Aperçu
Emmanuel Chabrier (1841-1894) était un compositeur français de la période romantique, connu pour son style vibrant et coloré. Bien que formé en droit, il se consacra pleinement à la musique à partir des années 1870. Son œuvre, influencée par l’opéra, la musique espagnole et les courants impressionnistes émergents, se distingue par son audace harmonique et rythmique.
Son œuvre la plus célèbre, España (1883), est un poème symphonique inspiré par un voyage en Espagne, débordant d’énergie et de couleurs orchestrales. Il a également composé des opéras, comme L’Étoile (1877), des pièces pour piano, notamment les Pièces pittoresques (1881), et des mélodies influencées par le folklore et l’humour.
Apprécié par ses contemporains, dont Debussy et Ravel, Chabrier a joué un rôle clé dans l’évolution de la musique française vers l’impressionnisme. Son style exubérant et sa finesse harmonique en font une figure singulière et inspirante du XIXe siècle musical.
Histoire
Emmanuel Chabrier était un homme passionné, un musicien au tempérament fougueux qui, contre toute attente, a fini par marquer la musique française de son empreinte unique.
Né en 1841 à Ambert, une petite ville d’Auvergne, il n’était pas destiné à une carrière musicale. Son père, un notaire, tenait à ce que son fils suive une voie plus « sérieuse », et c’est ainsi qu’Emmanuel fit des études de droit à Paris. Mais derrière cette façade de jeune juriste appliqué, un autre Chabrier bouillonnait. Dès qu’il le pouvait, il se plongeait dans la musique, jouant du piano avec fougue et composant en cachette.
Il mena une double vie pendant de longues années. Fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, il fréquentait pourtant avec assiduité les cercles artistiques parisiens, où il se lia d’amitié avec de grands noms comme Manet, Verlaine et Mallarmé. Mais c’est la musique qui le hantait, et en 1879, à 38 ans, il prit une décision radicale : il quitta son emploi pour se consacrer entièrement à son art.
Libéré de ses obligations, Chabrier se lança à corps perdu dans la composition. Son style était à son image : exubérant, éclatant, plein d’un humour piquant et d’une sensibilité rare. Il se fit d’abord remarquer avec son opéra-comique L’Étoile, une œuvre pétillante et ironique. Mais c’est un voyage en Espagne qui allait lui offrir son plus grand triomphe. Fasciné par les rythmes et les couleurs de ce pays, il composa España, un poème symphonique débordant d’énergie, qui rencontra un succès immense et influença de nombreux compositeurs après lui.
Malgré cette reconnaissance, Chabrier resta un homme simple, passionné de peinture, amateur de bons mots et de bonne chère. Mais la maladie le frappa trop tôt. En 1893, atteint d’une paralysie progressive, il dut renoncer à la musique. Il s’éteignit l’année suivante, laissant derrière lui une œuvre trop méconnue, mais admirée par des musiciens comme Debussy et Ravel, qui virent en lui un précurseur de l’impressionnisme musical.
Chabrier, c’était un feu d’artifice dans le paysage musical du XIXe siècle : imprévisible, lumineux, inoubliable.
Chronologie
1841 – Naissance d’Alexis-Emmanuel Chabrier le 18 janvier à Ambert, en Auvergne. Il grandit dans un milieu bourgeois où la musique tient une place secondaire.
1852-1856 – Il reçoit ses premières leçons de piano et montre un talent précoce.
1856 – Sa famille s’installe à Clermont-Ferrand, où il poursuit ses études tout en développant son amour pour la musique.
1858 – Il part à Paris pour étudier le droit, tout en prenant des cours de musique en parallèle.
1861 – Il devient fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, un emploi qu’il occupera pendant près de vingt ans.
1862-1869 – Il se lie d’amitié avec de nombreux artistes et écrivains, dont Manet, Mallarmé et Verlaine. Il compose quelques œuvres de jeunesse, influencées par Wagner.
1873 – Il assiste à une représentation de Tristan et Isolde de Wagner à Munich. C’est une révélation qui influencera son style musical.
1877 – Création de son premier opéra-comique L’Étoile, une œuvre burlesque et pétillante qui révèle son talent singulier.
1879 – Il abandonne son poste de fonctionnaire pour se consacrer entièrement à la musique.
