a exploré les formats multimédias, écrivant et parlant de la musique d’une manière intellectuelle et philosophique.

4. Remettre en question le rôle de l’interprète

En se retirant des concerts publics à l’âge de 31 ans, Gould a remis en question la nécessité des représentations publiques, prônant une approche plus réfléchie et plus contrôlée de la création musicale.
Ses choix d’interprétation extrêmes, tels que ses changements de tempo radicaux dans Beethoven et sa déconstruction des œuvres de Mozart, ont suscité des débats sur la liberté artistique par rapport à l’intention du compositeur.

Héritage

L’influence de Gould s’étend au-delà de la musique classique, façonnant les approches modernes de l’interprétation, de l’enregistrement et de la philosophie musicale. Ses interprétations restent parmi les plus marquantes de l’histoire du piano, et sa croyance dans le rôle de la technologie dans la création musicale continue de résonner à l’ère numérique.

Piano et instruments

Glenn Gould jouait principalement sur un piano à queue de concert Steinway & Sons modèle D, mais il était particulièrement célèbre pour sa préférence pour un piano spécifique :

Steinway CD 318

C’était son piano préféré, un piano à queue de concert Steinway modèle D, qu’il utilisait beaucoup pour ses enregistrements et ses concerts.
Il le préférait pour son toucher et son son uniques, qui convenaient selon lui à son style de jeu.
Malheureusement, il a été endommagé lors d’un transport en 1971, ce qui l’a dévasté.
Avant le CD 318, il a également joué sur d’autres pianos, dont un Steinway CD 174 au début de sa carrière.

Autres instruments

Bien que mieux connu comme pianiste, Gould s’est également intéressé et a joué :

de l’orgue (il a enregistré L’Art de la fugue de Bach à l’orgue)
du clavecin (il a parfois expérimenté avec)
des synthétiseurs (il s’est intéressé à la musique électronique plus tard dans sa vie)

Relations

Glenn Gould a entretenu de nombreuses relations importantes, directes et indirectes, avec des compositeurs, des musiciens, des orchestres et des non-musiciens. Voici un aperçu de certaines de ses relations les plus notables :

1. Compositeurs (directs et indirects)

Johann Sebastian Bach – La relation la plus emblématique de Gould était avec Bach, dont il interprétait les œuvres de manière très individualiste, à commencer par son enregistrement révolutionnaire des Variations Goldberg en 1955.
Arnold Schoenberg – Il admirait la musique de Schoenberg et a enregistré certaines de ses œuvres, dont les Pièces pour piano, op. 11.
Paul Hindemith – Gould était un fervent défenseur de la musique pour piano de Hindemith et en a enregistré une partie.
Richard Strauss – Bien que surtout connu pour son répertoire baroque et du XXe siècle, Gould a défendu les dernières œuvres pour piano de Strauss.
Jean Sibelius – Il respectait profondément Sibelius et a réalisé un documentaire radio sur lui.

2. Pianistes

Vladimir Horowitz – Ils se sont rencontrés et auraient eu une admiration mutuelle, bien que Gould ne se soit jamais intéressé au style romantique de bravoure qu’incarnait Horowitz.
Rosalyn Tureck – Gould a ouvertement reconnu qu’elle avait influencé son approche de Bach.
Artur Schnabel – Il appréciait l’approche intellectuelle de la musique de Schnabel, mais ne partageait pas son style d’interprétation.
Leonard Bernstein – Leur collaboration est célèbre, mais Bernstein a publiquement pris ses distances avec l’interprétation de Gould du Concerto pour piano n° 1 de Brahms en 1962, la qualifiant de non conventionnelle.

3. Chefs d’orchestre et orchestres

Leopold Stokowski – A dirigé Gould dans un enregistrement de 1966 du Concerto pour piano n° 5 de Beethoven.
Herbert von Karajan – Ils ont travaillé ensemble sur un enregistrement de concerto pour clavier de Bach.
Orchestre symphonique de Toronto – A joué avec eux, en particulier au début de sa carrière.
Orchestre symphonique de Columbia – A souvent enregistré avec eux, en particulier dans ses enregistrements de concertos de Bach.

