Aperçu
Kenji Miyazawa (1896-1933) était un poète et auteur de littérature pour enfants japonais originaire de la préfecture d’Iwate. Son œuvre est cependant restée largement méconnue durant sa courte vie. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des écrivains modernes les plus importants du Japon. Son œuvre se distingue par son style unique, mêlant sa profonde connaissance de l’agriculture et des sciences naturelles à ses profondes convictions religieuses.
Thèmes clés et style
La poésie de Miyazawa met souvent l’accent sur l’interdépendance de toute vie. S’appuyant sur son expérience d’agronome et sa foi dans le bouddhisme de Nichiren, il a créé une vision où l’humanité et la nature sont inextricablement liées. Il écrivait avec un sens aigu de l’observation, transformant souvent son environnement local d’Iwate – une région sujette aux catastrophes naturelles et aux mauvaises récoltes – en une utopie fantastique qu’il appelait « Ihatov ». Son style se caractérise par un « rythme de marche » et l’utilisation d’onomatopées, créant une expérience sonore vibrante pour le lecteur. Il intégrait également fréquemment des termes scientifiques et étrangers, comme l’espéranto, à ses œuvres.
Œuvres remarquables
Bien qu’il ait écrit abondamment, Miyazawa n’a auto-édité que deux livres de son vivant : le recueil de poésie Haru to Shura (Printemps et Asura) et le recueil de contes pour enfants Chumon no ooi ryoriten (Le Restaurant aux multiples ordres). Son poème le plus célèbre, « Ame ni mo Makezu » (Ne sois pas vaincu par la pluie), a été retrouvé à titre posthume dans son carnet. Ce poème, devenu un chef-d’œuvre reconnu, décrit les idéaux d’un individu compatissant et altruiste. Parmi ses autres œuvres célèbres publiées après sa mort, citons le roman fantastique Ginga tetsudo no yoru (Nuit sur le chemin de fer galactique) et le poème « Départ sur une autre route » (également connu sous le nom de « La Séparation »), écrit après la mort de sa sœur.
Histoire
Le parcours poétique de Kenji Miyazawa a débuté dès sa jeunesse, avec la forme classique japonaise du tanka, alors qu’il était encore écolier. Dès 1918, il commença également à écrire des contes pour enfants. Ses premières expériences, notamment ses études de chimie agricole et son profond attachement à la nature de sa ville natale d’Iwate, ont fortement influencé son œuvre. Sa poésie reflétait souvent ses observations scientifiques de la terre et sa profonde compassion pour les agriculteurs qui la cultivaient.
En 1924, Miyazawa auto-publia son premier et unique recueil de poésie de son vivant, Haru to Shura (Printemps et Asura). Ce livre passa largement inaperçu à l’époque. Un an plus tard, il rejoignit un cercle de revues poétiques, mais son œuvre resta largement méconnue du public. Il continua d’écrire abondamment tout au long de sa vie, explorant les thèmes de la nature, de la science et de ses croyances bouddhistes de Nichiren.
La véritable histoire de la reconnaissance de sa poésie commença après sa mort en 1933. Ses nombreux poèmes et nouvelles inédits furent découverts, dont ce qui allait devenir son œuvre la plus célèbre, le poème « Ame ni mo Makezu » (« Ne sois pas vaincu par la pluie »), retrouvé à titre posthume. Ses œuvres, imprégnées d’une sensibilité linguistique vibrante et d’une imagination débordante, commencèrent peu à peu à gagner un public fidèle. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des écrivains modernes les plus importants du Japon, ses œuvres étant largement lues et traduites, et sa poésie est perçue à la fois comme l’expression personnelle de ses idéaux et comme une exploration puissante de l’interdépendance de toute vie.
Chronologie
La vie et l’œuvre de Kenji Miyazawa peuvent être retracées à travers une série d’événements marquants. Né en 1896 à Hanamaki, dans la préfecture d’Iwate, il était le fils aîné d’un riche prêteur sur gages. Jeune homme, il étudia la chimie agricole à l’École supérieure d’agriculture et de foresterie de Morioka, dont il sortit diplômé en 1918. Il y resta deux ans comme étudiant-chercheur, se concentrant sur la pédologie.