1880 – Il compose les Dix Pièces pittoresques pour piano, admirées par Debussy et Ravel.
1882-1883 – Voyage en Espagne, qui lui inspire son œuvre la plus célèbre : España, un poème symphonique flamboyant.
1884-1887 – Il compose son grand opéra Gwendoline, inspiré des légendes nordiques, mais l’œuvre ne rencontre pas le succès escompté.
1888-1891 – Il travaille sur un nouvel opéra, Le Roi malgré lui, qui connaît une carrière difficile malgré son originalité musicale.
1891 – Les premiers signes de paralysie apparaissent, affectant sa santé et son travail.
1893 – Il cesse de composer en raison de l’aggravation de sa maladie.
1894 – Il s’éteint le 13 septembre à Paris, laissant une œuvre originale et avant-gardiste, admirée par ses contemporains et redécouverte au XXe siècle.
Chabrier, bien que moins connu du grand public aujourd’hui, a profondément influencé la musique française et reste une figure marquante du XIXe siècle.
Caractéristiques de la musique
La musique d’Emmanuel Chabrier est à son image : pétillante, colorée et pleine d’une exubérance joyeuse. Elle se distingue par plusieurs caractéristiques qui en font une œuvre unique dans le paysage musical du XIXe siècle.
1. Un style vivant et énergique
Chabrier aime les rythmes entraînants, les surprises harmoniques et les mélodies pleines de vitalité. Son poème symphonique España (1883) en est l’exemple parfait : une musique éclatante, imprégnée des couleurs et des danses espagnoles, qui a marqué les compositeurs après lui, notamment Ravel et Debussy.
2. Une influence wagnérienne
Sa découverte de Tristan et Isolde en 1873 bouleverse sa vision musicale. Il adopte certains éléments du style wagnérien, comme l’utilisation d’harmonies audacieuses et de motifs récurrents. Cette influence est particulièrement visible dans ses opéras Gwendoline et Le Roi malgré lui, où il mêle une orchestration raffinée et une expressivité dramatique intense.
3. Un humour musical et une fantaisie burlesque
Chabrier ne se prend jamais trop au sérieux et aime jouer avec la musique. Dans L’Étoile (1877), par exemple, il use de situations absurdes et de mélodies espiègles pour créer une œuvre pleine de légèreté. Même ses œuvres purement instrumentales sont marquées par un humour subtil et une joie communicative.
4. Une harmonie audacieuse et précurseur de l’impressionnisme
Ses Pièces pittoresques (1881) pour piano sont admirées par Debussy et Ravel, qui y voient une modernité avant-gardiste. Chabrier explore des couleurs harmoniques riches et inattendues, ouvrant la voie à l’impressionnisme musical qui éclora quelques décennies plus tard.
5. Un amour des couleurs orchestrales
Chabrier était fasciné par la peinture (il possédait des toiles de Manet et Renoir), et cela se ressent dans son écriture orchestrale. Il joue avec les timbres comme un peintre avec sa palette, cherchant toujours à créer des effets lumineux et chatoyants.
6. Une influence sur la musique française
Bien que souvent éclipsé par ses contemporains, Chabrier a laissé une empreinte durable sur la musique française. Son sens du rythme, son harmonie innovante et son goût pour la couleur orchestrale ont inspiré des compositeurs comme Ravel, Debussy, Poulenc et même Stravinsky.
En résumé
La musique de Chabrier est un mélange unique d’enthousiasme, de raffinement et d’audace harmonique. Elle danse, elle rit, elle surprend, et surtout, elle respire une joie de vivre communicative.
Impacts & Influences
Emmanuel Chabrier n’a pas eu la notoriété d’un Debussy ou d’un Ravel, mais son influence sur la musique française a été profonde et durable. Son style audacieux, son sens du rythme et son goût pour les couleurs orchestrales ont marqué plusieurs générations de compositeurs et ouvert la voie à des courants comme l’impressionnisme musical.
1. Une source d’inspiration pour Debussy et Ravel
Claude Debussy admirait profondément Chabrier. Il voyait en lui un innovateur, un précurseur de la liberté harmonique qui allait caractériser l’impressionnisme. Debussy disait des Pièces pittoresques qu’« elles contiennent tout ce que la musique française a de plus précieux ». Cette audace harmonique, ce goût pour les couleurs changeantes et ces sonorités délicates se retrouvent dans les œuvres debussystes comme Estampes ou Images.