4. Non-musiciens

Bruno Monsaingeon – Un cinéaste qui a beaucoup filmé Gould et réalisé des interviews et des documentaires sur lui.
Marshall McLuhan – Le théoricien des médias et Gould ont partagé des idées sur la communication et la technologie.

Enregistrement des Variations Goldberg en 1955

Enregistrement des Variations Goldberg de Glenn Gould en 1955

Date d’enregistrement : 10, 14 et 16 juin 1955
Studio : Columbia 30th Street Studio, New York
Label : Columbia Masterworks (aujourd’hui Sony Classical)
Piano utilisé : Steinway modèle CD 174

Pourquoi est-il légendaire ?

Une vitesse et une clarté sans précédent

Les tempos de Gould étaient radicalement rapides, certaines variations étant enregistrées à une vitesse vertigineuse.
Il maintenait une articulation incroyable, rendant chaque note distincte.

Interprétation unique

L’approche de Gould était très contrapuntique, mettant l’accent sur des voix indépendantes plutôt que sur un phrasé traditionnel.
Il jouait avec très peu de pédale, rendant son articulation nette et précise.
Il a pris certaines variations à des tempos inattendus, rompant avec les interprétations passées.

Succès critique instantané

L’enregistrement a connu un succès immédiat, propulsant Gould vers une renommée internationale.
Beaucoup la considéraient comme une interprétation révolutionnaire de Bach.

Son fredonnement vocal emblématique

Gould avait l’habitude de fredonner en jouant, ce qui peut être entendu tout au long de l’enregistrement.

Comparaison avec son enregistrement de 1981

1955 : Rapide, virtuose, énergique, jeune.
1981 : Plus lent, plus introspectif, philosophique, enregistré peu avant sa mort.

Enregistrement des Variations Goldberg en 1981

L’enregistrement des Variations Goldberg de J.S. Bach par Glenn Gould en 1981 est l’un des enregistrements de piano les plus profonds et les plus vénérés de l’histoire. Il contraste profondément avec son premier enregistrement de 1955, montrant comment l’interprétation de Gould a évolué au fil des ans.

Détails de l’enregistrement

Dates d’enregistrement : avril-mai 1981
Lieu : Eaton Auditorium, Toronto, Canada
Label : CBS Masterworks (aujourd’hui Sony Classical)
Piano utilisé : Steinway CD 318 (piano personnel de Gould)

Principales caractéristiques de l’enregistrement de 1981

Beaucoup plus lent et plus méditatif

Comparée à l’enregistrement de 1955, cette version est considérablement plus lente, en particulier dans l’Aria et certaines variations.
Gould prend presque deux fois plus de temps pour terminer la pièce, environ 51 minutes, contre 38 minutes pour la version de 1955.

Plus expressif, avec une plus grande attention à la structure

Le phrasé est plus délibéré, mettant l’accent sur la profondeur émotionnelle et la structure de chaque variation.
Son interprétation est moins spectaculaire et virtuose, et plus introspective et raffinée.

Enregistré de manière unique

Au lieu d’un son de piano à queue de concert standard, Gould et les ingénieurs ont travaillé pour obtenir un son plus intime, capté de près, donnant presque l’impression d’une performance privée.
Le son est plus chaud et plus rond, contrairement à l’enregistrement de 1955, plus brillant et plus percutant.

Son dernier enregistrement en studio

Ce fut le dernier album enregistré par Gould avant sa mort en octobre 1982 à l’âge de 50 ans.
Beaucoup le considèrent comme son adieu musical, marqué par une profonde réflexion et une grande maturité.

Comparaison avec la version de 1955

Héritage de l’enregistrement de 1981

Beaucoup le considèrent comme l’un des plus grands enregistrements de tous les temps, non seulement de Bach, mais de toute l’histoire de la musique classique.
Il met en valeur l’évolution de Gould tout au long de sa carrière d’artiste, d’un virtuose éblouissant en 1955 à un interprète contemplatif et philosophique en 1981.
Sa mort peu après sa sortie n’a fait qu’ajouter à son statut mythique.