Début de carrière et conversion religieuse
La carrière d’écrivain de Miyazawa débuta au début de la vingtaine et il commença à composer des poèmes et des contes pour enfants vers 1918. En 1921, il devint professeur dans un lycée agricole local à Hanamaki. À cette époque, sa sœur cadette, Toshi, tomba malade. Après un bref séjour à Tokyo pour s’occuper d’elle, il continua à écrire abondamment. La mort de sa sœur en 1922 fut un événement traumatisant pour lui et un thème majeur de ses œuvres ultérieures. En 1924, Miyazawa auto-publia son premier et unique recueil de poésie de son vivant, Haru to Shura (Printemps et Asura), ainsi qu’un recueil de contes pour enfants, Le Restaurant aux multiples ordres. Ces œuvres passèrent largement inaperçues à l’époque.
Dévouement aux agriculteurs et à la vie future
En 1926, Miyazawa démissionna de son poste d’enseignant pour se consacrer à l’aide aux agriculteurs démunis de sa ville natale. Il mena une vie simple, cultiva ses propres terres et fonda la Société Rasuchijin, où il donna des conférences sur les sciences et l’art agricoles aux agriculteurs locaux. Ses efforts pour améliorer leurs conditions de vie furent considérables, ce qui lui valut le surnom affectueux de « Kenji, le bodhisattva ». Cependant, son travail acharné et son dévouement eurent des conséquences néfastes sur sa santé. Il souffrit d’une pleurésie et d’une pneumonie, qui le laissèrent presque toujours alité. Il connut une brève convalescence en 1931, au cours de laquelle il accepta un emploi dans une entreprise de concassage de pierres pour améliorer la qualité des sols, mais sa maladie réapparut. Miyazawa mourut le 21 septembre 1933, à l’âge de 37 ans.
Reconnaissance posthume
La réputation littéraire de Miyazawa s’accrut après sa mort. Son frère cadet, Seiroku, organisa et préserva avec soin sa vaste collection de manuscrits. Cela conduisit à la publication en 1934 des Œuvres complètes de Kenji Miyazawa, en plusieurs volumes, qui comprenaient nombre de ses poèmes et nouvelles les plus célèbres, comme « Ame ni mo Makezu » (Ne sois pas vaincu par la pluie) et le roman fantastique « Une nuit sur le chemin de fer galactique ». Au fil du temps, son œuvre devint un élément précieux de la littérature japonaise, et il est aujourd’hui reconnu comme l’un des écrivains modernes les plus importants du pays.
Caractéristiques de la poésie
La poésie de Kenji Miyazawa se caractérise par une fusion unique de science, de spiritualité et d’un profond amour pour la nature. Contrairement à nombre de ses contemporains, il a allié son expérience d’agronome à ses profondes croyances bouddhistes de Nichiren pour créer une œuvre singulière. Ses poèmes dépeignent souvent le monde naturel, notamment les paysages de sa préfecture natale d’Iwate, avec une précision et un respect qui découlent de sa formation scientifique.
Caractéristiques principales
Interdépendance de toute vie : Un thème central est la croyance selon laquelle toutes choses – l’humanité, les animaux, les plantes, et même les roches et les étoiles – sont fondamentalement liées. Son œuvre explore souvent cette idée d’un réseau cosmique et interconnecté de l’existence.
Terminologie scientifique et étrangère : Miyazawa utilisait fréquemment des termes scientifiques comme « pléochroïsme », « asura » et « carbone » à côté de mots japonais. Il incorporait également des mots de langues étrangères, notamment l’espéranto, pour créer un vocabulaire unique et souvent complexe.
« Ihatov » : Il a créé une version fictive et utopique de sa préfecture natale, Iwate, qu’il a baptisée « Ihatov » (un mot dérivé du nom espéranto d’Iwate). Ce pays imaginaire a servi de décor à une grande partie de sa poésie et de sa prose, lui permettant d’explorer ses idéaux et sa vision d’un monde harmonieux.
Onomatopées et sons : La poésie de Miyazawa est réputée pour son sens aigu du rythme et des sons. Il a largement utilisé les onomatopées, créant une expérience sonore vivante qui rend son œuvre vivante et dynamique.
Mélange de prose et de vers : Nombre de ses poèmes brouillent les frontières entre vers libres et prose, adoptant souvent une tournure narrative. Cela confère à son œuvre une dimension conversationnelle et immédiate.