Maurice Ravel fut également marqué par Chabrier, notamment dans son goût pour les rythmes dansants et l’humour musical. Ravel s’inspira de España et de ses harmonies pour certaines de ses propres œuvres espagnoles, comme Rapsodie espagnole et Boléro. Il admirait aussi le style burlesque et excentrique de Chabrier, ce qui se retrouve dans L’Heure espagnole ou Ma mère l’Oye.
2. Un pont entre le romantisme et la modernité
Chabrier a su allier la fougue romantique à une approche résolument moderne de l’harmonie. Il était à la fois influencé par Wagner et par le folklore populaire, ce qui lui permettait d’inventer un langage musical unique. En ce sens, il a posé les bases de l’évolution de la musique française vers l’impressionnisme et le modernisme.
3. Une influence sur la musique orchestrale et pianistique
L’orchestration riche et lumineuse de Chabrier a inspiré des compositeurs comme Paul Dukas et Igor Stravinsky. Stravinsky, notamment, voyait en lui un maître du rythme et de la couleur orchestrale, et il affirma un jour que Chabrier était un des rares compositeurs français qu’il admirait pleinement.
Du côté du piano, ses Pièces pittoresques ont marqué un tournant. Elles annoncent les expérimentations harmoniques de Debussy et Ravel, tout en conservant une légèreté et une élégance typiquement françaises.
4. Un modèle pour la musique française du XXe siècle
Des compositeurs comme Francis Poulenc et les membres du groupe des Six (notamment Darius Milhaud) ont puisé dans Chabrier une certaine audace harmonique et un goût pour l’humour et la légèreté. Poulenc, en particulier, appréciait son côté ludique et son élégance mélodique, qu’il a repris dans ses propres œuvres.
5. Une redécouverte tardive
Longtemps éclipsé par les grands noms du XIXe siècle, Chabrier a été redécouvert au XXe siècle grâce à des chefs d’orchestre et des musiciens qui ont remis ses œuvres en lumière. Son influence est aujourd’hui reconnue comme essentielle dans l’évolution de la musique française, même si son nom reste moins célèbre que ceux de Debussy, Ravel ou Fauré.
En résumé
Chabrier a été un pont entre le romantisme et l’impressionnisme, un pionnier de l’harmonie moderne et un maître de l’orchestration. Son impact ne se mesure pas en quantité d’œuvres, mais en qualité : il a su ouvrir des chemins que d’autres, plus célèbres, ont empruntés après lui.
Relations
Emmanuel Chabrier, homme chaleureux et plein d’esprit, a entretenu des relations riches et variées avec des compositeurs, des interprètes, des chefs d’orchestre et des artistes de son temps. Son cercle d’amis et de connaissances était particulièrement vaste, s’étendant au-delà du monde musical pour inclure peintres, écrivains et intellectuels.
1. Relations avec d’autres compositeurs
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Saint-Saëns et Chabrier se connaissaient bien, mais leur relation était teintée d’une certaine rivalité. Saint-Saëns, plus académique, regardait avec une pointe de scepticisme l’exubérance et l’ironie musicale de Chabrier. Ce dernier, de son côté, n’hésitait pas à se moquer gentiment de Saint-Saëns, bien qu’il respectât son talent.
Claude Debussy (1862-1918)
Debussy admirait énormément Chabrier, qu’il considérait comme un maître de l’harmonie et du rythme. Il fut profondément influencé par ses Pièces pittoresques et déclara : « Chabrier contient tout ce que la musique française a de meilleur ». Ils se fréquentaient et partageaient un goût commun pour l’innovation musicale.
Maurice Ravel (1875-1937)
Bien que plus jeune, Ravel vouait un immense respect à Chabrier. Il s’inspira directement de lui pour ses œuvres aux accents espagnols (Rapsodie espagnole, Boléro) et pour son goût du burlesque et du raffinement instrumental. Il considérait España comme une œuvre fondatrice de la musique française moderne.
Paul Dukas (1865-1935)
Dukas, le compositeur de L’Apprenti sorcier, voyait en Chabrier une figure de transition entre Wagner et l’impressionnisme français. Il était fasciné par son sens de la couleur orchestrale et son audace harmonique.