Répertoire célèbre et grands enregistrements Répertoire de piano solo

Glenn Gould avait une approche unique et très personnelle du piano, et son répertoire de piano solo était centré sur Bach, les premiers compositeurs polyphoniques et les modernistes du XXe siècle, tout en évitant largement les compositeurs romantiques comme Chopin et Liszt. Voici quelques-uns de ses choix de répertoire solo les plus célèbres et ses grands enregistrements,

1. J.S. Bach

Gould était l’un des plus grands interprètes de Bach de tous les temps, apportant une approche claire et contrapuntique avec une articulation nette et une utilisation minimale de la pédale.

Le Clavier bien tempéré, Livres 1 et 2 (1962, 1966-1967)

Un enregistrement marquant qui met en valeur son approche intellectuelle de Bach.
Jouées avec une clarté incroyable, certaines fugues sont inhabituellement rapides.
Partitas n° 1 à 6 (1956-1963)

L’un de ses enregistrements les plus raffinés de Bach.
La Partita n° 2 en do mineur est particulièrement célèbre.
Suites françaises et anglaises (1971, 1973)

Très articulées, avec de grands contrastes dynamiques.
Bach : L’Art de la fugue (1980, mélange orgue et piano)

Chef-d’œuvre inachevé ; Gould l’a enregistré à la fois au piano et à l’orgue.
Bach : Toccatas (1963)

Interprétations brillantes et vivantes des sept toccatas pour clavier de Bach.

2. Ludwig van Beethoven

Bien qu’il n’aimait pas les dernières œuvres de Beethoven, Gould a réalisé des enregistrements fascinants :

Sonate pour piano n° 30 en mi majeur, op. 109 (1956, 1981)

Sa version de 1981 est plus lente, plus introspective, tandis que celle de 1956 est plus énergique.

Sonate pour piano n° 31 en la bémol majeur, op. 110 (1967, 1982)

La fugue finale de l’op. 110 est jouée avec une clarté de contrepoint remarquable.

Sonate pour piano n° 32 en do mineur, op. 111 (1967, 1982)

L’ariette de l’enregistrement de 1982 est transcendante, mettant l’accent sur la structure plutôt que sur l’émotion.

3. Wolfgang Amadeus Mozart

Gould n’aimait pas Mozart, comme chacun sait, le qualifiant de « mauvais compositeur mort trop tard plutôt que trop tôt » – mais ses enregistrements de Mozart restent fascinants.

Sonates pour piano K. 330, K. 331, K. 333 (1965-1966)

Son approche très idiosyncrasique comprend des tempos rapides et une articulation détachée.
Certains critiques l’adorent, d’autres la trouvent presque une parodie de Mozart.

4. Jean Sibelius

Gould avait un profond respect pour la musique pour piano de Sibelius, qui est moins souvent jouée.

Piano Pieces, Opp. 5, 40, 41 (1976)

Gould a défendu ces œuvres peu connues.
La Sonatine n° 1 de l’Op. 41 est l’un de ses plus beaux enregistrements.

5. Arnold Schoenberg

Gould était un défenseur de la musique dodécaphonique et du style moderniste de Schoenberg.

Piano Pieces, Opp. 11, 19, 23, 25 (1964)

Une clarté et une précision incroyables dans des œuvres atonales.
Son interprétation de l’Op. 11 reste l’une des meilleures.

6. Paul Hindemith

Sonates n° 1 à 3 (1967, 1973)

Le style contrapuntique de Hindemith convenait parfaitement à Gould.
La Sonate n° 3 était l’une des préférées de Gould.

7. Richard Strauss

Sonate pour piano en si mineur, op. 5 (1960)

Un enregistrement romantique rare dans la discographie de Gould.

Enregistrements non standard célèbres

Berg : Sonate pour piano, op. 1 (1959) – Un enregistrement rare de l’œuvre atonale de jeunesse de Berg.
Scriabine : Sonate n° 5 (1960) – Le seul enregistrement de Scriabine par Gould, joué à un tempo inhabituellement lent.
Gibbons & Byrd (Œuvres pour clavier de la Renaissance, 1971) – Gould admirait la musique polyphonique pour clavier de la Renaissance.

Répertoire célèbre et grands enregistrements Répertoire de concertos pour piano

Glenn Gould était très sélectif quant aux concertos pour piano qu’il interprétait et enregistrait. Il s’intéressait peu aux concertos virtuoses de l’époque romantique, se concentrant plutôt sur Bach, Beethoven et les compositeurs du XXe siècle. Voici ses enregistrements de concertos les plus célèbres :

1. J.S. Bach – Concertos pour clavier

Les enregistrements des concertos de Bach de Gould comptent parmi ses plus belles interprétations. Il les a joués avec une articulation précise, une utilisation minimale de la pédale et un contrepoint clair.