Œuvres posthumes : Bien qu’il n’ait publié qu’un seul recueil de poésie au cours de sa vie, la plupart de ses poèmes célèbres, dont « Ame ni mo Makezu » (« Ne soyez pas vaincu par la pluie »), ont été découverts et publiés après sa mort, consolidant ainsi son héritage.
Style(s), Genre(s), Thème(s) et Technique(s)
La poésie de Kenji Miyazawa est unique, tant sur le plan stylistique que thématique, et puise dans la diversité de ses centres d’intérêt et de ses expériences. Son œuvre échappe à toute classification, mais ses caractéristiques peuvent être réparties en plusieurs domaines clés.
Style et forme
La poésie de Miyazawa est écrite dans un style distinctif qui mêle divers éléments. Sa forme principale est le vers libre, qui s’éloigne des formes poétiques japonaises traditionnelles comme le tanka et le haïku. Ses vers ont souvent un rythme rythmé et utilisent de nombreuses onomatopées, ce qui les rend dynamiques et vivants. Il utilise également un vocabulaire varié, incluant des termes scientifiques (par exemple, « pléochroïsme », « asura »), des mots étrangers et même l’espéranto, qu’il considère comme une langue universelle. Cela crée une texture linguistique riche, parfois complexe. Ses poèmes prennent souvent la forme de poèmes en prose ou de poésie narrative, brouillant la frontière entre vers et récit.
Thèmes et sujets
La poésie de Miyazawa est profondément influencée par sa vie de scientifique agricole et sa dévotion au bouddhisme de Nichiren.
Nature et cosmos : Il a beaucoup écrit sur le monde naturel, des paysages de sa préfecture natale d’Iwate aux étoiles et aux planètes. Ses poèmes dépeignent souvent la nature avec une précision scientifique, mais aussi avec un sens de l’émerveillement et de la spiritualité.
Interdépendance de toute vie : Un thème central est la croyance selon laquelle tous les êtres vivants, et même la matière inorganique, sont fondamentalement connectés. Son œuvre illustre fréquemment cette idée d’un réseau cosmique et interdépendant d’existences.
Humanité et compassion : La poésie de Miyazawa exprime souvent une profonde empathie pour la souffrance d’autrui, en particulier celle des paysans pauvres avec lesquels il travaillait. Son poème le plus célèbre, « Ame ni mo Makezu » (« Ne sois pas vaincu par la pluie »), en témoigne, exposant les idéaux d’un individu compatissant et altruiste.
Spiritualité et lutte personnelle : Nombre de ses poèmes reflètent ses luttes spirituelles personnelles et son cheminement vers l’illumination. Son œuvre intègre souvent des images bouddhistes, et il considérait la poésie comme un moyen d’explorer la relation entre soi et l’univers.
Mouvements et périodes
L’œuvre de Miyazawa ne s’inscrit pas clairement dans un mouvement littéraire unique. Bien qu’il fût contemporain des modernistes japonais, son mélange unique de science, de spiritualité et d’engagement social le distingue. Sa poésie est le plus souvent associée à la fin de l’ère Taishō et au début de l’ère Shōwa (1912-1945), une période de grands changements sociaux et d’effervescence intellectuelle.
Techniques
Les techniques de Miyazawa sont d’une grande originalité. Il utilisait la synesthésie pour évoquer une expérience sensorielle intense, mêlant vue et son, et donnait souvent à ses descriptions une dimension temporelle géologique, comme si le paysage lui-même était une entité vivante et évolutive. Son recours à la personnification est également remarquable, donnant une voix aux animaux, aux plantes, et même au vent et aux rochers.
Impacts et influences
L’influence de Kenji Miyazawa sur la littérature et la culture japonaises est profonde, d’autant plus qu’il était largement méconnu de son vivant. Son influence tient à son mélange unique de science, de nature et de spiritualité, qui a trouvé un écho auprès des lecteurs bien après sa mort.