Erik Satie (1866-1925)
Satie, toujours iconoclaste, appréciait particulièrement le côté excentrique et humoristique de Chabrier. Il s’en inspira pour ses propres œuvres, notamment ses Gnossiennes et Gymnopédies, où l’on retrouve un certain esprit de dérision et de liberté harmonique.
2. Relations avec des interprètes et chefs d’orchestre
Charles Lamoureux (1834-1899)
Chef d’orchestre et fondateur de la Société des Nouveaux Concerts, Lamoureux joua un rôle crucial dans la carrière de Chabrier. C’est lui qui dirigea la première de España en 1883, contribuant à faire de cette œuvre un immense succès. Il soutint également d’autres compositions orchestrales de Chabrier.
Édouard Colonne (1838-1910)
Autre chef d’orchestre influent, Colonne défendit également la musique de Chabrier en la programmant dans ses concerts. Il contribua à populariser son œuvre en France.
Paul Vidal (1863-1931)
Ce chef d’orchestre et compositeur fut un des plus fervents admirateurs de Chabrier. Après la mort de ce dernier, il participa à la diffusion de sa musique, notamment de ses opéras comme Le Roi malgré lui.
3. Relations avec des artistes et écrivains
Édouard Manet (1832-1883)
Chabrier était passionné de peinture et comptait Manet parmi ses amis proches. Il possédait plusieurs toiles de Manet, dont Le Fifre. Manet, de son côté, réalisa un portrait de Chabrier assis au piano. Leur amitié était fondée sur un amour commun pour l’art novateur et l’humour.
Stéphane Mallarmé (1842-1898)
Le poète Mallarmé faisait partie du cercle artistique de Chabrier. Ils partageaient un goût pour l’expérimentation et l’élégance dans leur art respectif.
Paul Verlaine (1844-1896)
Verlaine appréciait le style musical de Chabrier et son sens de la mélodie. Les deux hommes se croisèrent dans les milieux artistiques parisiens.
4. Relations avec des institutions et orchestres
Le ministère de l’Intérieur (1861-1879)
Avant de se consacrer entièrement à la musique, Chabrier travailla près de vingt ans au ministère de l’Intérieur. Il y mena une double vie, partageant son temps entre les dossiers administratifs et la composition. Ce n’est qu’en 1879 qu’il quitta ce poste pour devenir compositeur à plein temps.
L’Opéra-Comique
Chabrier y fit jouer son opéra L’Étoile en 1877. Bien que l’œuvre fût appréciée par une partie du public, elle ne connut pas le succès escompté à l’époque.
L’Opéra de Paris
Son grand opéra Gwendoline (1886) ne put être représenté à Paris immédiatement, faute de moyens et de soutien institutionnel. Cela causa une grande déception à Chabrier, qui espérait imposer son style sur la scène lyrique française.
5. Relations personnelles et vie privée
Chabrier était un homme chaleureux et exubérant, connu pour son humour et sa joie de vivre. Il était très proche de sa femme, Alice Dejean, qui le soutint tout au long de sa carrière. Il était également un grand amateur de bonne chère et de vin, ce qui lui valut de nombreuses amitiés dans les cercles gastronomiques parisiens.
En résumé
Chabrier était au cœur du monde artistique de son époque. Il entretenait des relations étroites avec des compositeurs comme Debussy et Ravel, des chefs d’orchestre influents comme Lamoureux et Colonne, ainsi que des peintres comme Manet. Malgré des tensions avec certains musiciens plus conservateurs comme Saint-Saëns, il laissa une empreinte durable dans la musique française et fut un acteur essentiel du renouveau musical de la fin du XIXe siècle.
Relation de Ravel et À la manière de Chabrier
La relation entre Emmanuel Chabrier et Maurice Ravel
Maurice Ravel admirait profondément Emmanuel Chabrier, bien qu’il n’ait jamais eu l’occasion de le rencontrer en personne (Chabrier est mort en 1894, lorsque Ravel avait 19 ans). Cependant, son influence sur Ravel fut immense, à la fois sur le plan harmonique, orchestral et stylistique.