Concerto n° 1 en ré mineur, BWV 1052 (1957, 1969)

La version de 1957 (avec Vladimir Golschmann) est plus rapide et plus énergique.
La version de 1969 (avec Leonard Bernstein) est plus contrôlée et lyrique.

Concerto n° 5 en fa mineur, BWV 1056 (1958)

Le mouvement lent (Largo) est l’une des plus belles interprétations de Bach par Gould.

Concerto pour deux claviers en do majeur, BWV 1061 (1967, avec Leonard Bernstein)

Joué sans accompagnement orchestral dans certaines sections, ce qui met en valeur la qualité de musique de chambre.

2. Ludwig van Beethoven – Concertos pour piano

Gould avait une relation difficile avec la musique de Beethoven, détestant certaines de ses œuvres tardives. Cependant, il a réalisé des enregistrements fascinants des concertos de Beethoven.

Concerto pour piano n° 1 en do majeur, op. 15 (1958, avec Vladimir Golschmann)

Gould joue avec une articulation légère et un phrasé détaché.

Concerto pour piano n° 2 en si bémol majeur, op. 19 (1958, avec Vladimir Golschmann)

Comprend les propres cadences de Gould dans le premier mouvement.

Concerto pour piano n° 3 en do mineur, op. 37 (1959, avec Leopold Stokowski)

Une collaboration fascinante avec Stokowski, avec des tempos et des phrasés audacieux.

Concerto pour piano n° 4 en sol majeur, op. 58 (1966, avec Leonard Bernstein)

Bernstein adorait ce concerto, tandis que Gould lui donnait une interprétation très introspective.

Concerto pour piano n° 5 en mi bémol majeur, op. 73 « Empereur » (1966, avec Leopold Stokowski)

L’une des interprétations les moins romantiques de Gould de cette pièce, avec une approche pointue et analytique.

3. Wolfgang Amadeus Mozart – Concertos pour piano

Gould détestait Mozart, comme chacun sait, affirmant qu’il était un mauvais compositeur qui était mort trop tard plutôt que trop tôt. Pourtant, ses enregistrements des concertos de Mozart sont d’une rapidité, d’un détachement et parfois même d’une originalité uniques.

Concerto pour piano n° 24 en do mineur, K. 491 (1966, avec Vladimir Golschmann)

Joué de manière très rapide et détachée, presque mécanique par moments.
Contient la propre cadence de Gould, qui est très peu conventionnelle.

4. Arnold Schoenberg – Concerto pour piano, op. 42 (1961, avec Robert Craft)

Un concerto dodécaphonique marquant, que Gould a joué avec une clarté étonnante.
L’une de ses œuvres modernes préférées, car il admirait profondément la musique de Schoenberg.
Dirigé par Robert Craft, une figure clé de l’interprétation musicale du XXe siècle.

5. Paul Hindemith – Musique pour piano avec orchestre (1967, avec Hindemith à la direction)

Gould était un fervent défenseur de la musique de Hindemith.
Cet enregistrement est l’une des interprétations les plus marquantes des concertos pour piano de Hindemith.

6. Anton Webern – Variations pour piano, op. 27 (arrangées pour orchestre)

Une interprétation rare où Gould joue les variations pour piano atonales et très compactes de Webern dans un arrangement orchestral.
Absences notables dans le répertoire des concertos de Gould

Gould a évité de nombreux concertos célèbres, tels que :

❌ Chopin – Il n’aimait pas la musique de Chopin.
❌ Liszt – Il trouvait les concertos de Liszt trop tape-à-l’œil.
❌ Tchaïkovski, Rachmaninov, Brahms – Il ne s’intéressait pas à ces grands concertos romantiques.