Impact littéraire et culturel
L’œuvre de Miyazawa, découverte et publiée à titre posthume, a contribué à son essor et a consolidé sa réputation comme l’un des plus grands écrivains modernes du Japon. Son influence s’est manifestée dans plusieurs domaines :
Un écologiste pionnier : Miyazawa était en avance sur son temps en insistant sur l’interdépendance de toute vie et sur l’importance de vivre en harmonie avec la nature. Ses écrits sur les effets catastrophiques de la destruction de l’environnement et sa croyance en une vision cosmique du monde ont fait de lui une figure emblématique de l’écologisme moderne.
Influence sur la fantasy et la littérature jeunesse : Ses univers imaginaires et fantastiques, comme celui de son roman Une nuit sur le chemin de fer galactique, ont eu une influence considérable sur les auteurs et créateurs japonais de fantasy. Nombre de ses histoires pour enfants, comme Gauche le violoncelliste, sont désormais des incontournables des programmes scolaires primaires japonais.
Adaptations en anime et au cinéma : Les œuvres de Miyazawa ont été largement adaptées en anime et au cinéma, faisant découvrir ses histoires aux nouvelles générations et consolidant sa place dans la culture populaire. Parmi ses adaptations notables, citons les films Une Nuit sur le Chemin de Fer Galactique et Gauche le Violoncelliste.
Symbole de compassion : La philosophie de service désintéressé de Miyazawa et son engagement à aider autrui, exprimés dans son célèbre poème « Ame ni mo Makezu » (« Ne sois pas vaincu par la pluie »), ont fait de lui un symbole de compassion et de résilience. Ce poème est devenu une source de force pour beaucoup, notamment après des tragédies nationales comme le grand tremblement de terre de l’est du Japon en 2011, qui a touché sa région natale.
Influence philosophique et intellectuelle
L’héritage intellectuel de Miyazawa est aussi important que son héritage littéraire. Ses écrits incarnent une vision sociale avant-gardiste.
Vision cosmopolite : Malgré une vie retirée, Miyazawa était un penseur cosmopolite. Il intégrait à son œuvre des concepts scientifiques, étrangers et spirituels, croyant en un ordre universel et bienveillant. Ses idéaux de bonheur collectif, exprimés dans la célèbre devise « Tant que tous ne sont pas heureux, il n’y a pas de bonheur individuel », constituent un thème majeur de son œuvre et un principe directeur pour nombre de ses lecteurs.
Croissance spirituelle et personnelle : Ses œuvres reflètent souvent son cheminement personnel et ses luttes spirituelles. Ce portrait sincère et intime du développement personnel a eu un impact durable, permettant aux lecteurs de se connecter à sa quête d’une vie pleine de sens et de service.
Relations avec les poètes
Les relations directes de Kenji Miyazawa avec d’autres poètes étaient limitées et largement unilatérales au cours de sa vie, mais son travail a plus tard gagné l’admiration de deux personnalités importantes.
Shinpei Kusano : Après que Miyazawa eut auto-publié son recueil de poésie, Haru to Shura (Printemps et Asura), en 1924, Shinpei Kusano fut très impressionné. Kusano invita plus tard Miyazawa à rejoindre le cercle de la revue de poésie Dora (« Gong »), et son intérêt contribua à faire connaître l’œuvre de Miyazawa à un cercle littéraire plus large.
Kōtarō Takamura : Takamura, éminent poète et sculpteur, était un autre admirateur de l’œuvre de Miyazawa. Avec Shinpei Kusano, il a contribué à faire connaître la poésie de Miyazawa au public après sa mort, contribuant ainsi à assurer sa réputation posthume. Takamura est reconnu comme une figure clé dans le choix des œuvres de Miyazawa destinées à être publiées à titre posthume.
Relations
Famille
Miyazawa entretenait une relation complexe mais significative avec son père, Masajirō Miyazawa, un riche prêteur sur gages. Fils aîné, Kenji était censé hériter de l’entreprise familiale. Cependant, il rejeta cette voie en raison de ses convictions religieuses et de sa profonde empathie pour les agriculteurs pauvres qui étaient les clients de la famille. Cela créa un profond conflit avec son père, mais Masajirō finit par soutenir la voie choisie par Kenji. Il lui donna les moyens financiers nécessaires pour poursuivre ses études, travailler comme agronome et vivre une vie consacrée aux agriculteurs.