Chabrier était reconnu pour son exubérance musicale, son audace harmonique et son humour, des caractéristiques que Ravel reprendra dans certaines de ses propres œuvres. Le goût de Chabrier pour les sonorités espagnoles, illustré dans España, influença directement Ravel dans des pièces comme Rapsodie espagnole (1907) et Boléro (1928). De plus, Chabrier avait un sens unique du raffinement et de la clarté orchestrale, une approche que Ravel développera magistralement dans ses propres compositions.
Ravel considérait Chabrier comme un modèle de la musique française moderne et le plaçait aux côtés de Debussy comme un précurseur de l’impressionnisme musical. Il appréciait particulièrement son humour musical, sa vivacité rythmique et ses harmonies raffinées, qui annonçaient déjà certaines tendances du XXe siècle.
« À la manière de Chabrier » (1913) – Hommage de Ravel
En 1913, Ravel composa À la manière de Chabrier, une courte pièce pour piano destinée à rendre hommage au style du compositeur auvergnat. Cette œuvre fait partie d’un diptyque, accompagné de À la manière de Borodine.
Dans cette pièce, Ravel imite avec finesse et esprit l’écriture pianistique et harmonique de Chabrier. On y retrouve :
Une harmonie audacieuse et riche : Ravel reprend les progressions harmoniques surprenantes et les modulations chromatiques typiques de Chabrier.
Un rythme dynamique et expressif : La pièce est marquée par un mouvement fluide et dansant, caractéristique de la musique de Chabrier.
Une légèreté et un humour subtil : Ravel capture l’esprit espiègle et joyeux du compositeur, une qualité essentielle de son œuvre.
Bien que courte, À la manière de Chabrier est un hommage brillant et affectueux, démontrant à quel point Ravel admirait et comprenait le style de son prédécesseur.
Conclusion
La musique de Ravel doit beaucoup à Chabrier, que ce soit dans son orchestration lumineuse, son goût pour l’Espagne ou son sens de la clarté et de la couleur. À la manière de Chabrier témoigne non seulement d’un hommage sincère, mais aussi de la profonde influence qu’a exercée Chabrier sur le langage musical de Ravel et, plus largement, sur la musique française du XXe siècle.
Compositeurs similaires
Si l’on cherche des compositeurs similaires à Emmanuel Chabrier, on peut penser à ceux qui partagent son goût pour l’innovation harmonique, la couleur orchestrale éclatante, le raffinement mélodique et, souvent, une touche d’humour ou de légèreté. Voici quelques compositeurs qui présentent des affinités avec lui :
1. Maurice Ravel (1875-1937)
Ravel est sans doute le plus proche de Chabrier en termes d’influence et de style.
Il partage son amour pour les sonorités espagnoles (Rapsodie espagnole, Boléro), son raffinement harmonique et son goût pour l’humour musical (L’Heure espagnole).
Il lui rend hommage avec À la manière de Chabrier.
2. Claude Debussy (1862-1918)
Debussy admirait Chabrier et reconnaissait son rôle de précurseur dans l’harmonie moderne.
Le style impressionniste de Debussy, avec ses couleurs orchestrales et son audace harmonique, découle en partie des expérimentations de Chabrier (Pièces pittoresques influençant Estampes et Images).
3. Paul Dukas (1865-1935)
Moins humoristique que Chabrier, mais il partage son sens de l’orchestration et de la puissance évocatrice.
L’Apprenti sorcier (1897) rappelle par son dynamisme et sa vivacité l’écriture orchestrale de Chabrier.
4. Erik Satie (1866-1925)
Il reprend le goût de Chabrier pour l’humour et l’absurde dans la musique (Trois morceaux en forme de poire).
Satie développe aussi une écriture harmonique originale, inspirée des audaces de Chabrier.
5. Francis Poulenc (1899-1963)
Poulenc est un héritier direct de Chabrier dans son mélange de légèreté, d’élégance et de fantaisie musicale.
Ses œuvres comme Les Biches ou Concerto pour deux pianos ont un esprit similaire à celui de Chabrier.
6. Jacques Ibert (1890-1962)
Son orchestration brillante et son humour musical rappellent Chabrier (Divertissement).
7. Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Contemporain de Chabrier, il partage son goût pour la clarté et l’élégance musicale, notamment dans Le Carnaval des animaux.
Cependant, Saint-Saëns est plus académique et moins audacieux dans ses harmonies.