Dernières réflexions

Les enregistrements de concertos de Gould se distinguent par leur clarté, leur phrasé unique et leurs interprétations parfois controversées. Si vous cherchez ses meilleurs enregistrements de concertos, je vous recommande :

🎵 Bach – Concerto en ré mineur, BWV 1052 (1969, Bernstein)
🎵 Beethoven – Concerto pour piano n° 4 (1966, Bernstein)
🎵 Schoenberg – Concerto pour piano, op. 42 (1961, Craft)

L’incident du Concerto pour piano n° 1 de Brahms avec Bernstein

L’incident du Concerto pour piano n° 1 de Brahms entre Glenn Gould et Leonard Bernstein est l’une des controverses les plus célèbres de l’histoire de la musique classique. Il s’est déroulé le 6 avril 1962 au Carnegie Hall, avec l’Orchestre philharmonique de New York.

Que s’est-il passé ?

Avant le concert, Leonard Bernstein s’est adressé au public dans un discours sans précédent dans lequel il a publiquement pris ses distances avec l’interprétation de Gould.

Discours de Bernstein (résumé paraphrasé)

Il a reconnu qu’un chef d’orchestre et un soliste ont souvent des désaccords artistiques, mais qu’en général, ils font des compromis.
Il a déclaré que l’interprétation de Gould était si inhabituelle qu’il ressentait le besoin de préciser qu’il n’était pas d’accord avec elle.
Cependant, il respectait toujours le talent artistique de Gould et était disposé à diriger l’interprétation.
Il a demandé avec humour au public : « Qui est le patron : le soliste ou le chef d’orchestre ?
Ses derniers mots : « Alors pourquoi est-ce que je le dirige ? Parce que Glenn Gould est si fascinant que je ne peux pas résister. »
Cette mise en garde publique était sans précédent dans la musique classique. Beaucoup l’ont interprétée comme une manière polie de dire qu’il était fortement en désaccord avec Gould.

Pourquoi l’interprétation de Gould était-elle si controversée ?

Tempos radicalement lents

Gould a joué le premier mouvement extrêmement lentement, l’étirant à une longueur sans précédent.
Son timing global était beaucoup plus long que d’habitude, ce qui donnait au concerto un son plus méditatif que dramatique.

Rubato extrême et phrasé peu orthodoxe

Gould jouait avec des phrasés imprévisibles et des changements soudains de dynamique.
Sa version manquait de l’ampleur et de la grandeur romantiques traditionnellement associées à Brahms.

Détachement et approche anti-romantique

Gould jouait avec une pédale de sustain minimale, ce qui donnait au piano un son sec et analytique.
Son interprétation était axée sur la clarté structurelle plutôt que sur la charge émotionnelle.

Dynamique inhabituelle

Il jouait souvent très doucement, faisant presque disparaître le piano dans l’orchestre.

Réaction du public et de la critique

La performance a divisé le public.
Certains admiraient l’originalité de Gould, tandis que d’autres la trouvaient trop lente et excentrique.
Les critiques étaient mitigées : certains trouvaient le discours de Bernstein peu professionnel, tandis que d’autres le jugeaient nécessaire.

Conséquences

Gould n’a plus jamais joué avec un orchestre après cela.
Bernstein et Gould sont restés amis, mais ce fut leur dernière grande collaboration.
L’enregistrement du spectacle est devenu légendaire, mettant en valeur la vision unique de Gould.

Réflexions finales

Cet événement est encore aujourd’hui cité en exemple pour :
✅ La tension entre la vision artistique d’un chef d’orchestre et celle d’un soliste
✅ Comment l’interprétation peut susciter la controverse dans la musique classique
✅ Le refus de Gould de se conformer aux traditions romantiques dominantes

Autres grands concerts et enregistrements

Glenn Gould était surtout connu comme pianiste, mais il a également exploré d’autres domaines de la musique, notamment la musique de chambre, l’accompagnement vocal et la direction d’orchestre. Voici quelques-uns de ses grands enregistrements et performances en dehors du piano solo et des concertos pour piano :

1. Enregistrements de musique de chambre

Bien que Gould n’aimait pas la musique de chambre (il la trouvait créativement restrictive), il a réalisé quelques enregistrements exceptionnels, principalement avec des instrumentistes à cordes.

J.S. Bach – Sonates pour violon et clavecin (piano), BWV 1014-1019

🎻 Violoniste : Jaime Laredo
📅 Enregistré en 1975-1976
Gould joue les parties de clavecin de Bach au piano, apportant clarté et précision au contrepoint.
Son articulation est nette, avec une utilisation minimale de la pédale.
L’un de ses plus beaux enregistrements de musique de chambre.