Agriculteurs et étudiants
Les relations les plus importantes de Miyazawa, en dehors de sa famille, étaient celles qu’il entretenait avec les agriculteurs et les étudiants de sa ville natale. Il enseignait dans un lycée agricole local, où il enseignait des matières comme l’agronomie et la fertilité des sols. Il créa également sa propre école privée, la Société Rasuchijin, où il donnait des conférences sur les sciences et les arts agricoles aux agriculteurs locaux. Son objectif était d’améliorer leurs conditions de vie en partageant des techniques agricoles modernes et une éducation culturelle plus large, notamment la musique classique. Bien que certains agriculteurs aient été sceptiques quant à ses méthodes, son dévouement lui valut le surnom de « Kenji, le bodhisattva » pour son dévouement désintéressé.
Autres professionnels
Miyazawa entretenait également des liens avec un ingénieur d’une entreprise de concassage de roches. En 1931, pendant une brève convalescence, il travailla pour cette entreprise, dont les produits étaient destinés à améliorer la qualité des sols. Ce travail était directement lié à ses efforts constants pour aider les agriculteurs locaux.
Poètes similaires
Aucun poète n’est véritablement identique à Kenji Miyazawa, mais plusieurs partagent des caractéristiques qui les rendent comparables. Son mélange unique d’observation scientifique, de thèmes spirituels et de vers libres le distingue, mais son œuvre trouve un écho auprès d’autres poètes qui explorent également la relation entre l’humanité, la nature et le cosmos.
Poètes japonais similaires
Shinpei Kusano (1903-1988) : Contemporain de Miyazawa, Kusano était lui-même un poète important et un admirateur de son œuvre. À l’instar de Miyazawa, il développa un style poétique unique et intégra souvent des images rurales et naturelles, notamment des grenouilles. Son œuvre possède également un côté enfantin et imaginatif qui fait écho au style de Miyazawa.
Kōtarō Takamura (1883-1956) : Bien que son œuvre soit plus variée, Takamura, sculpteur et poète, partage le profond respect de Miyazawa pour la nature et l’importance qu’il accorde à son cheminement spirituel personnel. Son recueil le plus célèbre, Le Ciel de Chieko, est une exploration poignante de sa relation avec sa femme et de leur lien avec la nature. Il a également joué un rôle déterminant dans la promotion de l’œuvre de Miyazawa après sa mort.
Shuntarō Tanikawa (1931- ) : Poète moderne très prolifique, l’œuvre de Tanikawa partage l’accessibilité et les profondes convictions philosophiques de Miyazawa. Il utilise souvent un langage simple pour explorer les thèmes complexes de l’existence, de la solitude et de l’échelle cosmique de la vie humaine. Son œuvre, comme celle de Miyazawa, est largement lue et appréciée par un public de tous âges.
Poètes internationaux similaires
Walt Whitman (1819-1892) : Les Feuilles d’herbe de Whitman partagent une vision vaste et globale avec l’œuvre de Miyazawa. Tous deux écrivaient en vers libres, célébraient l’interdépendance de toute vie et percevaient une présence divine dans la nature. Leurs poèmes regorgent de listes et de catalogages, créant ainsi le sentiment d’un monde vaste et inclusif.
Rabindranath Tagore (1861-1941) : Ce polymathe bengali, contemporain de Miyazawa, a exploré les thèmes de la spiritualité, de la nature et de l’humanisme. L’œuvre de Tagore, comme celle de Miyazawa, est imprégnée d’un profond sentiment de la présence divine dans la nature et d’une profonde empathie pour les luttes de l’humanité.
Œuvres poétiques
L’œuvre poétique de Kenji Miyazawa se caractérise notamment par le contraste entre ce qui a été publié de son vivant et ce qui a été découvert et célébré après sa mort. Il n’a auto-édité qu’un seul recueil de poésie.
Publié de son vivant
Haru to Shura (春と修羅, Printemps et Asura) : Publié en 1924, ce recueil est le seul que Miyazawa ait publié de son vivant. Il est passé largement inaperçu à l’époque. Les poèmes de ce recueil se caractérisent par un style unique et moderne, mêlant thèmes scientifiques et religieux à une structure en vers libres.
Œuvres posthumes
La grande majorité des célèbres poèmes de Miyazawa ont été retrouvés dans des carnets et des manuscrits après sa mort en 1933. Ces œuvres sont à l’origine de sa réputation comme l’un des poètes modernes les plus importants du Japon.