8. Emmanuel (Manuel) de Falla (1876-1946)
Le lien entre Chabrier et la musique espagnole se retrouve chez de Falla, dont Nuits dans les jardins d’Espagne ou El amor brujo développent des couleurs orchestrales proches d’España.
9. Gabriel Pierné (1863-1937)
Moins connu, mais son style délicat et vivant s’inscrit dans la lignée de Chabrier.
10. Reynaldo Hahn (1874-1947)
Son sens de la mélodie et son raffinement harmonique évoquent parfois l’esprit de Chabrier, notamment dans sa musique vocale et ses pièces légères.
Conclusion
Chabrier est un compositeur à part, mais il a influencé de nombreux musiciens. Ravel, Debussy et Poulenc sont ceux qui lui doivent le plus, tandis que Satie et Dukas partagent certaines de ses audaces harmoniques et orchestrales. Il se situe ainsi à la croisée du romantisme tardif et de la modernité musicale française.
Œuvres célèbres pour piano solo
Emmanuel Chabrier a composé plusieurs œuvres pour piano solo, dont certaines sont devenues des classiques du répertoire pianistique français. Voici ses pièces les plus célèbres :
1. Pièces pittoresques (1881) – Son chef-d’œuvre pour piano
Un cycle de dix pièces qui marque un tournant dans l’histoire de la musique française. Elles sont admirées pour leur audace harmonique et leur expressivité. Debussy disait qu’elles contenaient « tout ce que la musique française a de meilleur ». Parmi les plus célèbres :
Paysage – Une pièce poétique et rêveuse.
Melancolie – Très expressive, annonçant les harmonies impressionnistes.
Scherzo-valse – Vivace et pleine d’humour.
Sous-bois – Délicate et lyrique.
Menuet pompeux – Ironique et majestueux, très caractéristique du style de Chabrier.
2. Bourrée fantasque (1891)
Sans doute l’œuvre la plus virtuose de Chabrier pour piano.
Un mélange de danse populaire (bourrée auvergnate) et de modernité harmonique.
Très brillante, pleine d’énergie et d’ironie.
3. Habanera (1885, version pour piano solo)
Inspirée des rythmes espagnols, cette pièce rappelle España.
Élégante et sensuelle, elle annonce le style de Ravel dans Rapsodie espagnole.
4. Feuillet d’album (1877)
Une pièce courte, délicate et raffinée, plus intime que ses autres compositions.
Ces pièces témoignent du génie de Chabrier, à la fois lyrique, coloré et audacieux dans ses harmonies.
Œuvres célèbres
Emmanuel Chabrier est surtout connu pour ses œuvres orchestrales et lyriques, pleines de couleur, d’énergie et d’inventivité. Voici ses œuvres les plus célèbres (hors piano solo) :
1. Œuvres orchestrales
España (1883) – Son chef-d’œuvre orchestral, une rhapsodie inspirée par un voyage en Espagne, aux rythmes envoûtants et à l’orchestration éclatante.
Suite pastorale (1888) – Une suite orchestrale dérivée de ses Pièces pittoresques, pleine de charme et de raffinement.
Joyeuse marche (1888) – Une pièce orchestrale vive et pleine d’humour, très appréciée en concert.
Prélude pastoral (1888) – Une œuvre courte et évocatrice.
2. Opéras et opérettes
L’Étoile (1877) – Une opérette pleine de fantaisie et d’humour, redécouverte au XXe siècle.
Le Roi malgré lui (1887) – Un opéra-comique ambitieux, à l’harmonie audacieuse et à l’orchestration raffinée, admiré par Ravel et Stravinsky.
Gwendoline (1886) – Un opéra dramatique d’inspiration wagnérienne, moins connu mais influent.
3. Mélodies et musique vocale
Dix mélodies – Un recueil de chansons raffinées et expressives, avec des textes de poètes comme Verlaine.
Chansons de l’ancienne France – Un ensemble de chansons aux couleurs populaires et élégantes.
Ces œuvres montrent la diversité du talent de Chabrier, entre humour, lyrisme et audace harmonique.
(Cet article est généré par ChatGPT. Et ce n’est qu’un document de référence pour découvrir des musiques que vous ne connaissez pas encore.)
Best Classical Recordings
on YouTube
Best Classical Recordings
on Spotify