Ludwig van Beethoven – Sonates pour violoncelle n° 2 et 5, op. 5 et 102

🎻 Violoncelliste : Leonard Rose
📅 Enregistré en 1960
Une collaboration rare de Gould avec un violoncelliste de l’époque romantique.
Son phrasé détaché et son interprétation froide contrastent avec le ton chaleureux et expressif de Rose.

2. Enregistrements d’accompagnement vocal

Gould était fasciné par la musique vocale et a réalisé quelques enregistrements remarquables en accompagnant des chanteurs.

Richard Wagner – Wesendonck Lieder
🎤 Chanteuse : Elisabeth Schwarzkopf (soprano)
📅 Enregistré en 1966
Gould et Schwarzkopf avaient des tensions artistiques : elle préférait un style romantique traditionnel, tandis qu’il jouait avec une approche plus sobre.
L’enregistrement est historiquement significatif, mais Schwarzkopf l’a critiqué par la suite.

Arnold Schoenberg – Songs, Op. 15 & Op. 25

🎤 Chanteuse : Helen Vanni (mezzo-soprano)
📅 Enregistré en 1964
Gould a défendu la musique atonale de Schoenberg, et c’est un excellent enregistrement de ses lieder en 12 tons.

3. Concerts d’orgue

Gould jouait parfois de l’orgue, bien qu’il ait admis ne pas être un organiste de formation.

J.S. Bach – L’Art de la fugue, BWV 1080 (1980, mélange orgue et piano)

Gould a enregistré certaines sections à l’orgue pour mettre en valeur différentes textures contrapuntiques.
Son approche est intellectuelle, structurée et détachée, se concentrant sur l’architecture des fugues plutôt que sur la profondeur émotionnelle.

4. Direction d’orchestre et enregistrements expérimentaux

Plus tard dans sa carrière, Gould a expérimenté les technologies d’enregistrement et s’est même essayé à la direction d’orchestre.

Wagner – Siegfried Idyll (en tant que chef d’orchestre, 1973)

Gould a dirigé cette pièce orchestrale de Wagner, en l’adaptant pour un petit ensemble.
Son interprétation est claire et précise, avec un minimum d’excès romantiques.
Il n’a jamais dirigé un orchestre complet, ce qui fait de cet enregistrement l’un de ses rares enregistrements de direction d’orchestre.

The Idea of North (1967, documentaire radiophonique)

Un documentaire parlé avec de la musique entrelacée.
Fait partie de la « Solitude Trilogy » de Gould, reflétant son intérêt pour l’isolement et les paysages nordiques.

Dernières réflexions

Les enregistrements de Gould qui ne sont ni des solos ni des concertos révèlent sa grande curiosité musicale. Si vous recherchez ses collaborations les plus fascinantes, je vous recommande :
🎻 Sonates pour violon de Bach avec Jaime Laredo (1975-1976) – La musique de chambre à son meilleur.
🎤 Chansons de Schoenberg avec Helen Vanni (1964) – Une déclaration moderniste audacieuse.
🎶 Siegfried Idyll de Wagner (1973, direction) – Un rare aperçu de Gould en tant que chef d’orchestre.

Projets télévisés et radiophoniques

Glenn Gould n’était pas seulement un pianiste, mais aussi un innovateur dans le domaine des médias, en particulier à la radio et à la télévision. Il était convaincu que la technologie d’enregistrement pouvait transformer la musique et la communication, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités artistiques. Voici un aperçu de ses projets télévisés et radiophoniques les plus importants :

🎙 Documentaires radiophoniques (« The Solitude Trilogy »)

Gould a créé une série révolutionnaire de documentaires radiophoniques pour la Canadian Broadcasting Corporation (CBC), explorant les thèmes de la solitude, de l’isolement et du Nord. Ces documentaires étaient de format expérimental, utilisant une technique qu’il appelait « radio contrapuntique » – superposant plusieurs voix comme une fugue.