« Ame ni mo Makezu » (雨ニモマケズ, « Ne sois pas vaincu par la pluie ») : c’est son poème le plus connu. Retrouvé dans un carnet après sa mort, il exprime avec force ses idéaux de service désintéressé et de résilience.
« Départ sur une route différente » : un poème poignant et célèbre écrit après la mort de sa sœur cadette, Toshi.
Poèmes divers : Une grande partie de son œuvre a été rassemblée à titre posthume dans ses Œuvres complètes de Kenji Miyazawa. Celles-ci comprennent un large éventail de poèmes explorant son cheminement spirituel, ses observations scientifiques et son lien profond avec la nature d’Iwate.
Printemps et Asura (1924)
Haru to Shura (春と修羅, Printemps et Asura) est le premier et unique recueil de poésie de Kenji Miyazawa publié de son vivant. Publié en 1924, il fut largement ignoré du public et des critiques littéraires de l’époque, mais il est depuis devenu une œuvre majeure de la littérature japonaise moderne.
Ce recueil se caractérise par le style novateur et unique de Miyazawa, qu’il décrit comme des « esquisses mentales modifiées ». Les poèmes sont une exploration directe et brute de son monde intérieur, brouillant les frontières entre réalité objective et perceptions subjectives, et reflètent souvent ses luttes avec la vie, sa foi et sa relation au monde qui l’entoure.
Caractéristiques clés de « Printemps et Asura »
Le personnage « Asura » : Le titre lui-même est essentiel pour comprendre les thèmes du recueil. Dans la cosmologie bouddhiste, un asura est un demi-dieu ou un démon querelleur et combatif. Miyazawa s’identifie à cette figure, l’utilisant pour incarner son propre trouble intérieur, sa colère et son sentiment d’impuissance face à un monde chaotique. Les poèmes sont empreints d’un sentiment de conflit intérieur, alors qu’il lutte avec sa foi religieuse et les difficultés dont il est témoin, notamment celles des agriculteurs locaux.
Fusion scientifique et spirituelle : Ce recueil est célèbre pour son mélange unique de terminologie scientifique et d’imagerie spirituelle. Miyazawa, agronome et bouddhiste fervent, mêle les concepts de géologie, d’astronomie et de biologie à la philosophie bouddhiste. Il perçoit le monde comme un système dynamique en constante évolution, et ses poèmes reflètent cette vision en utilisant un langage scientifique pour décrire le monde naturel.
Langage et forme uniques : Les poèmes de Printemps et d’Asura sont écrits dans un style de vers libres, très peu conventionnel pour l’époque. Souvent denses, ils mêlent des mots japonais, étrangers et scientifiques, créant une lecture complexe et parfois déroutante. Miyazawa utilise également de nombreuses onomatopées et des sauts de vers irréguliers pour saisir le rythme et la sonorité de ses pensées.
Un Paysage du Cœur : À travers ce recueil, Miyazawa crée un monde personnel et imaginaire qu’il appelle « Ihatov », une version fantastique de sa préfecture natale d’Iwate. Ce décor devient un « paysage du cœur », où la nature extérieure et ses luttes spirituelles intérieures ne font plus qu’un. Les poèmes sont profondément ancrés dans les paysages ruraux du nord du Japon, mais sont aussi une fenêtre ouverte sur une réalité vaste, universelle et cosmique.
Bien que son accueil initial ait été mitigé, Printemps et Asura est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre du modernisme japonais et une œuvre essentielle pour comprendre la vision artistique complexe de Miyazawa.
Œuvres sauf poésie
Au-delà de la poésie, les œuvres les plus marquantes de Kenji Miyazawa sont ses contes pour enfants, ou « contes de fées » (dōwa). Souvent lus par les enfants japonais, ces récits abordent les mêmes thèmes philosophiques et spirituels profonds que ceux de sa poésie. Nombre de ses œuvres, publiées ou posthumes, sont devenues des classiques.
Publié de son vivant
Chumon no ooi ryoriten (注文の多い料理店, Le restaurant aux nombreuses commandes) : Il s’agissait de son premier et unique recueil d’histoires pour enfants publié de son vivant. L’histoire principale, qui raconte l’histoire de deux chasseurs arrogants qui deviennent la proie d’un mystérieux restaurant, est un conte allégorique bien connu.