1. The Idea of North (1967)

Le documentaire radiophonique le plus célèbre de Gould.
Explore les expériences des personnes vivant dans les régions éloignées du nord du Canada.
Il présente des voix qui se chevauchent, avec plusieurs locuteurs qui parlent en même temps, imitant le contrepoint musical.
Considéré comme un chef-d’œuvre de la narration radiophonique.

2. The Latecomers (1969)

Il examine la vie des pêcheurs de Terre-Neuve et leur isolement de la société moderne.
Il utilise une technique contrapuntique similaire à celle de The Idea of North.
Il montre la fascination de Gould pour la solitude et les communautés isolées.

3. The Quiet in the Land (1977)

Se concentre sur les mennonites du Manitoba, une communauté religieuse connue pour son rejet de la modernité.
Explore les thèmes de la foi, de la tradition et de l’isolement volontaire.
Le dernier volet de la trilogie de la solitude.

📺 Productions télévisées

Gould était un artiste naturel à la télévision, combinant la musique, la philosophie et l’humour de manière unique.

1. The Anatomy of Fugue (1963)

Une émission spéciale de la CBC dans laquelle Gould explique la fugue à travers Bach, Beethoven, Hindemith et Schoenberg.
Il utilise des performances en direct et des discussions pour décomposer la structure musicale.

2. Conversations with Glenn Gould (1966)

Une série d’entretiens télévisés où Gould discute de ses opinions sur la musique, l’enregistrement et la culture.
Il critique la vie des concerts, la qualifiant de « force du mal » dans la musique.

3. The Glenn Gould Variations (1974)

Un mélange de performances, d’interviews et de segments dramatiques.
Gould y joue Bach et Wagner tout en discutant de sa philosophie d’enregistrement.

4. Music in Our Time (1974)

Une émission spéciale où Gould présente et joue des compositeurs modernes, dont Schoenberg et Hindemith.
Il met en avant sa passion pour la musique du XXe siècle.

🎬 Gould en tant qu’acteur et satiriste

Gould avait un côté ludique et jouait parfois dans ses propres productions.

1. Les « auto-interviews » de Glenn Gould

Dans certaines apparitions télévisées, Gould joue plusieurs rôles, s’interviewant lui-même sous différentes personnalités.
Ses alter ego incluent un musicologue allemand, un homme politique canadien et un critique britannique.

2. Le film du bicentenaire de Beethoven (1970)

Un court-métrage humoristique dans lequel Gould se déguise en Beethoven et se moque de l’idée d’interprétations héroïques.

🔹 Réflexions finales

Le travail de Gould à la télévision et à la radio montre qu’il était bien plus qu’un pianiste : c’était un penseur, un expérimentateur et un innovateur.

Si vous souhaitez découvrir ses projets autres que le piano, je vous recommande :
🎙 The Idea of North (1967) – Sa plus grande œuvre radiophonique.
📺 The Anatomy of Fugue (1963) – Une émission spéciale télévisée brillante pour les mélomanes.
🎭 Ses auto-interviews – Un mélange de comédie et d’analyse musicale.

Activités en dehors de la musique

Glenn Gould était surtout connu comme pianiste, mais il était également profondément impliqué dans diverses activités intellectuelles et artistiques au-delà de l’interprétation musicale. Voici quelques-unes de ses activités notables :

1. Écriture et diffusion

Gould était essayiste et critique, écrivant abondamment sur la musique, la technologie, la philosophie et l’avenir de l’interprétation.
Il a contribué à des articles dans des publications telles que le New York Times et le magazine High Fidelity.
Il s’intéressait beaucoup aux médias et écrivait des scénarios pour des émissions de radio et de télévision.

2. Documentaires radiophoniques (La trilogie de la solitude)

Gould a créé des documentaires radiophoniques novateurs pour la CBC (Canadian Broadcasting Corporation).
Sa trilogie de la solitude (comprenant L’idée du Nord, Les retardataires et Le calme dans la terre) explorait les thèmes de l’isolement et de la condition humaine.
Il a développé une technique appelée « radio contrapuntique », où plusieurs voix qui se chevauchent sont montées ensemble comme un contrepoint musical.

3. Philosophie et théorie des médias

Il était fasciné par la relation entre la technologie et l’art, prédisant l’essor de la musique enregistrée par rapport aux performances en direct.
Il croyait au pouvoir de l’enregistrement en tant que moyen artistique et a théorisé le rôle des médias dans la formation de l’expérience humaine.

4. Comédie et cinéma expérimental

Il a parfois joué la comédie, notamment dans un sketch satirique intitulé The Anatomy of Fugue (1963).
Il a réalisé des films expérimentaux, dont Glenn Gould’s Toronto, une visite auto-réflexive de sa ville natale.

5. Direction d’orchestre et production

Bien qu’il soit surtout connu comme pianiste, il a expérimenté la direction d’orchestre et supervisé des projets d’enregistrement.
Il a joué un rôle de producteur dans ses derniers enregistrements, en éditant méticuleusement les performances pour réaliser sa vision artistique.

6. Plaidoyer pour la technologie dans la musique

Gould était un fervent défenseur de l’utilisation de la technologie d’enregistrement pour façonner l’interprétation musicale.
Il a anticipé l’ère numérique de la musique bien avant son arrivée et a soutenu l’idée d’une expérience d’écoute personnalisée.

7. Correspondance et débats intellectuels

Il a entretenu une vaste correspondance avec d’autres intellectuels, musiciens et écrivains.
Il a participé à des débats sur l’art, la musique et la technologie, notamment sur le rôle de l’interprétation dans la musique.

Épisodes et anecdotes

Glenn Gould était un pianiste fascinant et excentrique, surtout connu pour ses interprétations de Bach. Voici quelques épisodes et anecdotes intéressants à son sujet :
Épisodes de sa vie

Enregistrement des Variations Goldberg en 1955

À tout juste 22 ans, Gould enregistre les Variations Goldberg de Bach, qui deviendront l’un des enregistrements de piano les plus célèbres de tous les temps. Il aborde le morceau avec une rapidité et une clarté extraordinaires, redéfinissant ainsi la manière dont il est joué. En 1981, il l’enregistre à nouveau, offrant une interprétation très différente, plus lente et plus introspective.

Fredonner en jouant

Gould avait l’habitude de fredonner de manière audible tout en jouant, ce qui frustrait les ingénieurs du son. Même la technologie d’enregistrement avancée ne pouvait pas complètement éliminer son chant des pistes.

Retraite des concerts à 31 ans

En 1964, au sommet de sa carrière, Gould a renoncé aux concerts, affirmant qu’il n’aimait pas l’influence du public sur son jeu. Il s’est entièrement concentré sur les enregistrements en studio, à la radio et à la télévision.

Processus d’enregistrement obsessionnel

Gould était méticuleux en studio, enregistrant parfois plusieurs prises de quelques mesures seulement, puis assemblant les meilleures versions pour créer le morceau final.

Posture de jeu inhabituelle

Il jouait toujours sur une chaise spécialement modifiée, beaucoup plus basse qu’un banc de piano ordinaire, ce qui permettait à ses mains d’être dans un angle inhabituel. Il refusait d’utiliser tout autre siège, même lorsqu’il était usé.

Habitudes quotidiennes étranges

Gould portait des vêtements d’hiver épais, y compris des gants, même par temps chaud, pour « protéger » ses mains. Il suivait également un emploi du temps quotidien peu conventionnel, travaillant souvent toute la nuit et dormant pendant la journée.

Conduire en écoutant des enregistrements

Il adorait parcourir seul de longues distances en voiture, souvent en écoutant des enregistrements de sa propre musique tout en analysant son jeu.

La controverse Beethoven

Il avait des opinions controversées sur Beethoven, jouant souvent ses œuvres avec des tempos extrêmes et des phrasés uniques. Son interprétation du Concerto pour piano n° 5 de Beethoven était si inhabituelle que Leonard Bernstein s’en était publiquement distancié avant de diriger l’interprétation.

Anecdotes

Gould était germophobe et évitait de serrer des mains, craignant que cela affecte sa technique pianistique.

Il adorait les documentaires radiophoniques et créa des programmes expérimentaux comme The Idea of North, qui utilisait des voix qui se chevauchaient pour raconter des histoires.

Il mourut subitement à l’âge de 50 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral en 1982.

Gould ne se maria jamais et n’eut pas d’enfants, bien que la rumeur disait qu’il avait eu plusieurs amitiés et relations profondes.

(Cet article est généré par ChatGPT. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)

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