Œuvres posthumes
La plupart des œuvres en prose de Miyazawa, comme sa poésie, ont été découvertes et publiées après sa mort, consolidant ainsi son héritage.
Ginga tetsudo no yoru (銀河鉄道の夜, Une nuit sur le chemin de fer galactique) : Considéré comme son chef-d’œuvre, ce roman fantastique inachevé suit deux garçons dans un voyage magique en train à travers la Voie lactée. C’est une œuvre profondément allégorique qui explore les thèmes de la vie, de la mort et de la quête du bonheur.
Kaze no Matasaburo (風の又三郎, Matasaburo le lutin du vent) : Cette histoire, qui se déroule dans une école rurale, se concentre sur un mystérieux élève transféré et sur la relation entre les enfants et les forces naturelles qui les entourent.
Sero Hiki no Goshu (セロ弾きのゴーシュ, Gauche le violoncelliste) : L’histoire d’un violoncelliste en difficulté qui s’inspire des animaux de la forêt.
Yodaka no Hoshi (よだかの星, L’Étoile du faucon de nuit) : Ce conte sur la lutte d’un faucon de nuit avec son identité et sa transformation éventuelle en étoile est une histoire puissante sur la recherche de son but.
Épisodes et anecdotes
Épisodes
Un « Bodhisattva » pour les agriculteurs : Après avoir quitté son poste d’enseignant, Miyazawa s’est consacré à aider les agriculteurs pauvres de sa région natale d’Iwate. Il a fondé l’Association des agriculteurs de Rasu pour leur enseigner les sciences agricoles et leur a également transmis son amour pour l’art et la musique, leur faisant découvrir des compositeurs classiques comme Beethoven et Wagner en écoutant des disques sur son gramophone. Son dévouement lui a valu le surnom de « Kenji, le bodhisattva ».
La dernière conversation : La veille de sa mort, la santé de Miyazawa semblait s’améliorer. Un groupe d’agriculteurs locaux s’est approché de sa maison et, malgré sa fragilité, Miyazawa a engagé une discussion d’une heure avec eux au sujet des engrais. Il est décédé le lendemain, épuisé par son dernier acte de service envers les personnes dont il prenait soin.
Une vision d’« Ihatov » : Miyazawa a créé une version personnelle et utopique de sa préfecture natale d’Iwate, qu’il a baptisée « Ihatov » (un mot dérivé du nom espéranto d’Iwate). Ce pays imaginaire, mélange de réalité et de fantaisie, a servi de cadre à une grande partie de sa poésie et de sa prose, où il a pu explorer ses idéaux d’harmonie entre l’humanité et la nature.
Chef-d’œuvre posthume : Son poème le plus célèbre, « Ame ni mo Makezu » (« Ne sois pas vaincu par la pluie »), a été découvert dans son carnet après sa mort. Il s’agissait d’une note personnelle, décrivant ses idéaux pour une vie altruiste et bienveillante. Cette œuvre, jamais destinée au public, est devenue depuis l’un des poèmes les plus appréciés et les plus célébrés du Japon.
Anecdotes
Un poète scientifique : Miyazawa était un agronome passionné de géologie et de pédologie (l’étude des sols). Il emmenait souvent ses étudiants en excursion et baptisa un lieu sur la rivière Kitakami « Côte anglaise » d’après les falaises blanches de Douvres, qu’il n’avait vues qu’en photo. Ses poèmes contiennent fréquemment des termes et des observations scientifiques.
Passionné d’espéranto : Miyazawa croyait en l’idée d’une langue universelle et apprit l’espéranto en autodidacte. Il intégra des mots espérantophones à sa poésie et traduisit même certains de ses poèmes dans cette langue.
Difficultés financières : Malgré son origine aisée, Miyazawa a connu des difficultés financières. Il a auto-édité son premier recueil de poésie, Haru to Shura, et son recueil de contes pour enfants, Le Restaurant aux multiples commandes, qui n’ont pas rencontré de succès commercial. On dit qu’il n’a gagné que cinq yens grâce à ses écrits de son vivant.
(Cet article a été généré par Gemini. Et c’est juste un document de référence pour découvrir des poètes et des poésies que vous ne connaissez pas encore.)